Protection of Conscience Project
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Service, not Servitude

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Consultations & hearings on Quebec Bill 52
Quebec National Assembly (September-October, 2013)

Coalition of Physicians for Social Justice
Dr. Paul Saba, Hélène Beaudin, Dominique Talarico

Tuesday 24 September 2013 - Vol. 43 no. 37


Introduction

Bill 52 proposes to legalize euthanasia by physicians in Quebec.  Public hearings about the bill were held in September and October, 2013 by the Committee on Health and Social Services of the Quebec National Assembly. [Administrator]

Coalition of Physicians for Social Justice

The Coalition of Physicians for Social Justice (La Coalition des médecins pour la justice sociale)is a non-profit organization formed in Quebec in 1998 to advocate the improvement of the health care system from the perspective of social justice, equity, and to foster protection of the most vulnerable in society.

The transcripts

Unrevised French versions of the presentations at the hearings are available on the National Assembly website.  It takes the Assembly two to four months to produce a final French text.

The unrevised transcipts have been processed using Google Translate to produce the following parallel French-English texts. 

The Focused Parallel Transcript appears first. It includes only parts of the hearing transcript broadly relevant to the issue of freedom of conscience for health care workers.  It is a more refined translation of the corresponding sections of the Full Parallel Transcript, which is found below it.  

The same translation block numbers (T#) are used in both the Focus and Full Parallel Transcriptions.


Focused Parallel Transcript

Original Text

T#

Caution: machine assisted translation

(version non révisée)
 
Unrevised version

M. Saba (Paul):  Pour nous, la loi no. 52 qui est proposée, pour nous, ce n'est pas acceptable. . .

004

For us, the Law No. 52 which is proposed to us, this is not acceptable. . .

M. Saba (Paul): Depuis 2 500 ans, les médecins, mondial, ont exercé leur profession selon le serment d'Hippocrate, le serment d'Hippocrate qui vise à éviter de provoquer la mort intentionnelle chez les personnes. L'objectif de la médecine, c'est de protéger les patients, de les soigner, de guérir des fois, soulager toujours, et notre position, on est encore avec la position de l'Association médicale mondiale qui représente 9 millions de médecins à travers le monde. . . . Selon l'Association médicale mondiale, l'euthanasie, c'est-à-dire le fait de mettre fin à la vie d'un patient par un acte délibéré, même à sa demande ou à celle de ses proches, est contraire à l'éthique. Cela n'empêche pas le médecin de respecter la volonté du patient de laisser le processus naturel de la mort suivre son cours dans la phase terminale de la maladie. Je veux aussi vous rappeler que l'Association médicale canadienne, qui est membre de cet organisme qui représente 77 membres à travers le Canada, s'oppose aussi à l'euthanasie et encourage le support aux soins palliatifs. . . .

005

Since 2500 years, physicians worldwide have practiced their profession according to the Hippocratic Oath, the Hippocratic Oath , which is to avoid causing unintentional death among people. The goal of medicine is to protect patients, treat, sometimes cure, always relieve, and our position is still the same as the position of the World Medical Association, which represents 9 million doctors worldwide . . . . According to the World Medical Association , euthanasia , that is to say, to end the life of a patient by a deliberate act, even at his request or that of his family, is contrary to ethics. This does not prevent the physician from respecting the will of the patient to allow the natural process of death to follow its course in the terminal phase of the disease . I also want to remind you that the Canadian Medical Association , a member of this organization, which represents 77 members across Canada, also opposes euthanasia and encourages support for palliative care. . . .

Mme Hivon:  . . .Je vous dirais que la balise, par exemple, la plus fondamentale, c'est la volonté de vivre. Les gens, ils veulent vivre. Les gens, ils ont une soif de vivre. Et, pour moi, ça, c'est la plus grande des balises. Parce que la majorité des gens, la très, très, très vaste majorité des gens ne demanderont jamais l'aide médicale à mourir. Ils vont demander d'être accompagnés. Ils vont demander des soins. Ils vont vouloir vivre jusqu'à la dernière seconde. Et, pour moi, c'est ça, la plus grande balise.

027

. . . I would say that the most fundamental safeguard, for example, is the will to live. People, they want to live. People, they have a thirst for life. And for me, that's the biggest safeguard. Because the majority of people, the very, very vast majority of people will never ask for medical help to die. They will ask to be accompanied. They will seek care. They will want to live up to the last second. And for me, that's the greatest safeguard.

Mme Hivon : . . . Et puis, c'est sûr qu'on peut avoir peur, mais, moi, je pense que, la peur, ce n'est jamais un bon guide. Je pense que, la prudence, c'est le bon guide, et c'est ça qui m'a guidée dans l'élaboration du projet de loi.

080

Ms. Hivon : . . . And we certainly can have fear, but I think the fear is never a good guide. I think caution is a good guide, and that's what guided me in developing the bill.

Mme Hivon : . . .   j'ai lu les études, la commission s'est déplacée en Belgique, aux Pays-Bas, en France aussi parce qu'il y a une réflexion là-bas - et bien sincèrement, je pense que moi, j'ai été très rassurée. Très rassurée surtout parce que je me dis que, dans une société démocratique, s'il y avait de telles dérives, de tels dérapages - c'est quand même la Bergique, les Pays-Bas - comme ça se fait que les gens qui étaient opposés à ça, il y avait des gens comme vous, là, qui étaient contre en Belgique, même sur les commissions de contrôle, il y a un équilibre entre les gens qui étaient contre et les gens qui étaient pour - comment ça se fait qu'il n'y ait pas un tel débat pour revenir en arrière? Comment ça se fait que ça ne fait pas la une des journaux? Et d'ailleurs, des fois, ça le fait, je pense avec raison, quand on pense au cas des jumeaux, parce que ça ne rentrait pas.  Donc, je me dis : Comment ça se fait que ces sociétés-là, démocratiques avancées, ne reviennent pas en arrière, malgré l'opposition qu'ils ont pu connaître là-bas? Et même les sondages montrent une approbation des mesures qui va en augmentant. Donc ça, pour moi, c'est un peu une énigme.

081

. . .  I read the studies, the Commission travelled to Belgium, the Netherlands, and France also because there is a discussion there - and sincerely , I think I have been very reassured. Very relieved mainly because I think that, in a democratic society,  if there were such abuses, such excesses - it is still [legal] in Belgium, the Netherlands - how is it that the people who were opposed to it - there were people like you, then, who were against it, in Belgium, even on the boards of control, there is a balance between the people who were against it and the people who were for it - how come there is no debate about going back? How come it does not make the headlines? And besides, sometimes it does, I think rightly, when you consider the case of the twins, because that is unusual. So I say: How is it that these progressive, democratic societies, do not revert, despite the opposition they might find there? Polls even show approval of the measures is increasing. So that, for me, is a bit of an enigma.

M. Saba (Paul): Oui. Moi, