Protection of Conscience Project
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Service, not Servitude

Service, not Servitude

Consultations & hearings on Quebec Bill 52
Quebec National Assembly (September-October, 2013)

Commission on Human Rights and Youth Rights
Jacques Frémont,  Renée Dupuis, Daniel Carpentier, Marie Carpentier

Friday, 4 October 2013 - Vol. 43 no. 43


Introduction

Bill 52 proposes to legalize euthanasia by physicians in Quebec.  Public hearings about the bill were held in September and October, 2013 by the Committee on Health and Social Services of the Quebec National Assembly. [Administrator]

Commission on Human Rights and Youth Rights

The Commission on Human Rights and Youth Rights (Commission des Droits de la Personne et des Droits de la Jeunesse) was established in 1976 under the authority of the Quebec Charter of Human Rights and Freedoms, and assumed particular responsibility for the rights of youth in 1976.

The transcripts

Unrevised French versions of the presentations at the hearings are available on the National Assembly website.  It takes the Assembly two to four months to produce a final French text.

The unrevised transcipts have been processed using Google Translate to produce the following parallel French-English texts. 

The Focused Parallel Transcript appears first. It includes only parts of the hearing transcript broadly relevant to the issue of freedom of conscience for health care workers.  It is a more refined translation of the corresponding sections of the Full Parallel Transcript, which is found below it.  

The same translation block numbers (T#) are used in both the Focus and Full Parallel Transcriptions.


Focused Parallel Transcript

Original Text

T#

Caution: machine assisted translation

 (version non révisée)
 
Unrevised version

M. Frémont (Jacques): D'entrée de jeu, la commission salue l'initiative du législateur de légiférer en matière de droits relatifs aux soins de fin de vie. . . . La commission est d'accord avec ce qu'elle perçoit comme les deux grandes avancées proposées par le projet de loi no. 52, soit l'encadrement de la sédation palliative terminale et l'introduction de l'aide médicale à mourir. Elle souscrit également au principe qui fonde, entre autres, l'accessibilité de l'aide médicale à mourir.

005

From the outset, the Commission welcomes the initiative of the legislature to legislate rights related to to end-of-life care. . . .The Commission agrees with what it perceives as the two major advances proposed by Bill No. 52, the framework for terminal palliative sedation and the introduction of physician assisted dying. It also endorses the principle of accessibility,  which, among others, underlies medical assistance to die.

M. Frémont (Jacques):  . . .La commission est satisfaite des conditions médicales qui doivent être réunies avant de pouvoir obtenir l'aide médicale à mourir. Elle est d'avis, non seulement que ces conditions constituent un rempart suffisant pour assurer la protection des droits des personnes qui requièrent ces soins, mais, au surplus, que l'encadrement juridique de l'aide médicale à mourir par le droit est nécessaire afin de mettre en oeuvre les droits et libertés en vertu de la charte. Autrement dit, c'est l'absence de législation en la matière qui pourrait avoir pour effet de violer les droits fondamentaux des Québécois.

009

. . .The Commission is satisfied with the medical conditions that must be met before you can get medical help to die. It believes not only that these conditions are a sufficient bulwark to protect the rights of people who require such care, but, moreover, that the legal framework of giving a right to medically assisted dying is needed to implement the rights and freedoms under the Charter. In other words, it is the absence of legislation that could have the effect of violating the fundamental rights of Quebecers.

M. Frémont (Jacques):  La commission s'inquiète cependant des conditions juridiques imposées par le projet de loi qui font en sorte que, ni les personnes mineures, ni les personnes inaptes à consentir aux soins, ni les personnes qui ne sont pas assurées aux soins de la Loi sur l'assurance maladie ne puissent bénéficier de l'aide médicale à mourir. En effet, l'inaccessibilité de ce soin requis par l'état du patient pour les personnes mineures, et les personnes inaptes à consentir, et pour les personnes qui ne sont pas assurées est susceptible de porter atteinte à plusieurs de leurs libertés et droits fondamentaux. Dans le cas présent, par exemple, on parle : du droit à la vie, du droit à la sûreté, du droit à l'intégrité, du droit à la liberté de sa personne, la liberté de conscience, le droit à la sauvegarde de sa dignité et le droit au respect de la vie privée.

010

The Commission is concerned, however, that the legal conditions imposed by the bill are such that neither minors nor people legally incompetent to consent to care nor people who are not insured under the Health Care Insurance Act can receive medical help to die. Indeed, the inaccessibility of the care required by patients who are minors, and persons unable to consent, and for people who are not insured may affect many of their fundamental rights and freedoms. In this case, for example, we consider: the right to life, the right to safety, the right to physical integrity, the right to personal liberty, freedom of conscience, the right to the protection of dignity and the right to respect for private life.

M. Frémont (Jacques):  Ces atteintes aux droits fondamentaux ne pourront vraisemblablement pas être sauvegardées par le biais de l'article 9.1 de la charte puisqu'ils ne satisfont pas au critère dit de "l'atteinte minimale". Ce critère exige en effet que la mesure adoptée porte le moins possible atteinte aux droits et libertés entravés. Or, une interdiction complète et inconditionnelle comme celle proposée dans le projet de loi imposée aux personnes mineures, aux personnes inaptes à consentir aux soins, et aux personnes qui ne sont pas assurées au sens de la Loi sur l'assurance maladie est difficile à justifier. En outre, la distinction entre les personnes inaptes à consentir aux soins et les autres personnes peut constituer de la discrimination fondée sur le handicap.

011

These human rights violations are not likely to be saved through Article 9.1 of the Charter because they do not meet the criterion called "minimal impairment". This criterion requires indeed that the measure adopted minimally affect the rights and freedoms restricted. However, a full and unconditional prohibition as proposed in the bill imposed on minors, persons unable to consent to care, and those who are not insured under the Health Insurance Act is difficult to justify. In addition, the distinction between those who are legally incompetent to consent to care people and others may constitute discrimination based on disability.

M. Frémont (Jacques):  . . . La commission invite donc le législateur à ouvrir la possibilité de recourir à l'aide médicale à mourir aux personnes mineures et aux personnes inaptes à consentir aux soins moyennant le développement de mécanismes de consentement appropriés. La commission invite également le législateur à revoir l'obligation d'être assuré au sens de la Loi sur l'assurance maladie afin de ne pas exclure inutilement des personnes qui, par ailleurs, résident au Québec.

013

. . .The Commission therefore invites the legislator to open the possibility of recourse to medical assistance to die to minors and persons unable to consent to health care through the development of appropriate mechanisms of consent. The Committee also invites the legislator to revise the obligation to be insured under the Health Insurance Act in order not to unnecessarily exclude people who also live in Quebec.

M. Frémont (Jacques):  En bref, la commission estime que l'adoption du projet de loi no. 52 est nécessaire pour protéger adéquatement les droits constitutionnels des Québécois et plus particulièrement leur droit à la dignité. Par contre, nous entretenons de sérieux doutes sur la validité de la prohibition d'avoir recours à l'aide médicale à mourir pour les personnes mineures ou inaptes. à cet égard, la commission espère que le législateur saura apporter les nuances nécessaires afin de faire valoir leurs droits et de voir leur dignité respectée. Si l'exercice est difficile, il demeure néanmoins essentiel. Il serait dommage, après avoir courageusement parcouru tout ce chemin, que le législateur omette ainsi de protéger les droits des personnes éminemment vulnérables.

014

In short, the Committee considers that the adoption of Bill No. 52 is necessary to adequately protect the constitutional rights of Quebecers, especially their right to dignity. On the other hand, we have serious doubts about the validity of the prohibition of medical aid to die in the case of minors or legally incompetent persons. In this regard, the Committee hopes that the legislature will bring nuances needed to assert their rights and to have their dignity respected. If the exercise is difficult, it is nonetheless essential. It would be a shame, after having courageously come this far, for the legislature to fail to protect the rights of  highly vulnerable people.

Mme Hivon: Puis d'ailleurs c'est assez extraordinaire, ce qui se vit en ce moment, je dirais, comme débat, puis le Québec est précurseur, et la reconnaissance, la légitimité de la démarche québécoise aussi, sur ces assises juridiques constitutionnelles.

023

Then also it is quite extraordinary, what is happening right now, I would say, and Quebec is a pioneer and recognized for the legitimacy of its approach on these  constitutional legal foundations.

Mme Hivon: Donc, j'aimerais en venir, bien sûr, à la question des personnes mineures et des personnes inaptes. Donc, évidemment, je comprends que votre réflexion n'est qu'une... mais est toute une réflexion juridique. Mais, comme vous l'avez dit d'entrée de jeu, elle ne se situe pas sur le plan de l'acceptabilité sociale des politiques publiques, mais bien de la question du respect des droits et libertés. Vous n'êtes pas sans savoir que c'est un enjeu, pour l'acceptabilité sociale, qui est très, très important et qui, pour nous, je dirais, a suscité beaucoup de questions pendant les travaux.

033

So I'd like to come, of course, to the issue of minors and incapacitated persons. . . as you said at the outset, it does not lie in terms of the social acceptability of public policy, but as an issue of rights and freedoms. You are aware that it is a challenge for social acceptability, which is very, very important and, for us, I would say, has raised many questions during the work.

M. Frémont (Jacques): Ce qu'il faut se rappeler, notamment pour les mineurs, c'est que l'inaptitude du mineur résulte, non pas de la nature, contrairement à la personne inapte qui est tout simplement. . . n'est pas capable d'exprimer ses choix, le mineur, ça résulte de la loi, ça résulte du Code civil. Et je pense qu'il n'y a pas un médecin au monde qui va dire qu'un jeune de 16 ans ou de 17 ans est foncièrement différent d'un jeune de 18 ou de 19 ans dans une situation semblable. Donc, la loi crée cette distinction. Vous me dites : Est-ce que les objectifs sociaux pourraient être pris en compte?

038

It must be remembered, especially for minors, that the legal incompetence of the minor results, not from nature, unlike an incapacitated adult person who is simply . . .not able to express ...  his choice.  [In the case of] the minor, it follows from the law, it follows the Civil Code. And I think that there is no doctor in the world who will say that a youth of 16 years or 17 years is fundamentally different from a youth of 18 or 19 in a similar situation. So, the law creates this distinction. You tell me: Can social objectives be taken into account?

M. Frémont (Jacques): Alors, c'est un... comment dire, ce n'est pas nécessairement populaire, ce qu'on dit, ce n'est pas nécessairement consensuel, mais c'est dans une logique de droits et libertés qui font partie de notre contrat social au Québec, profondément ancrés dans notre contrat social, c'est difficile d'échapper à ces conclusions.

084

So it's a ... you know, this is not necessarily popular, they say, this is not necessarily consensual, but it is the logic of rights and freedoms that are part of our social contract in Quebec, deeply rooted in our social contract, it is difficult to escape these conclusions.

Mme Carpentier (Marie) : . . .pour la commission, il n'y a pas de différence morale, éthique, juridique importante entre le fait de débrancher une personne ou le fait d'accélérer... de lui permettre de soulager ses souffrances. En fait, la distinction n'est pas très simple à faire, ni en droit, ni en médecine, ni en éthique. Donc, c'est pour ça qu'on a situé... ou c'est pour ça qu'on considère... que la commission considère effectivement l'aide médicale à mourir dans un continuum de soins qui s'inscrit effectivement dans une gradation de soins et où l'intention finalement ultimement est toujours la même, c'est-à-dire soulager la personne de ses souffrances.

096

Ms. Carpentier (Marie): . . . for the commission, there is no significant moral, ethical, or legal difference between unplugging a person or the fact of accelerating [death] to allow him to relieve his suffering. In fact, the distinction is not very easy to do, either in law or medicine, or ethics. So this is why we located ... or that's why we consider ... the Commission does consider medical help to die to be part of a continuum of care, that it is actually part of a continuum of care and finally where the intention ultimately is always the same, that is to say to relieve the person of his suffering.

M. Bolduc (Jean-Talon) : . . . Je suis médecin et je ne suis pas juriste, mais je dois vous avouer que j'étais un petit peu déconcerté par ce que vous me dites là, il y a une très grosse différence entre injecter quelqu'un et le laisser mourir. Et la question, pour la première : Aviez-vous des médecins qui vous conseillaient, dans votre opinion?

098

Mr. Bolduc (Jean-Talon): . . . I am a doctor and I'm not a lawyer, but I must admit I was a little confused by what you are telling me.  There is a big difference between  injecting someone and letting him die. And the first question: Did you have doctors who advised you, in your opinion?

M. Frémont (Jacques) : Oui, nous avons un membre de la commission qui est médecin...

099

Mr. Fremont (Jacques): Yes, we have a Commission member who is a doctor ...

M. Bolduc (Jean-Talon) : Un membre?

100

One member?

M. Frémont (Jacques) : On a un membre de la commission qui est médecin, oui effectivement.

101

Mr. Fremont (Jacques) We have one  member of the commission who is a doctor, yes indeed.

M. Bolduc (Jean-Talon) : C'est probablement son jugement de valeur à lui, vous l'apportez... Parce que, moi, je trouve, dans ce que vous nous apportez, il y a beaucoup de jugement de valeur, entre autres, la question du droit à la dignité. Vous dites, si je comprends bien, que ça fait des années qu'on aurait dû passer une loi comme ça pour permettre à quelqu'un de mourir, d'avoir l'aide médicale à mourir. Si le Québec est précurseur...  ça, je suis d'accord, les autres provinces ne sont pas rendues là, puis je comprends que le fédéral peut vouloir ouvrir, mais, à ma connaissance, c'est Sue Rodriguez... ça avait été invoqué cet argument-là, puis ça n'a pas été retenu par la Cour suprême, puis c'est intéressant que vous allez à l'encontre d'un jugement de la Cour suprême alors que vous dites que la jurisprudence a priorité dans ce type de dossier là.

102

Mr. Bolduc (Jean-Talon): There is probably a value judgment in it, in how you see it . . . Because I find in what you bring to us, there is a lot of value judgment between others, the question of the right to dignity. You say, if I understand correctly, that it's taken years that have had to pass before a law like this could allow someone to die, to have medical help to die. If Quebec is a precursor ... that I agree, other provinces have not reached this point, and I understand that the federal government may be willing to open the issue, but to my knowledge, this is Sue Rodriguez ... this argument was invoked and has not been accepted by the Supreme Court, so it is interesting that you are going against a judgment of the Supreme Court while you say there are legal precedents for this kind of bill.

M. Frémont (Jacques) : . . .mais le contexte était complètement différent, dans Rodriguez, et c'était il y a 20 ans. Les droits constitutionnels, contrairement à ce qu'on pense, ne sont pas cristallisés dans le temps, ils sont en phase aussi avec une lecture que les tribunaux fondent la société et que la société fait d'elle-même.

104

Mr. Fremont (Jacques): . . .but the context was completely different in Rodriguez, and that was 20 years ago. Constitutional rights, contrary to popular belief, are not crystallized in time, they are also in tune with the interpetations of tribunals reading the courts based on society and what society makes of itself.

M. Bolduc (Jean-Talon) : Moi, la façon dont vous nous l'expliquez - . . . de la façon dont vous l'apportez, moi, je dirais : Ne passons pas cette loi-là. Si c'est pour être discriminatoire face à des catégories, à ce moment-là, que tout le monde soit égal, et ça ne sera pas accessible, l'aide médicale à mourir. . . .

108

Mr. Bolduc (Jean-Talon): Well, the way you explain this - . . .the way you put it, I say: Do not pass that law. If it will [unlawfully] discriminate against groups at this time, everyone is equal, and medical assisted dying will not be accessible. . . .

Je suis pour la loi, mais je suis d'accord qu'au niveau de l'accessibilité sociale il y a peut-être de l'évolution. Puis, un jour, on va peut-être en arriver où vous êtes là, mais on n'est pas obligés de le faire dans une seule phase, on peut le faire dans deux phases. Parce que, si on ne protège pas, comme législateurs, justement les inaptes, je pense qu'on peut créer d'autres précédents qui peuvent causer des problèmes, et la commission fera des recommandations.

109

I am for the law, but I agree that the level of social acceptability may evolve. Then one day, we'll maybe get to where you are, but we is not obliged to do so in a single phases, it can be done in two phases. Because if we do not protect, as legislators, the legally incompetent, I think we can create other precedents that can cause problems, and the Commission will make recommendations.

M. Frémont (Jacques) : Si vous permettez, c'est parfaitement légitime, votre position. Je ne la partage absolument pas. La mauvaise nouvelle pour vous, c'est que, si le projet de loi reste comme ça, est adopté comme ça, je vous garantis qu'il va y avoir un jeune de 16 ans qui va aller devant les tribunaux, puis le discours va se déplacer en milieu judiciaire. Et, si j'avais un brun à mettre sur la table, ça va... votre législation, l'exemption, la prohibition pour notamment les mineurs inaptes va sauter assez rapidement. . . .

114

Mr. Fremont (Jacques): If I may, your position is perfectly legitimate. I do not totally disagree. The bad news for you is that, if the bill remains as it is when passed, I guarantee you there will be a 16 year old who will go to court, then the discourse will be judicial. And if I had a penny to put on the table, it will ... your legislation, the exemption, including the prohibition for incompetent minors will be quick-fried.


Full Parallel Transcript

Note: The following translation is the product of a first run through Google Translate.  In most cases it is sufficient to identify statements of interest, but more careful translation is required to properly understand the text.  Translation block numbers (T#) have been assigned by the Project as references to facilitate analysis and discussion.

Original Text

T#

Caution: raw machine translation

 (version non révisée)
 
Unrevised version

 (Reprise à 10 h 36)

   

Le Président (M. Bergman) : à l'ordre, s'il vous plaît! Alors, on souhaite la bienvenue à la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Me Frémont, bienvenue à l'Assemblée nationale. Vous avez 15 minutes pour faire votre présentation, suivie d'un échange avec les membres de la commission. Vous nous donnez vos noms, vos titres et faire votre présentation. Bienvenue.

001

The Chairman (Mr. Bergman): Order, please! So, welcome to the Commission on Human Rights and Youth Rights. Fremont me, welcome to the National Assembly. You have 15 minutes to make your presentation, followed by a discussion with the members of the commission. You give us your name, your title and make your presentation. Welcome.

M. Frémont (Jacques): Merci. Merci, M. le Président. M. le Président, Mme la ministre déléguée aux Services sociaux et à la Protection de la jeunesse, mesdames et messieurs les députés, je suis Jacques Frémont, président de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Je suis accompagné au de Me Renée Dupuis, qui est vice-présidente de la commission, de Me Daniel Carpentier, qui est directeur de la recherche et de Me Marie Carpentier, donc deux Carpentiers, conseillère juridique à la commission, sans lien de parenté entre les deux.

002

Mr. Fremont (Jacques): Thank you. Thank you, Mr. President. Mr. President, Madam Minister for Social Services and Youth Protection, ladies and gentlemen, I am Jacques Frémont, chairman of the Commission on Human Rights and Youth Rights. I'm joined in the Renée Dupuis, who is vice-president of the commission, by Daniel Carpentier, who is director of research and Me Marie Carpentier, so two Carpentiers, legal counsel to the commission, no relation between both.

Comme vous le savez, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a été instituée en vertu de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. Elle a reçu de l'Assemblée nationale le mandat d'assurer la promotion et le respect de l'ensemble des droits reconnus dans la charte. C'est dans le cadre de ce mandat que la commission procède à l'examen des textes législatifs, afin d'en vérifier la conformité aux principes contenus dans la charte et qu'elle fait les recommandations qui s'imposent le cas échéant. Conformément à ce devoir, nous sommes heureux de participer aux travaux de la Commission de la santé et des services sociaux, consacrés à l'étude du projet de loi no. 52.

003

As you know, the Commission on Human Rights and Youth Rights was established under the Charter of Rights and Freedoms of Quebec. She has received the National Assembly's mandate to ensure the promotion and respect of all the rights recognized in the Charter. It is under this mandate that the Commission is reviewing the legislation, to ensure compliance with the principles contained in the Charter and it makes recommendations as appropriate as required. Pursuance of this duty, we are pleased to participate in the Board of Health and Social Services, devoted to the study of Bill No. 52.

Comme vous l'avez constaté, ce projet de loi soulève des questions extrêmement difficiles, des enjeux délicats et il n'est pas exagéré d'affirmer que la problématique des droits et libertés demeure au cœur des débats entourant son adoption. C'est donc uniquement en regard des droits et libertés de la personne et non de l'acceptabilité sociale des mesures proposées que la commission a analysé le projet de loi et partage ses réflexions avec votre commission aujourd'hui.

œ

004

As you noted, this bill raises extremely difficult questions, sensitive issues and it is not exaggeration to say that the issue of rights and freedoms remains at the heart of the debates surrounding its adoption. This is only the rights and freedoms of the individual, not the social acceptability of the proposed commission analyzed the bill and shares his thoughts with your committee action today.

D'entrée de jeu, la commission salue l'initiative du législateur de légiférer en matière de droits relatifs aux soins de fin de vie. Elle y voit certes une façon de combler l'écart entre les besoins de la société et le cadre législatif actuellement en vigueur. Ce projet de loi est le fruit d'un important travail réalisé en collégialité et en dehors de tout esprit partisan, ce qui lui confère une plus value certaine. La commission est d'accord avec ce qu'elle perçoit comme les deux grandes avancées proposées par le projet de loi no. 52, soit l'encadrement de la sédation palliative terminale et l'introduction de l'aide médicale à mourir. Elle souscrit également au principe qui fonde, entre autres, l'accessibilité de l'aide médicale à mourir.

005

From the outset, the Committee welcomes the initiative of the legislature to legislate rights to end-of-life. While she sees a way to bridge the gap between the needs of society and the legal framework currently in force. This bill is the result of an important work collegially and beyond partisanship, which gives him a certain value. The Committee agrees with what it perceives as the two major advances proposed by Bill No. 52 or the frame of the terminal palliative sedation and the introduction of physician assisted dying. It also endorsed the principle on which, among others, the availability of medical assistance to die.

Le premier de ces principes est la conception des soins de fin de vie, y compris de l'aide médicale à mourir, comme faisant partie d'un continuum de soins. Les notes explicatives accompagnant le projet traitent de, et je cite : "...de soins de vie que l'état d'une personne requièrent." Les conditions d'accès à l'aide médicale à mourir, prévues par le projet de loi, nous indiquent d'ailleurs clairement à quel moment, eu égard à son état de santé, une personne peut recourir à cette aide.

006

The first of these is the design of end of life care, including medical help to die as part of a continuum of care. The explanatory notes to the draft deal with, and I quote: "... life care that a person's condition requires." Conditions of access to medical help to die, under the bill, also clearly indicate when, having regard to his health, a person can use this help.

Le second principe est l'inscription, l'article 2 du projet de loi, de la reconnaissance des droits et libertés de la personne comme devant guider la prestation des soins de fin de vie. Le législateur invoque, en effet, la reconnaissance des droits et libertés ainsi que le respect de la dignité comme étant des facteurs devant guider la prestation de ces soins. La référence à la dignité inhérente à l'être humain, dans le projet de loi, est, selon nous cruciale.

007

The second principle is the inscription, Article 2 of the draft law, the recognition of the rights and freedoms of the individual as to guide the delivery of end of life care. The legislator invokes Indeed, the recognition of rights and freedoms and respect for human dignity as factors to guide the delivery of care. The reference to the inherent dignity of the human being, the bill is in our vital.

La dignité est également inscrite au préambule de la Charte québécoise des droits et libertés de la personne et doit de ce fait inspirer l'interprétation de tous les autres droits qui y sont énoncés. Tous les droits protégés par la charte découlent en effet de la dignité inhérente de l'être humain et doivent viser à sa préservation. C'est également le cas du droit à la vie. La sauvegarde de la dignité de l'être humain ne peut se situer que dans une logique inhérente à la défense des droits et libertés de la personne et non, nous le soumettons, dans une logique de satisfaction d'impératifs étatiques.

008

Dignity is also included in the preamble of the Charter of Human Rights and Freedoms and should thus inspire the interpretation of all other rights contained therein. All rights protected by the Charter indeed derive from the inherent dignity of the human being and should be aimed at its preservation. This is also the case of the right to life. Safeguarding the dignity of the human being can only lie in the inherent rights and freedoms and not logic, we submit, in a logic of state demands satisfaction.

Ce faisant, la commission s'est principalement attardée sur le chapitre IV du projet de loi qui annonce les exigences particulières relatives à certains soins de fin de vie, en l'occurrence, la sédation palliative terminale et l'aide médicale à mourir. La commission est satisfaite des conditions médicales qui doivent être réunies avant de pouvoir obtenir l'aide médicale à mourir. Elle est d'avis, non seulement que ces conditions constituent un rempart suffisant pour assurer la protection des droits des personnes qui requièrent ces soins, mais, au surplus, que l'encadrement juridique de l'aide médicale à mourir par le droit est nécessaire afin de mettre en oeuvre les droits et libertés en vertu de la charte. Autrement dit, c'est l'absence de législation en la matière qui pourrait avoir pour effet de violer les droits fondamentaux des Québécois.

009

In doing so, the Commission has mainly dwelt on Chapter IV of the bill announcing the special requirements for some end-of-life, in this case, the terminal palliative sedation and physician assisted dying. The Committee is satisfied with the medical conditions that must be met before you can get medical help to die. It believes not only that these conditions are sufficient bulwark to protect the rights of people who require such care, but, moreover, that the legal framework of medical aid in dying as a right  is needed to implement the rights and freedoms under the Charter. In other words, it is the absence of legislation that could have the effect of violating the fundamental rights of Quebecers.

La commission s'inquiète cependant des conditions juridiques imposées par le projet de loi qui font en sorte que, ni les personnes mineures, ni les personnes inaptes à consentir aux soins, ni les personnes qui ne sont pas assurées aux soins de la Loi sur l'assurance maladie ne puissent bénéficier de l'aide médicale à mourir. En effet, l'inaccessibilité de ce soin requis par l'état du patient pour les personnes mineures, et les personnes inaptes à consentir, et pour les personnes qui ne sont pas assurées est susceptible de porter atteinte à plusieurs de leurs libertés et droits fondamentaux. Dans le cas présent, par exemple, on parle : du droit à la vie, du droit à la sûreté, du droit à l'intégrité, du droit à la liberté de sa personne, la liberté de conscience, le droit à la sauvegarde de sa dignité et le droit au respect de la vie privée.

010

The Committee is concerned, however legal conditions imposed by the bill are such that neither minors nor incompetent to consent to care people, or people who are not insured Care Act health insurance can not receive medical help to die. Indeed, the inaccessibility of the care required by the patient for minors, and persons unable to consent, and for people who are not insured may affect many of their fundamental rights and freedoms . In this case, for example, we talk: the right to life, the right to safety, the right to physical integrity, the right to personal liberty, freedom of conscience, the right to the protection of dignity and the right to respect for private life.

Ces atteintes aux droits fondamentaux ne pourront vraisemblablement pas être sauvegardées par le biais de l'article 9.1 de la charte puisqu'ils ne satisfont pas au critère dit de "l'atteinte minimale". Ce critère exige en effet que la mesure adoptée porte le moins possible atteinte aux droits et libertés entravés. Or, une interdiction complète et inconditionnelle comme celle proposée dans le projet de loi imposée aux personnes mineures, aux personnes inaptes à consentir aux soins, et aux personnes qui ne sont pas assurées au sens de la Loi sur l'assurance maladie est difficile à justifier. En outre, la distinction entre les personnes inaptes à consentir aux soins et les autres personnes peut constituer de la discrimination fondée sur le handicap.

011

These human rights violations are not likely to be saved through Article 9.1 of the Charter because they do not meet the criterion called "minimal impairment". This criterion requires indeed that the measure adopted minimally affect the rights and freedoms restricted. However, a full and unconditional as proposed in the bill imposed on minors, persons unable to consent to care ban, and those who are not insured under the Health Insurance Act is difficult to justify . In addition, the distinction between incompetent to consent to care people and others may constitute discrimination based on disability.

Les règles de consentement à l'aide médicale à mourir qui seraient plus en phase avec les règles de consentement du droit commun pour les personnes mineures et les personnes inaptes à consentir, et qui tiennent compte du caractère terminal et irréversible de ce soin seraient mieux à même de satisfaire aux critères de l'atteinte minimale. C'est d'ailleurs ce qui est prévu au projet de loi quant à la sédation palliative terminale.

012

The rules of consent to medical assistance to die that would be more in line with the rules of the common law consent for minors and persons unable to consent, and taking into account the terminal and irreversible nature of this care would be better able to meet the criteria of minimal impairment. This is also what is provided in the bill on the terminal palliative sedation.

En outre, l'accessibilité de l'aide médicale à mourir, par le biais des directives médicales anticipées qui n'est pas prévue dans l'état actuel du projet de loi, permettra aux personnes qui n'ont pas toujours été inaptes à avoir accès aux soins. La commission invite donc le législateur à ouvrir la possibilité de recourir à l'aide médicale à mourir aux personnes mineures et aux personnes inaptes à consentir aux soins moyennant le développement de mécanismes de consentement appropriés. La commission invite également le législateur à revoir l'obligation d'être assuré au sens de la Loi sur l'assurance maladie afin de ne pas exclure inutilement des personnes qui, par ailleurs, résident au Québec.

013

In addition, the availability of medical aid in dying through advance medical directives which is not foreseen in the current state of the bill will allow people who have not been unable to have access to care. The Committee therefore invites the legislator to open the possibility of recourse to medical assistance to die to minors and persons unable to consent to health care through the development of appropriate mechanisms of consent. The Committee also invites the legislator to revise the obligation to be insured under the Health Insurance Act in order not to unnecessarily exclude people who also live in Quebec.

En bref, la commission estime que l'adoption du projet de loi no. 52 est nécessaire pour protéger adéquatement les droits constitutionnels des Québécois et plus particulièrement leur droit à la dignité. Par contre, nous entretenons de sérieux doutes sur la validité de la prohibition d'avoir recours à l'aide médicale à mourir pour les personnes mineures ou inaptes. à cet égard, la commission espère que le législateur saura apporter les nuances nécessaires afin de faire valoir leurs droits et de voir leur dignité respectée. Si l'exercice est difficile, il demeure néanmoins essentiel. Il serait dommage, après avoir courageusement parcouru tout ce chemin, que le législateur omette ainsi de protéger les droits des personnes éminemment vulnérables.

014

In short, the Committee considers that the adoption of Bill No. 52 is necessary to adequately protect the constitutional rights of Quebecers, especially their right to dignity. By cons, we have serious doubts about the validity of the prohibition to use medical to die for minor or incompetent persons help. In this regard, the Committee hopes that the legislature will bring nuances needed to assert their rights and to have their dignity respected. If exercise is difficult, it is nonetheless essential. It would be a shame, after courageously come this far, the legislature and to fail to protect the rights of  highly vulnerable people.

Nous restons évidemment à votre disposition pour répondre à vos questions et vous remercions de votre attention.

015

Obviously we remain at your disposal to answer your questions and thank you for your attention.

Le Président (M. Bergman) : Me Frémont, merci pour votre présentation. Maintenant, pour le premier bloc gouvernement, Mme la ministre.

016

 

Mme Hivon : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, Me Frémont, bienvenue. Je ne sais pas si c'est votre première présence, en commission, depuis votre nomination... Déjà votre deuxième? Bon. Alors, vous allez devenir un habitué rapidement, donc... Félicitations donc pour... évidemment votre accession à la présidence de la commission. Bien sûr, Me Dupuis, bien heureuse que vous soyez ici. Me Carpenteier et Me Carpentier, donc Carpentier et Carpentier parmi nous aujourd'hui, merci beaucoup. Écoutez, comme je le disais tout à l'heure, je pense que c'est fascinant de vous entendre à la suite d'avoir entendu Carpe Diem, ça enrichit de beaucoup, je vous dirais, notre travail aujourd'hui parce qu'on est dans la réalité très concrète, très clinique, très humaine et on est aussi dans la réalité juridique, et, nous, on ne peut faire abstraction, ni de l'une, ni de l'autre. Alors, merci pour l'éclairage que vous nous apportez.

017

Ms. Hivon: Thank you, Mr. President. So, Mr. Fremont, welcome. I do not know if this is your first appearance in committee since your appointment ... already your second? Good. , Then you'll quickly become a regular, so ... Congratulations to ... so obviously your assumption of the chairmanship of the committee. Of course, Mr. Dupuis, very glad you're here. Me and Me Carpenteier Carpentier, so Carpentier and Carpentier with us today, thank you very much. Look, as I said earlier, I think it is fascinating to hear from you after hearing Carpe Diem, it adds a lot, I would say, our work today because is in reality very very human, very clinical, and also in the legal reality, and we can not ignore, nor one nor the other. So, thank you for lighting that you bring us.

Peut-être, avant de venir sur des éléments plus de fond, là, sur toute la personne des mineurs et des personnes inaptes, je veux juste noter deux choses. Dans un premier temps, je comprends que, vous, l'approche d'un continuum de soins, donc l'idée de voir les soins palliatifs, la sédation, l'aide médicale à mourir sur un continuum, c'est quelque chose qui vous apparaît bien fondé. Je voudrais juste comprendre en quoi, pour vous, c'est, je dirais, c'est opportun de considérer l'ensemble, je dirais, de l'approche de cette manière-là, dans le projet de loi, parce que certaines personnes sont venues nous dire qu'au contraire... c'est quand même très minoritaire, mais certaines personnes sont venues nous dire qu'on devrait scinder, donc parler, dans un projet de loi, des soins palliatifs, puis, dans un autre projet de loi, par exemple, de la sédation puis de l'aide médicale à mourir. Je comprends que ce n'est pas votre position. Est-ce que vous pouvez nous dire pourquoi la commission estime que c'est opportun?

018

Perhaps, before coming to the elements more background there on the whole person of minors and incapacitated persons, I just want to note two things. At first, I understand that you approach a continuum of care, so the idea of ​​palliative care, sedation, medical death on a continuum with, this is something that you are well founded. I just want to understand what to you is, I would say it is appropriate to consider together, I would say, the approach that way, in the bill, because some people came to tell us that on the contrary ... it is still very small, but some people came to tell us we should split up, so to speak, in a bill, palliative care, and then in another project law, for example, sedation and medical assistance to die. I understand that this is not your position. Will you tell us why the Commission believes that it is appropriate?

Le Président (M. Bergman) : Me Frémont.

019

 

M. Frémont (Jacques) : Merci de votre question, Mme la ministre. Pour nous, c'est extrêmement important parce que ça situe finalement la question de l'aide médicale à mourir et de la fin de vie dans son contexte, qui est un contexte naturel, qui est le contexte de la prolongation de soins, et il y a déjà un encadrement normatif, par le Code civil du Québec, par d'autres lois, au sujet des soins médicaux à recevoir. Alors, il est important que ce soit mis dans cette continuité pour... par rapport à une logique de droits et libertés, par rapport... et spécialement à l'égard des mineurs, des personnes inaptes. Ce sont des personnes qui ont des droits, ce sont des personnes qui ont une histoire médicale aussi, et l'aboutissement de la vie fait partie, comment dire... est l'aboutissement naturel de ce continuum de soins.

020

Mr. Fremont (Jacques): Thank you for your question, Madam Minister. For us, it is extremely important because it is ultimately the question of medical dying and end of life in its context, which is a natural context, which is the context of the extended care assistance, and already has a normative framework, the Civil Code of Québec, other laws, about to receive medical care. So it is important that it be put in this continuity ... compared to a logic of rights and freedoms in relation ... especially against minors, incapacitated individuals. These are people who have rights, they are people who have a medical history as well, and the result is part of life, you know ... is the natural outcome of the continuum of care.

D'autre part - et c'est peut-être un peu à l'extérieur du propos de la commission, mais le constitutionnaliste en moi ne peut pas être complètement mis au rancard - il est clair que, en situant le projet de loi dans un continuum de soins, on campe le projet de loi dans une juridiction tout à fait provinciale, et je ne peux pas m'empêcher... j'ai vu le Globe and Mail ce matin, où précisément on dit : Le fédéral dit on est peut-être prêts à parler avec les provinces. Donc, c'est une confirmation au moins implicite de la légitimité d'une action provinciale à cet égard.

021

On the other hand - and this is perhaps a bit outside about the commission, but the constitutionalist in me can not be completely laid up - it is clear that, by placing the bill a continuum of care, it plays the bill in a very provincial jurisdiction, and I can not help me ... I saw the Globe and Mail this morning, exactly where it says: The federal government says it may be willing to talk with the provinces. So it is at least implicit confirmation of the legitimacy of a provincial action in this regard.

Le Président (M. Bergman) : Mme la ministre.

022

 

Mme Hivon : Puis d'ailleurs c'est assez extraordinaire, ce qui se vit en ce moment, je dirais, comme débat, puis le Québec est précurseur, et la reconnaissance, la légitimité de la démarche québécoise aussi, sur ces assises juridiques constitutionnelles.

023

Ms. Hivon: Then also it is quite extraordinary, what is happening right now, I'd like debate, and Quebec is a pioneer and recognized the legitimacy of Quebec also approach on these constitutional legal foundation .

Donc, évidemment, on va revenir aux droits et libertés. D'autres nous ont dit aussi que... puis là, vous, vous venez nous dire qu'en fait c'est bien campé avec les premiers articles du projet de loi, qu'on rappelle bien le contexte du respect des droits et libertés, de la dignité et de l'autonomie. Certains sont venus nous dire que, en parlant de principes, à l'article 2, on pourrait peut-être en venir à diminuer la portée, la reconnaissance des droits et libertés. Moi, je dois vous dire que notre approche était toute autre. C'était plutôt de vraiment camper, en l'écrivant noir sur blanc : "la reconnaissance de ces droits et libertés doive inspirer chacun des gestes posés à son endroit", qu'on voulait faire le rappel. Et, de toute façon, ça doit être lu en conjonction avec les chartes et le Code civil.

024

So, obviously, we're going back to rights and freedoms. Others have also told us that ... and then, you come and tell us that in fact it is camped with the first articles of the bill, we recall the context of human rights and freedoms, the dignity and autonomy. Some have told us that, in speaking of principles in section 2, we could perhaps come to reduce the scope, recognition of rights and freedoms. I must tell you that our approach was quite different. It was really rather camp, by writing in black and white: "the recognition of these rights and freedoms must inspire each act performed in his place," we wanted to do the recall. And, anyway, it should be read in conjunction with the charters and the Civil Code.

Mais est-ce que, pour vous, il y a un risque, à cet égard-là... je ne sais pas, de diminuer l'importance du respect des droits et libertés parce qu'on serait au niveau des principes, plutôt qu'au niveau des droits?

025

But is that for you, there is a risk in this respect there ... I do not know, to diminish the importance of the rights and freedoms because they would be at the level of principles, rather than in rights?

Le Président (M. Bergman) : Me Carpentier.

026

 

M. Carpentier (Daniel) : Écoutez, pour nous, ce serait difficile de dire que ça vient diminuer la portée des droits puisque la commission, dans sa première fonction... Et ce que dit la charte - et je me permets de citer - c'est que : "la commission assure, par toutes mesures appropriées, la promotion et le respect des principes contenus dans la présente charte." Donc, c'est vraiment... Et on le fait en assurant l'exercice et la reconnaissance de l'ensemble des droits et libertés de la personne.

027

Mr. Carpentier (Daniel): Well, for us, it would be difficult to say that it has reduced the scope of rights as the Commission, in its primary function ... And what does the Charter - and let me quote - c 'is that: "The Commission shall ensure, by all appropriate measures, the promotion and observance of the principles contained in the present Charter." So it really is ... and this is done by ensuring the exercise and recognition of all rights and freedoms.

Le Président (M. Bergman) : Mme la ministre.

028

 

Mme Hivon : Merci, c'est juste que ça permet de clarifier...

029

Ms. Hivon: Thank you, it's just that it helps clarify ...

Mme Dupuis (Renée) : ...si vous me permettez, que... Si on a bien compris l'esprit du projet de loi et sa lettre, à l'article 2, quand on définit "les principes suivants doivent guider la prestation des services", on vient préciser que le cadre de référence qui doit être appliqué dans le cadre de la prestation des soins de vie est défini à 1, 2 et 3, et que la pleine reconnaissance des droits et libertés fait partie de ce cadre de référence qui doit être appliqué.

030

Ms. Dupuis (Renee) ... if you let me know ... If we understood the spirit of the bill and the letter in section 2, where we define "the following principles should guide the provision of services" it is clear that the framework to be applied in the context of caregiving life is set to 1, 2 and 3, and the full recognition of the rights and freedoms is part of this framework must be applied.

Le Président (M. Bergman) : Mme la ministre.

031

 

Mme Hivon : Contente de voir qu'on se comprend. Je disais à la légiste qu'ils avaient fait du bon travail. Donc, quand on passe le test, du moins, en partie, pour les principes de la commission des droits, c'est toujours un bon signe.

032

Ms. Hivon: Glad to see that we understand. I told the coroner they had done a good job. So when you pass the test, at least in part, to the principles of the Human Rights Commission, it is always a good sign.

Donc, j'aimerais en venir, bien sûr, à la question des personnes mineures et des personnes inaptes. Donc, évidemment, je comprends que votre réflexion n'est qu'une... mais est toute une réflexion juridique. Mais, comme vous l'avez dit d'entrée de jeu, elle ne se situe pas sur le plan de l'acceptabilité sociale des politiques publiques, mais bien de la question du respect des droits et libertés. Vous n'êtes pas sans savoir que c'est un enjeu, pour l'acceptabilité sociale, qui est très, très important et qui, pour nous, je dirais, a suscité beaucoup de questions pendant les travaux.

033

So I'd like to come, of course, the issue of minors and incapacitated persons. So, obviously, I understand that your thinking is that ... but is any legal reflection. But, as you said at the outset, it does not lie in terms of social acceptability of public policy, but the issue of rights and freedoms. You are aware that it is a challenge for social acceptability, which is very, very important and, for us, I would say, has raised many questions during the work.

Parce que le Collège des médecins, au jour un, est arrivé en nous disant qu'on devrait considérer l'ouverture pour les personnes inaptes, et d'autres groupes sont venus à cet égard-là. Et, pour d'autres, comme vous avez entendu avec nous, c'est vraiment une approche de dire : Allons-y avec ce qui est là, quitte à confier un mandat à la Commission sur les soins de fin de vie de regarder plus précisément la question, par exemple, des personnes inaptes.

034

Because the College of Physicians, one day, came in telling us that we should consider opening for incompetent individuals, and other groups have come to regard this one. And for others, as you have heard with us is really an approach to say let's go with what is there, even a mandate to the Commission on the end-of-life look more precisely the question, for example, people unfit.

Donc, si on revient vraiment sur un strict plan juridique. Mais c'est important pour moi de faire quand même la distinction. Si on revient sur un strict plan juridique, vous nous dites que vous ne croyez pas que cela pourrait passer le test comme une atteinte minimale parce qu'il n'y a pas d'encadrement possible, c'est exclu. Est-ce qu'un objectif plus large de... je ne sais pas, de paix sociale, ou de considérations générales de l'intérêt public, ou de l'évolution de la pensée sur le sujet pourrait être invoqué pour dire que cette limitation-là est justifiée?

035

So if we really back on a strict legal terms. But it is important for me to do it anyway distinction. If we go back on a strict legal terms, you tell us that you do not think it would pass the test as a minimal impairment because there is no possible coaching is excluded. Is a wider ... I do not know, social peace, or the general considerations of the public interest, or the evolution of thought on the subject objective could be used to say that this limitation-there is justified?

Le Président (M. Bergman) : Me Frémont.

036

 

M. Frémont (Jacques) : Votre question est intéressante, et ça soulève toute la question des droits et libertés. On en parle beaucoup ces semaines-ci dans d'autres contextes. Les droits et libertés, ce n'est pas nécessairement un concours de popularité. Il y a une façon... Ce sont des débats sociaux, ça mène à des débats, ça mène à des débats d'équilibrage et de peser des intérêts sociaux en présence, et souvent, de peser les intérêts minoritaires, ou de personnes en état de minorité, ou de vulnérabilité contre des intérêts sociaux plus importants.

037

Mr. Fremont (Jacques): Your question is interesting, and it raises the whole issue of rights and freedoms. We hear a lot these weeks it in other contexts. The rights and freedoms, it is not necessarily a popularity contest. There is a way ... They are social debates, it leads to discussion, it leads to discussions of balancing and weighing social interests, and often weigh minority interests, or persons in state minority, or vulnerability against larger social interests.

Ce qu'il faut se rappeler, notamment pour les mineurs, c'est que l'inaptitude du mineur résulte, non pas de la nature, contrairement à la personne inapte qui est tout simplement... qui n'est pas capable d'exprimer... majeure qui n'est pas capable d'exprimer ses choix, le mineur, ça résulte de la loi, ça résulte du Code civil. Et je pense qu'il n'y a pas un médecin au monde qui va dire qu'un jeune de 16 ans ou de 17 ans est foncièrement différent d'un jeune de 18 ou de 19 ans dans une situation semblable. Donc, la loi crée cette distinction. Vous me dites : Est-ce que les objectifs sociaux pourraient être pris en compte?

038

It must be remembered, especially for minors, is that the inability of the minor result, not of nature, unlike the incapacitated person who is simply ... is not able to express ... majeure is unable to express his choice, the minor, it follows from the law, it follows the Civil Code. And I think that there is no doctor in the world who will say that 16 years or 17 years is fundamentally different from a 18 or 19 in a similar situation. So, the law creates this distinction. You tell me: Is social objectives could be taken into account?

Vous me dites : Est-ce que les objectifs sociaux pourraient être pris en compte. Ça va être pris en compte parce que, comme vous le savez, dans le test de l'article 9.1 qui est l'équivalent du test de l'article premier de la Charte canadienne, c'est le premier volet du test, et probablement que l'objectif social va passer le test, va passer ce premier volet.

039

You tell me: Is that social objectives could be taken into account. It will be taken into account because, as you know, in the test section 9.1 which is equivalent to the test of Article I of the Charter, it is the first part of the test, and probably the social objective will pass the test, will spend the first part.

Le deuxième volet ou le troisième selon... ça dépend comment on compte, c'est l'atteinte minimale, et là, avec une exemption brutale, totale, sans possibilité d'ouverture, pensez au jeune de 16 ans qui est dans les situations de l'article 26, qui répond d'autre part à tous les cas de l'article 26, ça me paraît assez clair que, s'il va devant les tribunaux, il n'y a personne qui va être capable de défendre que le législateur a cherché l'atteinte minimale là-dessus en ne laissant pas d'ouverture à ce jeune.

040

The second part or the third by ... it depends on how you account is minimal impairment, and there, with a total exemption brutal, without possibility of opening, think 16 year old who is in situations of Article 26, which responds to on the other hand in any case of Article 26, it seems to me quite clear that if he goes to court, there is someone who will be able to argue that the legislature sought minimal impairment there above leaving no opening to the young.

Et il en va de même, c'est peut-être moins évident, mais pour la personne inapte. La personne inapte, pourquoi, est-ce que, parce qu'elle est inapte... vous le savez, le test exige... exige : être atteint d'une maladie grave et incurable; un déclin avancé et irréversible; des souffrances physiques ou psychiques constantes. Alors, si on est une personne inapte dans ces conditions, il n'y a pas d'échappatoire possible, alors qu'une personne apte va avoir accès à l'aide médicale à mourir. Je ne vois pas comment... Ça va être très difficile en tout cas à plaider au niveau de l'atteinte minimale, c'est ce qu'on vous dit, qu'il y a un problème considérable, et c'est loin d'être clair que les tribunaux vont valider cette approche qui empêche tout accès à l'aide à mourir pour ces personnes.

041

And it is the same, it is perhaps less obvious, but for the incapacitated person. The incapacitated person, why is that, because it is unsuitable ... you know, the test requires ... required: to be suffering from a serious and incurable disease advanced and irreversible decline, physical or mental suffering constant. So if you are an unfit person in these circumstances, there is no escape, while a fit person will have access to medical help to die. I do not see how ... It will be very difficult in any case to plead at the minimal impairment is what you're told, that there is a significant problem, and it is far from clear that the courts will validate this approach prevents access to aid in dying for them.

Le Président (M. Bergman) : Ceci met fin au premier bloc du gouvernement. Maintenant, pour le premier bloc de l'opposition officielle, Mme la députée de Gatineau.

042

 

Mme Vallée : Merci, M. le Président. Alors, Me Frémont, bienvenue parmi nous. Félicitations pour votre nomination. Je vous remercie aussi d'avoir pris le temps, avec votre équipe, de nous faire part de votre analyse du projet de loi.

043

Ms. Vallée: Thank you, Mr. President. So, Mr. Fremont, welcome. Congratulations on your appointment. I also thank you for taking the time with your team, give us your analysis of the bill.

Évidemment, la ministre l'a mentionné un peu plus tôt, il y a toute la question... il y a différents éléments qui doivent être pris en considération lorsqu'on analyse le projet de loi, et il y a, au-delà de la question strictement juridique et strictement constitutionnelle, il y a les éléments humains, et j'aimerais, pour les fins des gens qui nous entendent, qui nous écoutent, qui suivent nos travaux, j'aimerais beaucoup vous entendre sur la notion de dignité, parce que cette notion-là, pour vous, le droit à la dignité est le droit qui est intrinsèque à tous les autres.

044

Obviously, the minister mentioned earlier, there is the whole issue ... there are various factors that must be considered when analyzing the bill, and there, beyond the strictly legal and strictly constitutional issue, there is the human element, and I would like to for the people who hear us, watching us, following our work, I would love to hear your thoughts on the concept of dignity, because this concept then, for you, the right to dignity is the law that is intrinsic all others.

Et on a eu des témoignages, devant cette commission, qui viennent un petit peu apporter certaines définitions de la dignité. La définition... votre définition de dignité n'est peut-être pas la mienne, ma perception de la dignité n'est peut-être pas celle de mon collègue, celle de la ministre, et c'est une notion qui est très subjective, la dignité humaine et la dignité d'un individu, et donc j'aimerais pouvoir vous entendre là-dessus parce que c'est extrêmement important, dans ce débat-là. Tout à l'heure, l'équipe de Carpe Diem, Mme Poirier, nous expliquait à quel point un changement dans notre attitude face aux inaptes pouvait changer complètement la vie de ces personnes-là et probablement affecter justement la dignité de ces gens-là. Donc, j'aimerais bien vous entendre. Parce que l'aspect juridique est un parmi d'autres et on doit en tenir compte aussi.

045

And we had testimony before this committee, coming a little to make some definitions of dignity. The definition ... your definition of dignity can not be mine, my perception of dignity is perhaps not that of my colleague, the minister's, and this is a concept that is very subjective, human dignity and dignity of a person, so I'd like to hear you on that because it is extremely important in that debate. Earlier, Team Carpe Diem, Poirier, we explained how a change in our attitude was completely unable to change the lives of these people and probably just affect the dignity of these people . So I'd like to hear from you. Because the legal aspect is among others and should be taken into account too.

Le Président (M. Bergman) : Me Frémont.

046

 

M. Frémont (Jacques) : Je vais passer la parole à la vice-présidente, à Me Dupuis, mais avant, tout simplement pour vous dire qu'en matière de droit, c'est bien sûr que chacun peut penser subjectivement ce qu'il entend par droit à l'égalité droit à la liberté d'expression, droit à la dignité. Ultimement, c'est la définition jurisprudentielle, lorsque ça viendra devant les tribunaux, qui va trancher la question. Alors donc, il y a un élément subjectif par rapport aux gens en ce qu'ils comprennent ce qu'est leur dignité ou ce que devrait être la dignité des autres, mais il y a un élément aussi objectif dans le discours social, au-delà de tout, malheureusement ou heureusement. Me Dupuis.

047

Mr. Fremont (Jacques): I'll turn it over to the Vice President, to Mr. Dupuis, but before, just to tell you that in terms of law, of course, is that anyone can think subjectively that it means the right to equal right to freedom of expression, the right to dignity. Ultimately, it is the judicial definition, when it comes to court, which will decide the issue. So therefore, there is a subjective element in relation to people that they understand what their dignity or what should be the dignity of others, but there is also an objective element in social discourse, in-above all, fortunately or unfortunately. Mr. Dupuis.

Le Président (M. Bergman) : Me Dupuis.

048

 
11 h (version non révisée)

049

 

Mme Dupuis (Renée) : Et d'ailleurs la question de la dignité que vous soulevez est très importante et elle évolue. Elle évolue, la preuve, c'est que, dans le Code civil, on en est venus à établir des normes qui permettaient à une personne de consentir à des soins, par la suite de refuser des soins, et la question, d'après ce qu'on comprend du projet de loi, elle se pose aujourd'hui de, dans ce continuum de soins. Parce que c'est la personne humaine qui est au cœur du projet de loi ici. Ce n'est pas l'opposition entre les soins palliatifs et l'aide médicale à mourir, c'est comment encadre-t-on, dans le contexte actuel, la fin de vie des êtres humains?

050

Ms. Dupuis (Renee): And besides the issue of dignity that you raise is very important and it evolves. It evolves, the evidence is that, in the Civil Code, it is come to set standards that allow a person to consent to care thereafter to refuse care, and the question, according to what we understand the bill, it arises today in the continuum of care. Because it is the human person at the heart of the bill here. It is not the opposition between palliative care and medical assistance to die is how does one framed in the current context, the end of human life?

Et, dans ce sens-là, on peut imaginer que le concept de dignité n'est pas un concept figé, qu'il évolue, et ce que l'on dit aujourd'hui, c'est que la dignité aujourd'hui, pour respecter la dignité des êtres humains, il faut respecter l'autonomie décisionnelle de la personne. Et c'est dans ce sens-là qu'on pense que le cadre qui est établi ici, entre autres à l'article 26, est suffisamment défini, et le test est suffisamment contraignant pour l'individu pour assurer qu'on va respecter cette dignité-là, mais qu'on va permettre à la personne d'être la personne qui va... le sujet qui va déterminer ce qui advient d'elle-même. Et donc il y a un déplacement dans le contexte de dignité actuel où ce n'est plus des préceptes religieux, où ce n'est plus la position d'un médecin.

051

And in that sense, one can imagine that the concept of dignity is not a static concept, it evolves, and what we say today is that the dignity today respect for the dignity of human beings, we must respect the decision-making autonomy of the individual. And it is in this sense we think that the framework is established by, among others Article 26 is sufficiently defined, and the test is sufficient for binding the individual to ensure that we will meet this dignity that, but we will allow the person to be the person who will ... the subject that will determine what happens by itself. So there is a shift in the current context of dignity where it is no longer religious precepts, which is not the position of a doctor.

On va un peu plus loin et on dit : Ce qui doit être déterminant dans les... Compte tenu aussi, comme on le dit dans notre mémoire, du fait qu'on accroît énormément, et Carpe Diem l'a souligné, l'usage de psychotiques, d'antipsychotiques, d'antidépresseurs, fait en sorte que cette médicalisation croissante n'est pas nécessairement dans l'intérêt objectif de la personne. Alors, on a choisi, c'est ce qu'on comprend du projet de loi, et, selon la commission, ça respecte la Charte des droits et libertés, d'assurer un cadre, qui est défini à 26, qui va permettre à des individus de prendre position pour eux-mêmes, des personnes pour elles-mêmes, de ce qui est répondre à leur dignité et éviter que le débat se fasse.

052

It goes a step further and say: What should be decisive in ... Given also, as we said in our brief, because it greatly increases, and Carpe Diem has pointed out, the use of psychotics, antipsychotics, antidepressants, means that increasing medicalization is not necessarily in the interest of the target person. So we chose, this is includes the bill and, according to the commission, it respects the Charter of Rights and Freedoms, to provide a framework, which is set to 26, which will allow individuals to stand up for themselves, for the people themselves, what is meet their dignity and prevent the debate happen.

Et ce n'est pas pour rien que le Collège des médecins l'a soulevé, le véritable problème, ce sont les personnes inaptes à l'heure actuelle. Et c'est pour ça que la commission dit : Surtout si les majeurs ont fait des directives médicales anticipées, on veut permettre à la personne de ne pas faire reposer, sur des tierces personnes, le choix de mettre un terme à leurs souffrances.

053

And it is not for nothing that the College of Physicians was raised, the real problem is people who are unable to present. And that's what the commission says: Especially if made ​​major advance medical directives, we want to allow the person not to rely on third parties, the choice to end their suffering.

Le Président (M. Bergman) : Mme la députée de Gatineau.

054

 

Mme Vallée : Dans ce contexte où on permettrait, par... via les directives médicales anticipées, à un individu de recourir au soin qui est l'aide médicale à mourir, on revient toujours avec la difficulté d'application de l'article 27, c'est-à-dire la personne inapte ne peux pas venir indiquer qu'elle change d'idée. Et ça soulève toute la question du délai entre le moment où la directive médicale anticipée a été préparée et le moment où l'inaptitude survient. Parce qu'on peut penser, comme il arrive dans les cas de testaments, de mandats pour cause d'inaptitude, que les gens aient fait leurs directives médicales anticipées à un moment donné x de leur vie, pour toutes sortes de raisons, ne les ont pas mises à jour, et là, advenant le cas ou l'aide médicale à mourir serait rendue admissible, comment on peut s'assurer?

055

Ms. Vallée: In this context we would, by ... via advance medical directive, an individual to use the care that is physician-assisted dying, it always comes with the difficulty of application of Article 27, that is to say, the incapacitated person can not come to tell her to change her mind. And it raises the whole question of time between when early medical directive was prepared and when you become incapacitated. Because we can think of, as happens in the case of wills, mandates because of incapacity, people have made their advance medical directives at a given x point in their lives, for all sorts of reasons, not the have not updated, and there, in the event or medical assistance to die would be made eligible, how can we ensure?

Puis je vous dirais que, nous, comme législateurs, dans le doute, des fois on a peut-être tendance à être plus frileux qu'ouverts, parce que comment on peut s'assurer qu'au moment où l'inaptitude survient la directive médicale anticipée correspond toujours à la volonté qui a été exprimée à un certain moment donné par la personne?

056

Then I would say that we, as legislators, in doubt, sometimes we may have a tendency to be more cautious than open, because how we can ensure that when you become incapacitated Directive medical advance is always the desire that has been expressed at a given time by the person?

Le Président (M. Bergman) : Mme Dupuis. Me Frémont.

057

 

M. Frémont (Jacques) : Écoutez, c'est... La question n'est pas facile. Vous encadrez de toute façon, à l'article 45, si je me souviens bien, ce consentement médical. Il n'y a pas de règle facile, mais il y a certainement, si vous regardez le droit comment, le majeur inapte actuellement, en vertu du droit commun, en vertu des articles 13 et 16 du Code civil, l'autorisation du tribunal peut être requise, sauf s'il y a un cas d'urgence. Donc, comment dire, si jamais il y avait un doute.

058

Mr. Fremont (Jacques): Listen, this is ... The question is not easy. You manage anyway, Article 45, if I remember correctly, this medical consent. There is no easy rule, but there is certainly, if you look at the right how the incompetent adult now, under common law, under Articles 13 and 16 of the Civil Code, the court's permission may be required, unless there is an emergency. So, you know, if there was ever a doubt.

Et la réalité, j'ai l'impression - moi, je ne suis pas médecin, je suis rien qu'avocat - mais la réalité, c'est, lorsqu'autour du majeur maintenant inapte, il y avait une volonté claire, quand la maladie... tant que la personne a été inapte, elle a dit : Je ne veux pas que ça traîne, je veux que... Je ne veux pas ce genre de traitement là, les gens qui ont désormais le pouvoir sont d'accord, la famille est d'accord, le médecin est d'accord, il nous semble que ça serait bête, que ça serait discriminatoire de dire : Bien, on s'excuse, il est inapte, à ce moment-là, la personne n'a pas accès à ces soins qui... en tout cas, les soins, dans le Code civil, qui sont requis.

059

And reality, I feel - I'm not a doctor, I am nothing lawyer - but the reality is, when around the major unfit now, there was a clear intention when disease ... As the person was unable, she said: I do not want them lying around, I want ... I do not want this kind of treatment there, the people who now have to agree, the family agrees, the doctor agrees, it seems that it would be stupid, it would be discriminatory to say : Well, we are sorry, it is unable, at this time, the person does not have access to care ... In any case, care in the Civil Code, which is required.

Alors, est-ce que c'est le recours à un tribunal? Pour la jeunesse, est-ce que ça serait le recours au Tribunal de la jeunesse pour aller chercher, comment dire, une vision objective pour être sûr qu'il n'y ait pas de collusion entre les proches, le médecin, etc.? C'est là.

060

So, is what is the use of a court? Youth, is that it would be the use of the Youth Court to get, you know, an objective view to be sure that there is no collusion between relatives, the doctor, etc..? It's there.

Et, vous avez vu, dans nos recommandations, de façon très claire, on est un peu, passez-moi l'expression, on est un peu "chicken" là-dessus parce qu'on ne vous en donne pas, de solutions. Et je vous avoue qu'on a discuté - la commission, ce n'est pas seulement le président puis les vice-présidents, c'est 10 commissaires aussi - et vous pouvez imaginer qu'on a discuté longuement de ces questions, et c'est sûr qu'il y a, comment dire, il y avait des visions légèrement différentes, il y avait des solutions légèrement différentes.

061

And you saw in our recommendations, very clearly, it is a little, give me the words, it is a little "chicken" on it because you do not give, solutions. And I must admit that we discussed - the commission, it is not only the president and vice-presidents is also 10 commissioners - and you can imagine we have discussed these issues at length, and c 'of course, there was, you know, there were slightly different visions, there were slightly different solutions.

Et c'est pour ça que, faute d'un consensus quant à ces solutions - et, quelque part, le rôle de la... notre commission n'est pas de faire la job du législateur, mais de commenter les projets de loi - ce qu'on s'est dit très clairement, c'est : En s'inspirant, en étant en phase avec les logiques qui sont les logiques de consentement dans le Code civil du Québec et dans les lois particulières, lorsqu'il s'agit de jeunesse, il y a sûrement moyen, pour le législateur, de trouver une solution qui soit acceptable qui permette, qui ouvre l'aide médicale à mourir, mais sans que ça soit... sans que ça soit nécessairement... sans faciliter les choses.

062

And that's why, in the absence of a consensus on these solutions - and somewhere, the role of ... our commission is not doing the job of the legislature, but to comment on the bills - what is very clear is: Drawing, being in line with the logic that are the logic of consent in the civil Code of Quebec and the particular laws when it comes to youth, there must be a way for the legislature to find a solution that is acceptable to allow that opens with medical die, but it is ... without it necessarily ... not make things easier.

Mais on ne peut pas s'empêcher, d'autre part, de constater... puis, ça, on a eu cette conversation-là à l'interne longtemps, c'est que, dans la sédation palliative terminale, soudainement : Ah! Là, ça va. Et il n'y a pas un médecin autour de la table qu'on a consulté qui a été capable de nous dire : Il y a une définition claire de la sédation palliative ou de l'aide médicale à mourir. Alors, on est dans une zone grise. Et parfois c'est assez simple de voir si on se situe dans le 0 ou dans le 1, mais, dans beaucoup de cas, on est dans le milieu.

063

But we can not help, on the other hand, to see ... then, that we had that conversation internally long is that in terminal palliative sedation, suddenly Ah! Here it goes. And there is not a doctor around the table we consulted was able to say: There is a clear definition of palliative sedation or medical assistance to die. So we are in a gray area. And sometimes it is quite simple to see if it is in the 0 or 1, but in many cases it is in the middle.

Et il est clair qu'à ce moment-là ça nous paraît paradoxal, comme commission, de voir que, pour la sédation palliative terminale, ce sont les règles ordinaires du droit commun et, pour l'aide médicale à mourir, c'est une... c'est une prohibition. Et on peut se demander s'il ne devrait pas y avoir... et, ça, on ne le fait pas dans notre mémoire, mais il pourrait y avoir une espèce de... une clause miroir de... Parce que, dans le fond, on n'est pas dans des situations qui sont tellement différentes l'une de l'autre.

064

And it is clear that this time it seems paradoxical us as commission, to see that for terminal palliative sedation, are the ordinary rules of common law, for medical assistance to die is a ... it is a prohibition. And one wonders if there should not be ... and that we do not in our memory, but there could be some kind of ... a clause mirror ... Because, basically, we are not in situations that are so different from each other.

On s'est demandé aussi, je vous... je suis parfaitement candide avec vous aujourd'hui, on s'est demandé s'il ne devrait pas y avoir des définitions. Les juristes, on aime bien les définitions, c'est toujours rassurant. Puis, d'après ce que je crois comprendre dans les débats actuels, au Québec, on aime beaucoup les définitions. On a l'impression que les définitions vont nous sauver la vie.

065

We wondered, too, you ... I am perfectly candid with you today, we wondered if there should not have definitions. Lawyers, we like the definitions, it is always reassuring. Then, from what I understand in the current debate in Quebec, like many definitions. One has the impression that the definitions will save your life.

La réalité, et là tout le monde était autour de la table, on a eu cette conversation, il y en a certains qui disaient : Oui, il faudrait avoir une définition, puis il y en a d'autres qui ont dit : Non, il ne faut pas avoir de définition précisément pour laisser la souplesse en question, alors la souplesse nécessaire pour faire face parce que c'est un débat théorique que le débat qui nous occupe aujourd'hui, mais avec des ramifications extrêmement réelles, concrètes, pratiques pour des gens, pour la dignité des gens qui sont en cause.

066

Reality, and there everyone was at the table, we had this conversation, there are some who say: Yes, there should be a definition, then there are others who have said No, do not have to define precisely to allow flexibility in question, then the flexibility to cope because it is a theoretical debate that the debate before us today, but with very real practical ramifications, practices for people, for the dignity of people who are involved.

Alors, on s'est... on s'est abstenus de demander des définitions, il y a des groupes qui en ont proposées, et... qui définissent "restreint", et, à ce moment-là, on pensait que c'était plus sage de s'abstenir de faire des recommandations là-dessus.

067

So it was ... it has refrained from asking for definitions, there are groups that have proposed, and ... defining "small" and at that time, we thought it was wiser to refrain from making recommendations on it.

Mme Hivon : Bien, j'apprécie beaucoup que vous alliez au fond de votre raisonnement. Puis, pour la question des définitions, moi, j'entends bien ce qui nous est dit par...

068

Ms. Hivon: Well, I appreciate that you go to the bottom of your reasoning. Then, for the issue of definitions, I hear what we are told by ...

Le Président (M. Bergman) : Ceci met fin au premier bloc de l'opposition officielle. Maintenant, pour le dernier bloc du gouvernement, Mme la ministre.

069

 

Mme Hivon : J'apprécie beaucoup que vous alliez au fond de votre raisonnement puis, pour la question des définitions, moi, j'entends bien ce qui nous est dit par différentes personnes. On y a réfléchi aussi. La volonté, c'est que ça soit le plus clair possible, mais il y a une embûche de plus. C'est que normalement, dans le droit civil, dans nos lois, on ne définit que ce qui n'est pas usuel dans le sens commun et, dans les lois médicales, si on se mettait à définir tous les termes qui sont utilisés, ça serait très complexe. Mais je dois vous dire qu'on va vraiment essayer de trouver la meilleure voie de passage pour que ça soit clair, mais qu'à la fois ça respecte notre esprit du droit civil et de ne pas créer un précédent non plus, là. Donc, c'est... voilà. Il y a quelques enjeux comme ça.

070

Ms. Hivon: I appreciate that you go to the bottom of your reasoning then, to the question of definitions, I hear what we are told by different people. It also reflected. The desire is that it is as clear as possible, but there is one more pitfall. This is normally in the civil law, in our laws, it does not define what is not customary in common sense and in the medical laws, if we began to define all the terms used, it would be very complex. But I must tell you that we will really try to find the best pathway to make it clear, but both our minds that respects civil and not to create a precedent nor there. So ... here it is. There are some issues like that.

Écoutez, j'ai beaucoup de questions, ça fait que je vais essayer d'y aller rapidement, puis si vous pouvez aussi.Tantôt, vous avez dit, et j'ai trouvé ça très intéressant, parce que vous savez qu'on entend parler aussi des risques de dérive pour les personnes vulnérables, O.K.? Et là, vous avez dit en terminant : c'est l'absence de législation en la matière qui pourrait avoir pour effet de brimer les droits des personnes vulnérables. Donc, ça, j'aimerais que vous me disiez votre... ce qui vous permet de faire une telle affirmation.

071

Listen, I have a lot of questions, that's what I'll try to go there quickly, then you can aussi.Tantôt, you said, and I found it very interesting, because you know you hear speak as risks derived for vulnerable people, OK? And then you said in conclusion: it is the absence of legislation that could have the effect of infringing the rights of vulnerable people. So that, I want you to tell me your ... which allows you to make such a claim.

Et aussi, vous semblez dire que ce projet de loi là non seulement respecte le droit à la dignité, mais qu'il peut favoriser donc l'exercice du droit à la dignité et le respect de la dignité de la personne, et, compte tenu du contexte dans lequel on est, où certains qui représentent les personnes vulnérables ont un discours différent, j'aimerais ça que la commission des droits nous explique ça. Je vais vous dire mes trois questions, puis on va gagner du temps. C'est ma technique pour que le président ne me coupe pas. Donc, ça, c'est le premier élément.

072

Also, you seem to say that this bill there not only respects the right to dignity, it can therefore promote the right to dignity and respect for the dignity of the person, and, given the context in which we are, where some who are vulnerable people have a different speech, I would like it that the human Rights Commission explains that. I'll tell you my three questions, then you will save time. This is my technique for the president does not cut me. So that's the first thing.

Le deuxième élément, bien, là, vous y avez fait référence un peu en disant que vous avez été un peu "chicken" pour prendre les guillemets, mais c'est sûr que moi, j'aimerais savoir si, pour vous, ce qui pourrait être une atteinte jugée moins grande pourrait être le fait par exemple de venir mettre une balise d'autorisation du tribunal. C'est ce que le Collège des médecins amenait comme piste pour la personne inapte par exemple.

073

The second part, well, then you're referring to a little by saying that you were a little "chicken" to take the quotes, but it is sure that I would like to know if, for you, what could be considered a breach less could be done, for example, come to a beacon of court approval. That's what the College of Physicians brought as track the person unfit for example.

J'aimerais vous entendre aussi sur la situation de la personne inapte depuis sa naissance, pas celle qui a le loisir de faire des directives anticipées, là, mais on sait que, dans l'état actuel des choses, il y a beaucoup de droits qu'elle ne peut pas exercer. Alors, elle ne pourra pas se marier, elle ne... Donc, comment on peut concilier ça? Et finalement, s'il nous reste du temps, c'est toute la question de... vous y avez fait référence, du point de vue de... du respect des droits et libertés de la personne, de permettre, par exemple à un tiers, d'accepter le débranchement d'un respirateur, d'accepter l'arrêt de traitement, l'arrêt des soins versus l'aide médicale à mourir. Est-ce que vous y voyez quand même une différence, je dirais, dans l'importance des gestes qui sont posés?

074

I would like you also to the situation of the disabled person since birth, not the one who has the opportunity to make advance directives, there, but we know that, in the present state of things, there are many rights it can not exercise. So she can not get married, it ... So, how can we reconcile that? And finally, if we have time, it's the whole issue ... you're referring to, in terms of ... the rights and freedoms of the individual, allowing, for example, a third party, accept disconnecting a respirator, to accept the withdrawal of treatment, discontinuation of care versus physician-assisted dying. Do you still see a difference, I would say, in the importance of what can be done?

Le Président (M. Bergman) : Me Frémont. Il reste sept minutes dans ce bloc pour répondre à ces questions.

075

 

Une voix :...

076

 

M. Frémont (Jacques) : Trois petites questions. Écoutez, prenons la deuxième, si vous le voulez bien, en premier. Est-ce qu'il devrait y avoir des balises d'autorisation? Je pense que, pour la commission, clairement, c'est-à-dire, on ne peut pas passer d'un extrême à l'autre. Il devrait y avoir des balises, il y a déjà des balises dans le droit commun, et, vous le savez, notamment pour les mineurs, il y a déjà une possibilité de consentir aux actes médicaux au-dessus de 14 ans. Il y a tout un mécanisme dans le droit commun que, si jamais il avait un refus, s'il y a un refus de traitement des titulaires de l'autorité parentale, il y a moyen d'aller devant le Tribunal de la jeunesse et, pour les médecins, pour avoir un... alors... pour avoir un consentement et procéder aux soins.

077

Mr. Fremont (Jacques): Three small questions. Listen, take the second, if you do not mind, first. Is it should be beacons of authorization? I think, for the commission, clearly, that is to say, you can not go from one extreme to another. There should have tags, there are already tags in common law, and, you know, especially for minors, there is already an opportunity to consent to medical procedures over 14 years. There's a whole mechanism in the common law that, if he ever had a refusal, if there is a refusal of treatment of holders of parental authority, there is way to go before the Youth Court and for doctors to have one ... so ... for consent and proceed with care.

Donc, il y a véritablement déjà un régime, et on dit... il faut... le message, il faut que vous ouvriez la porte. Maintenant, ce régime, comment dire, il y a déjà des clés dans le droit commun, on vous dirait, et les clés ne sont pas les mêmes pour le majeur inapte, évidemment, que pour le mineur puisque les régimes juridiques sont différents. On pourrait certainement, pour le majeur inapte, comme je le disais tout à l'heure... de recourir à l'autorisation d'un tribunal pour l'aide à mourir, ça serait une des possibilités. Évidemment, c'est... comment dire, si... il y a en d'autres qui vont dire : Si le médecin est d'accord, la famille est d'accord, les titulaires de l'autorité sur l'inapte sont d'accord et que, d'autre part, toutes les conditions de 26 existent, est-ce qu'on a besoin d'aller devant un tribunal?

078

So there really already a plan, and they say ... it takes ... the message, you must open the door. Now this plan, you know, there are already key in the common law, it looks like you, and the keys are not the same for the incompetent adult, of course, for the minor as legal systems are different. One could certainly unfit for major, as I said earlier ... to use the authority of the court for help to die, it would be a possibility. Obviously, this is ... how to say ... if there are others who will say: If the doctor agrees, the family is in agreement, the holders of the authority are incapable of agreement and, secondly, all 26 conditions exist, do we need to go to court?

Là, c'est un choix législatif que vous avez à faire, ou d'aller devant une autre autorité ou une autre personne qui va vérifier qu'effectivement c'est correct comme décision, parce que c'est ce qu'on cherche à faire. L'inapte, depuis sa naissance, oui, il est privé, pour répondre à votre question, par définition, tout au long de sa vie, mineur ou majeur, il y a certains gestes que l'inapte ne sera pas capable de poser. Mais il reste qu'il y a quelque chose qui est fondamental à l'inapte, c'est son droit à la vie et son droit à la dignité, et ça, qu'il soit apte ou inapte, vous allez convenir avec moi que c'est le même droit.

079

There is a legislative choice that you have to do, or to go to another authority or other person who will verify that indeed this is correct as decision because this is what we want to do. The unfit, since its birth, yes, it is private, to answer your question, by definition, throughout his life, minor or major, there certain things that the unfit will not be able to ask. But the fact remains that there is something that is fundamental to the unfit, it is his right to life and the right to dignity, and that, whether fit or unfit, you will agree with me that it is the same law.

Et à cet égard, comment dire, c'est peut-être une chose de ne pas être capable d'ouvrir un compte de banque, c'est autre chose d'être capable de mourir dans la dignité ou d'être capable de recevoir tous les soins qu'il pourrait recevoir dans le continuum de soins, ne fusse... n'eut été de son inaptitude. Donc, comment dire, les droits... l'incapacité de l'inapte, oui, à certains égards et par définition, mais, pour des droits aussi fondamentaux que le droit à la vie, le droit à la dignité, on pense que là il faut que ça rejoigne le traitement que le droit fait et offre les possibilités que le droit offre aux personnes aptes.

080

And in this respect, you know, it may be a thing of not being able to open a bank account, it is another thing to be able to die with dignity and to be able to receive all he could receive care in the continuum of care, not Fusse ... were it not for his inability. So, you know, human ... the inability of the unfit, yes, in some respects, and by definition, but for fundamental rights such as the right to life, the right to dignity, we think that there it Let's join the treatment that is right and offers the possibility that the law gives people fit.

Votre première question, si vous permettez, et je ne suis pas sûr de l'avoir bien comprise, mais ce que l'on dit dans notre mémoire, c'est très clairement qu'on n'a absolument pas le choix. Le législateur, finalement, quelqu'un qui voudrait avoir l'aide à mourir et qui ne peut pas l'avoir, c'est-à-dire que, s'il n'y a pas de projet de loi, dans la circonstance actuelle, on pense que ça viole les droits des Québécois en vertu de la charte de ne pas avoir cette possibilité-là, de ne pas avoir cet accès-là.

081

Your first question, if I may, and I'm not sure I understood, but what we said in our brief, it is very clear that there is absolutely no choice. The legislature finally someone who would like to have assistance to die and can not have, that is to say, if there is no bill in the circumstances currently, we think it violates the rights of Quebecers under the charter does not have that possibility of not having this access there.

Et pourquoi? à cause des droits qui sont définis dans notre mémoire, ce sont des droits de la charte québécoise, ce ne sont pas des droits imposés par des systèmes étrangers, ce sont les droits qui ont été votés par l'Assemblée nationale, le droit à la vie, la sûreté, la conscience, la sauvegarde de sa dignité, le respect de la vie privée.

082

And why? Because of the rights defined in our memory, are rights of the Quebec charter, it is not a duty imposed by foreign systems, the rights that have been passed by the National Assembly, the right to life, safety, awareness, protection of dignity, respect for privacy.

Alors, il y a tous ces droits, et, pour nous, le droit à la dignité, c'est le droit de chaque personne, comme le disait Me Dupuis, comme on le dit dans le mémoire aussi, ce droit à la dignité s'articule en fonction de chacun, ce n'est pas à l'État de définir dans un cas ce qu'une personne considère comme étant son droit à la dignité. Alors... mais c'est... l'État doit s'abstenir de le définir pour lui. Et, en mettant des prohibitions sur le mineur, sur les inaptes, l'État définit, fait des choix qui empêchent la personne ou ses représentants d'exercer leurs droits constitutionnels.

083

Then there was all of these rights, and for us, the right to dignity, the right of every person, as Mr. Dupuis said, as we say in the memory too, right to dignity s 'organized according to each, it is not the state to define in a case that a person considers his right to dignity. So ... but ... the state should refrain from defining for him. And, with prohibitions on the minor, the unfit, the state sets, making choices that prevent the person or his representatives to exercise their constitutional rights.

Alors, c'est un... comment dire, ce n'est pas nécessairement populaire, ce qu'on dit, ce n'est pas nécessairement consensuel, mais c'est dans une logique de droits et libertés qui font partie de notre contrat social au Québec, profondément ancrés dans notre contrat social, c'est difficile d'échapper à ces conclusions.

084

So it's a ... you know, this is not necessarily popular, they say, this is not necessarily consensual, but it is the logic of rights and freedoms that are part of our social contract Quebec, deeply rooted in our social contract, it is difficult to escape these conclusions.

Le Président (M. Bergman) : Vous avez une minute.

085

 

M. Frémont (Jacques) : La troisième question, c'était...

086

 

Mme Hivon : C'était un petit peu plus complexe, mais... bien, ce n'est pas... en fait, c'est plus, peut-être, médical que droits et libertés, mais c'est que beaucoup de personnes font une grande distinction entre un arrêt de traitement, un refus de traitement et l'aide médicale à mourir. Mais, d'un point de vue de respect des droits de la personne, pour vous, vous comprenez que tout ça - vous l'avez très bien dit - pour une sédation, par exemple, c'est possible pour un mineur ou une personne inapte, par le consentement substitué, l'arrêt de traitement est possible auprès du mineur, débrancher alors que le décès va se causer. Et donc pour vous, est-ce que tout ça est sur le même pied ou vous y voyez quand même des différences?

087

Ms. Hivon: It was a little more complex, but ... well, it's not ... in fact, it is, perhaps, medical and human rights and freedoms, but many people make a distinction between withdrawal of treatment, denial of medical treatment and assisted dying. But from the point of view of respect for human rights, for you, you understand that all of this - you said it very well - for sedation, for example, it is possible for a minor or a person unfit by the substitute consent, stopping treatment is possible with the minor, then unplug the death will cause. So for you, is that it's all on the same level or even when you see the differences?

Le Président (M. Bergman) : Me Frémont.

088

M. Frémont (Jacques) : Je ne le sais pas. Je ne sais pas si...

089

Mr. Fremont (Jacques): I do not know. I do not know if ...

Mme Dupuis (Renée) : ...du point de vue de l'autonomie de la personne, et c'est une des raisons pour lesquelles on insiste dans le cas des personnes majeures...

090

Ms. Dupuis (Renee) ... in terms of the autonomy of the individual, and this is one reason why we insist in the case of adults ...

Le Président (M. Bergman) : Me Dupuis.

091

 

Mme Dupuis (Renée) : Je voudrais dire que, du point de vue de l'autonomie de la personne... et c'est une des raisons pour lesquelles on insiste, dans le cas des personnes majeures inaptes, qui ont formulé des directives anticipées... et il y a des façons de rédiger... on a commencé à travailler sur des façons de rédiger les directives de telle sorte qu'elles ne déplacent pas, comme dans la situation actuelle, le pouvoir de décider et l'autorité de décider sur autre, que ce soit le médecin ou la famille, avec les conflits potentiels auxquels le député Bolduc avait référence, un peu plus tôt ce matin.

092

Ms. Dupuis (Renee): I would say that from the point of view of the autonomy of the person ... and that is one reason why we insist, in the case of incapacitated adults who have made ​​advance directives ... and there are ways to write ... we started working on ways to prepare guidelines so they do not move, as in the current situation, the power to decide and the authority to decide on other whether the doctor or the family, with potential conflicts that the member had Bolduc reference earlier this morning.

Et, dans ce sens-là, on se dit : Si, dans la sédation palliative terminale, à l'heure actuelle les règles de consentement substitué peuvent jouer, donc les gens qui ont l'autorité pour intervenir le font à l'heure actuelle pour ce qui est de la sédation palliative terminale. Alors, si le médecin propose, quelqu'un a le droit de décider d'accepter ou de refuser au nom d'une personne inapte ou d'un mineur.

093

And in that sense, we say: If in terminal palliative sedation, at present the rules of substituted consent can play, so people who have the authority to intervene to make the present in terms of terminal palliative sedation. So if the doctor suggests, someone has the right to decide whether to accept or reject on behalf of an incapacitated person or a minor.

Dans le cas de... On parle d'autorisation de tribunal, s'il y a des risques sérieux ou des possibilités d'effets graves ou permanents, c'est exactement le contexte de l'aide médicale, le contexte n'est pas différent, il y a un déplacement de : Est-ce qu'on fait une demande ou est-ce qu'on accepte? Mais ce qu'on veut ouvrir comme possibilité, c'est que les règles de consentement substitué, quelqu'un qui a déjà l'autorité, raison de plus s'il y a des directives anticipées, mais on veut que cette personne-là puisse éventuellement avoir l'autorisation de demander l'aide médicale à mourir pour que, dans les faits, le droit à la dignité de la personne puisse être respecté et puisse être exercé.

094

In the case ... We're talking about a court authorization, if there are substantial risks or potential serious or permanent effects, this is exactly the context of medical assistance, the context is different there was a shift: is it applied or do we accept? But what we want to open as a possibility, is that the rules of substituted consent, someone who has the authority, because if there are more advance directives, but we want that person could possibly be allowed to seek medical help to die for, in fact, the right to dignity can be respected and can be exercised.

Le Président (M. Bergman) : Me Marie Carpentier.

095

 

Mme Carpentier (Marie) : Oui. En fait, un autre aspect de la question, c'est aussi la question du continuum de soins, et puis effectivement, dans... pour la commission, il n'y a pas de différence morale, éthique, juridique importante entre le fait de débrancher une personne ou le fait d'accélérer... de lui permettre de soulager ses souffrances. En fait, la distinction n'est pas très simple à faire, ni en droit, ni en médecine, ni en éthique. Donc, c'est pour ça qu'on a situé... ou c'est pour ça qu'on considère... que la commission considère effectivement l'aide médicale à mourir dans un continuum de soins qui s'inscrit effectivement dans une gradation de soins et où l'intention finalement ultimement est toujours la même, c'est-à-dire soulager la personne de ses souffrances.

096

Ms. Carpentier (Marie): Yes. In fact, another aspect is also the question of the continuum of care, and then actually in ... for the commission, there is no significant difference in moral, ethical, legal between unplugging a person or the fact accelerate ... to allow him to relieve his suffering. In fact, the distinction is not very easy to do, either in law or medicine, or ethics. So this is why we located ... or that's why we consider ... the commission does consider medical help to die in a continuum of care that is actually part of a continuum of care and finally where the intention ultimately is always the same, that is to say the person relieve their suffering.

Le Président (M. Bergman) : Alors, ceci met fin au bloc du gouvernement. Maintenant, le dernier bloc de l'opposition officielle, il vous reste six minutes. M. le député de Jean-Talon.

097

 

M. Bolduc (Jean-Talon) : Merci, M. le Président. Je vais faire une analogie. Je suis médecin et je ne suis pas juriste, mais je dois vous avouer que j'étais un petit peu déconcerté par ce que vous me dites là, il y a une très grosse différence entre injecter quelqu'un et le laisser mourir. Et la question, pour la première : Aviez-vous des médecins qui vous conseillaient, dans votre opinion?

098

Mr. Bolduc (Jean-Talon): Thank you, Mr. President. I'll make an analogy. I am a doctor and I'm not a lawyer, but I must admit I was a little confused by what you are telling me, there is a big difference between injecting and let someone die. And the question for the first: Did you have doctors who advised you, in your opinion?

M. Frémont (Jacques) : Oui, nous avons un membre de la commission qui est médecin...

099

Mr. Fremont (Jacques): Yes, we have a committee member who is a doctor ...

M. Bolduc (Jean-Talon) : Un membre?

100

 

M. Frémont (Jacques) : On a un membre de la commission qui est médecin, oui effectivement.

101

Mr. Fremont (Jacques) There was a member of the commission who is a doctor, yes indeed.

M. Bolduc (Jean-Talon) : C'est probablement son jugement de valeur à lui, vous l'apportez... Parce que, moi, je trouve, dans ce que vous nous apportez, il y a beaucoup de jugement de valeur, entre autres, la question du droit à la dignité. Vous dites, si je comprends bien, que ça fait des années qu'on aurait dû passer une loi comme ça pour permettre à quelqu'un de mourir, d'avoir l'aide médicale à mourir. Si le Québec est précurseur...  ça, je suis d'accord, les autres provinces ne sont pas rendues là, puis je comprends que le fédéral peut vouloir ouvrir, mais, à ma connaissance, c'est Sue Rodriguez... ça avait été invoqué cet argument-là, puis ça n'a pas été retenu par la Cour suprême, puis c'est intéressant que vous allez à l'encontre d'un jugement de la Cour suprême alors que vous dites que la jurisprudence a priorité dans ce type de dossier là.

102

Mr. Bolduc (Jean-Talon): There is probably a value judgment to it, implied in it ... Because I find in what you bring to us, there is a lot of value judgment between others, the question of the right to dignity. You say, if I understand correctly, that it's been years that have had to pass a law like that to allow someone to die, to have medical help to die. If Quebec is a precursor ... that I agree, other provinces are not made here, then I understand that the federal government may want to open, but to my knowledge, this is Sue Rodriguez ... it was invoked this argument there, then it has not been accepted by the Supreme Court, then it is interesting that you are going against a judgment of the Supreme Court while you say the law has priority in this type of file there.

Le Président (M. Bergman) : Me Frémont.

103

 

M. Frémont (Jacques) : Effectivement, dans Rodriguez... mais le contexte était complètement différent, dans Rodriguez, et c'était il y a 20 ans. Les droits constitutionnels, contrairement à ce qu'on pense, ne sont pas cristallisés dans le temps, ils sont en phase aussi avec une lecture que les tribunaux fondent la société et que la société fait d'elle-même.

104

Mr. Fremont (Jacques): Indeed, in Rodriguez ... but the context was completely different in Rodriguez, and that was 20 years ago. Constitutional rights, contrary to popular belief, are not crystallized in time, they are also in tune with reading the courts based society and that society makes itself.

Alors, maintenant, si vous voyez, dans notre mémoire, justement nous allons... nous en parlons de Rodriguez, nous parlons de d'autres causes, et nous voyons... et il y a un arrêt qui actuellement est en train de monter au Canada, qui a eu une influence considérable sur le l'évolution de la pensée juridique, qui a été rendu en Colombie-Britannique par la juge Smith, qui, je pense... comme on dit, elle a passé l'aspirateur dans les coins, là, elle a vraiment regardé tous les angles, de tous les côtés, et ça prouve qu'il y a eu une évolution à la fois par les juristes de la lecture des droits et de l'étendue des droits.

105

So now, if you see, in our memory, we just ... we're talking about Rodriguez, we talk about other causes, and we see ... and there is a case that is currently going up in Canada which had a considerable influence on the evolution of legal thought, which was released in British Columbia by judge Smith, who I think ... as they say, it has been vacuumed in the corners, there she really looked at all the angles, from all sides, and it proves that there has been an evolution from both the legal reading of rights and the extent of rights.

Et, là-dessus - comment dire? - on a peut-être rien qu'un médecin, mais est-ce qu'à notre lecture des droits ce médecin était tout à fait... était tout à fait confortable? Nous nous situons dans une optique clairement du patient, nous nous situons dans une optique des personnes et des relations entre les personnes et le corps médical, et des personnes et l'État. Vous pouvez, comme représentants et comme membres du corps médical, ne pas être d'accord avec ça, et c'est pour ça qu'on est ici pour en débattre, je pense que c'est important, ces conversations. Mais pour nous, de l'optique de l'inapte, c'est difficile à soutenir cette prohibition totale.

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And it - how to say? - We can be anything a doctor, but is it that our reading of the rights that doctor was quite ... was quite comfortable? We are in a clearly optical patient, we are in a view of people and relationships between people and the medical profession, and people and the state. You can, as representatives and as members of the medical profession do not agree with that, and that is why we are here to debate, I think it is important these conversations. But for us, the optics of the unfit, it is difficult to support this total prohibition.

Le Président (M. Bergman) : M. le député de Jean-Talon.

107

 

M. Bolduc (Jean-Talon) : Moi, la façon dont vous nous l'expliquez - puis je n'achète pas l'argument, là, du respect de la dignité, que ça devient quasiment une obligation comme si on aurait été quasiment illégal malgré l'évolution du droit depuis des années - mais, de la façon dont vous l'apportez, moi, je dirais : Ne passons pas cette loi-là. Si c'est pour être discriminatoire face à des catégories, à ce moment-là, que tout le monde soit égal, et ça ne sera pas accessible, l'aide médicale à mourir. Moi, ça serait mon raisonnement que je vous ferais ce matin. Je ne suis pas nécessairement...

108

Mr. Bolduc (Jean-Talon): Well, the way you explain us - and I do not buy the argument, then, respect for dignity, that it becomes almost an obligation as if it would have been virtually illegal despite changes in the law for years - but the way you bring it, I say: Do not pass that law. If it is to be discriminatory against categories at this time, everyone is equal, and it will not be accessible, medical assisted dying. Me, it would be my reasoning I would this morning. I'm not necessarily ...

Je suis pour la loi, mais je suis d'accord qu'au niveau de l'accessibilité sociale il y a peut-être de l'évolution. Puis, un jour, on va peut-être en arriver où vous êtes là, mais on n'est pas obligés de le faire dans une seule phase, on peut le faire dans deux phases. Parce que, si on ne protège pas, comme législateurs, justement les inaptes, je pense qu'on peut créer d'autres précédents qui peuvent causer des problèmes, et la commission fera des recommandations.

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I am for the law, but I agree that the level of social accessibility there may be changes. Then one day, we'll maybe get to where you are there, but it is not obliged to do so in a single phase, it can be done in two phases. Because if we do not protect, as legislators, just unfit, I think we can create other precedents that can cause problems, and the Commission will make recommendations.

Puis on a très bien lu le Collège des médecins dans leur... le mémoire du Collège des médecins, qu'eux autres mêmes n'étaient pas certains que ça devait se passer à ce temps-ci, mais plutôt dans une autre étape parce que, de façon pratique, je comprends que votre rôle, c'est... Vous dites : Nous autres, on a fait... on fait l'évaluation de telle façon avec notre perspective à nous autres. Mais, comme législateur, moi, à ma connaissance, je ne suis pas obligé d'accepter ça à ce moment-ci, et, comme législateur, on ira par étapes, et puis, dans un deuxième temps, peut-être que ça va venir.

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Then we read the fine College of Physicians in their memory ... the College of Physicians, other than they themselves were not sure it had to happen this time, but rather another step because practical way, I understand that your role is ... You say: we, we did ... we made ​​the evaluation so our perspective with others. But as a legislator, I, to my knowledge, I am not obliged to accept it at this time, and as legislators, we will in stages and then, in a second time, perhaps it will come.

Je suis d'accord avec vous qu'on peut faire jouer les tribunaux là-dedans. On n'a justement pas voulu faire un projet de loi dans lequel les tribunaux vont venir s'impliquer parce que, si ça allait à ça à toutes les fois qu'on devrait avoir l'aide médicale à mourir, bien, qu'on demande également que ce soit validé par un juge pour éviter peut-être qu'il va y avoir, à un moment donné, un incident que, par la suite, on va dire : Bien, on aurait dû avoir un juge dans le dossier.

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I agree with you that we can play the courts there. We do not want to just do a bill in which the courts will come to get involved because if it was going to all this time you should have medical help to die, well, that also requests that it be validated by a judge to avoid maybe there will be, at any given moment, an incident, subsequently, they will say: Well, we should have a judge in the case.

Ce qui va à l'encontre de cette philosophie-là où, à un moment donné, quand les gens ont consenti, les gens s'entendent que ça devrait comme ça, qu'on puisse procéder sans avoir toujours un avocat qui nous valide ce qu'on est en train de faire, ou un juge. Mais je comprends que votre position, puis je la respecte beaucoup, là, vous êtes arrivés avec une perspective, mais, moi, comme médecin, là, puis comme législateur, je ne l'accepte pas, je tiens à vous le dire.

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This goes against that philosophy which, at one time, when people have made, people agree that it should be like that, we can do without always validates what a lawyer who we we are doing, or a judge. But I understand your position, and I respect a lot, then you have arrived with a prospect, but I, as a doctor, then later as a legislator, I do not accept it, I want to tell you.

Le Président (M. Bergman) : Me Frémont.

113

 

M. Frémont (Jacques) : Si vous permettez, c'est parfaitement légitime, votre position. Je ne la partage absolument pas. La mauvaise nouvelle pour vous, c'est que, si le projet de loi reste comme ça, est adopté comme ça, je vous garantis qu'il va y avoir un jeune de 16 ans qui va aller devant les tribunaux, puis le discours va se déplacer en milieu judiciaire. Et, si j'avais un brun à mettre sur la table, ça va... votre législation, l'exemption, la prohibition pour notamment les mineurs inaptes va sauter assez rapidement. C'est tout simplement ce que je vous dis, vous n'êtes pas obligé de le prendre, et c'est le législateur, puis, c'est pour ça qu'on n'a pas fait de recommandation, précisément pour ne pas se mêler du rôle qui est le vôtre en tout respect.

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Mr. Fremont (Jacques): If it is perfectly legitimate, your position. I do totally disagree. The bad news for you is that, if the bill remains as it is passed like this, I guarantee you there will be a 16 year old will go to court, then the speech will move judiciary. And if I had a brown to put on the table, it will ... your legislation, the exemption, including the prohibition unfit for minors will jump fast enough. This is just what I tell you, you do not have to take it, and it is the legislature, then, that's why we did not make a recommendation, not precisely mingle role is yours in any respect.

Le Président (M. Bergman) : Malheureusement...

115

 

M. Bolduc (Jean-Talon) : Mais juste quelques... M. le Président.

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Mr. Bolduc (Jean-Talon): But just a few ... Mr. President.

Le Président (M. Bergman) : M. le député, le temps s'est écoulé.

117

The Chairman (Mr. Bergman): Honourable Member, the time has elapsed.

M. Bolduc (Jean-Talon) : J'accepte votre conclusion, par contre.

118

Mr. Bolduc (Jean-Talon): I agree with your conclusion, by cons.

Le Président (M. Bergman) : Alors, pour le deuxième groupe d'opposition, M. le député de Vanier-Les Rivières.

119

 

M. Lévesque : Merci, M. le Président. Merci beaucoup, M. Prémont et tous les membres de votre équipe d'avoir été présents. Moi, je ne suis ni médecin, ni juriste. Alors, moi, je viens du milieu social davantage, puis c'est sûr que, l'aspect humain, c'est toujours l'aspect qui nous préoccupe, personnellement, qui me préoccupe énormément.

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Mr. Jones: Thank you, Mr. President. Thank you very much, Mr. Premont and all members of your team have been present. I am neither a doctor nor a lawyer. So, I'm more of the social environment, then it is certain that the human aspect is always the aspect that concerns us personally, that concerns me greatly.

Puis, j'aime la distinction que vous avez apportée entre le... parce qu'il y a des droits à faire reconnaître autant pour les mineurs que pour les personnes inaptes, et les deux ne me semblent pas sur le même palier d'égalité , mais dans le sens que j'ai beaucoup aimé quand vous avez parlé que, pour un jeune homme de 16 ans ou une jeune fille de 16 ans, la distinction entre d'avoir 18 et 16, là, c'est une distinction bien souvent qui a été mise par une loi, donc c'est très différent, et là, on pourrait en débattre, mais ça me semble beaucoup plus facile.

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Then, I like the distinction you made between ... because he has rights to be recognized for minors as well as for incompetent individuals, and the two do not seem on the same level playing field, but in the sense that I loved when you said that to a young man of 16 years and a girl of 16 years, the distinction between being 18 and 16, there is a distinction often which was set by law, so it's very different, and there could be debated, but it seems much easier.

C'est l'aspect des inaptes pour moi me semble plus difficile sur le plan humain à faire avancer. Je comprends le volet juridique, ça pourrait être discutable en cour, et on peut vivre peut-être des éléments de jurisprudence et prévoir une jurisprudence future dans le cas où le projet de loi serait adopté de la façon dont il est présenté aujourd'hui.

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This is the aspect of unfit for me seems more difficult for me to advance the human plane. I understand the legal aspects, it could be questionable in court, and you can live maybe some case law and provide a future case if the bill is adopted the way it is presented today.

Mais j'aimerais peut-être que vous me parliez sur l'aspect de la capacité à faire reconnaître ces droits pour les personnes inaptes justement. Avez-vous des exemples où les personnes ont capables? Puis c'est quoi les mécanismes qui sont mis en place...

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But I would maybe you tell me about the appearance of the ability to recognize these rights for people just unfit. Do you have any examples where people can? Then what is the mechanisms that are in place ...

11 h 30 (version non révisée)

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M. Lévesque : ...aujourd'hui,  mais j'aimerais peut-être que vous me parliez sur l'aspect de la capacité à faire reconnaître ces droits pour les personnes inaptes, justement. Avez-vous des exemples où les personnes ont été capables... Puis c'est quoi, les mécanismes qui sont mis en place dans des cas comme ça pour permettre à des personnes inaptes, que ce soit de naissance ou qu'ils le deviennent, qui peut être... encore là, il y a une autre nuance à y apporter; la ministre, je trouve qu'elle l'a bien apporté tout à l'heure... des exemples autres, où des personnes inaptes seraient en mesure de défendre ces droits-là, puis qu'on puisse leur permettre de jouir pleinement de leurs droits, dans un cas comme... bien, dans d'autres exemples mais qui éventuellement pourraient s'appliquer dans notre projet de loi, qui nous concerne aujourd'hui.

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Mr. Lévesque: ... today, but I would maybe you tell me about the appearance of the ability to recognize these rights for incompetent individuals, precisely. Do you have any examples where people have been able ... Then what's the mechanisms that are in place in cases like this to allow incompetent persons, whether by birth or they become, which can be ... again, there is another nuance to it; Minister, I think she has made ​​a while ago ... other examples where people would be unable to defend those rights, then we can allow them to fully enjoy their rights in a case like ... Well, in other examples, but that could possibly apply in our bill before us today.

M. Frémont (Jacques) : Oui, bien...

126

 

Le Président (M. Bergman) : Me Frémont.

127

 

M. Frémont (Jacques) : Merci de votre question. Tout le droit commun a un régime, au début du Code civil du Québec, pour permettre aux inaptes de consentir par le biais de leur représentant, que ce soient des tuteurs, que ce soient des curateurs. Dans certains cas, c'est même le Curateur public. Et, normalement, pour dans la vie, lorsqu'une personne est inapte, on procède, et, pour les soins qui sont requis, on respecte la volonté du représentant. Si le représentant refuse toutefois de consentir à des soins qui sont par ailleurs requis médicalement, à ce moment-là, là il faut aller devant le tribunal pour faire trancher la question.

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Mr. Fremont (Jacques): Thank you for your question. While the common law regime at the beginning of the Civil Code of Québec, to allow unfit to consent through their representatives, whether tutors, whether trustees. In some cases, it is even the Public Trustee. And, normally, in life, when a person is unfit, we proceed, and for the care that is required, it respects the will of the representative. However, if the representative refuses to consent to care which are otherwise medically necessary at this time, then you have to go to court to decide the issue.

La raison derrière ça, c'est toujours de protéger le droit à la vie et la présomption de la charte... la présomption du gros bon sens aussi, de la société québécoise en faveur de la vie. Si on a un doute, il faut choisir la vie, il ne faut pas choisir la détérioration de la vie, la diminution de la qualité de vie, etc. Alors donc, comment dire, c'est le régime de droit commun. Et je... dans le projet de loi, à l'article 25, pour la sédation palliative terminale, on fait référence à ça pour l'inapte, tout simplement. Il n'y a pas d'autres exigences. On dit : C'est le régime de droit commun qui va s'appliquer.

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The reason behind this is always to protect the right to life and the presumption of Charter ... the presumption of good common sense also, of Quebec society for life. If in doubt, choose life, so do not choose the deterioration of life, decreased quality of life, etc.. So then, you know, the common law system. And I ... in the bill, in Article 25, for terminal palliative sedation, reference is made to it for the unfit, simply. There are no other requirements. We say: This is the common law regime that will apply.

Alors, notre malaise, il est là, en disant : On arrive à 26 dans le droit de mourir, et là, c'est une interdiction totale. Alors, il est clair que le régime de droit commun, qui est par le Code civil, permet aux inaptes, dans les faits, par représentation, d'exercer la majorité, en tout cas à l'égard de leur vie, que des bonnes... que les décisions correctes soient prises. Ce n'est pas les bonnes décisions, c'est des décisions correctes, je pense, en fonction de l'intérêt médical et de santé de ce majeur inapte.

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So our discomfort, it is there, saying: We arrive at 26 in the right to die, and there is a total ban. So it is clear that the common law system, which is under the Civil Code, allows unfit, in fact, by representation, to exercise a majority, at least with regard to their lives as good ... that the correct decisions are made. This is not the right decision is the correct decision, I think, according to the medical interests and health of the incapacitated adult.

Donc, le droit commun, pour nous, ne semble pas poser tellement de problèmes. Je pense que les hôpitaux, les médecins gèrent ça bien. Et je ne sais pas si on va souvent devant les tribunaux. Je n'ai pas l'impression que c'est judiciarisé tellement. Donc, c'est un système qui est relativement correct et qui fonctionne de façon correcte dans des situations parfois difficiles. Mais il y a un recours, il y a un "backstop", il y a un cran d'arrêt qui sont les tribunaux, justement pour s'assurer cette présomption de soins, que la personne inapte va avoir tous les soins et consent aux soins dont elle a par ailleurs besoin.

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Therefore, the common law, we do not seem to be so many problems. I think that hospitals, doctors manage it well. And I do not know if it often goes to court. I do not feel that it is so litigious. So this is a system that is decent and works correctly in difficult situations. But there is a remedy, there is a "backstop" there is a catch to the courts, just to ensure the presumption of care that the person is unfit to have the care and agrees to care they need also.

Le Président (M. Bergman) : Malheureusement, le temps s'est écoulé. Me Frémont, Me Dupuis, Me Carpentier, Daniel, Me Marie Carpentier, merci pour votre présence aujourd'hui pour partager votre expertise avec nous.

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The Chairman (Mr. Bergman): Unfortunately, the time has elapsed. I Fremont, Mr. Dupuis, Mr. Carpentier, Daniel, Me Marie Carpentier, thank you for your presence here today to share your expertise with us.

Et je demande les gens de l'Association des groupes d'intervention en défense de droits en santé mentale du Québec pour prendre leur place à la table. Je suspends pour quelques instants seulement.

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And I ask the people of the Quebec Association of Advocacy Groups for Rights in Mental Health to take their place at the table. I pause for a few moments.

(Suspension de la séance à 11 h 34)

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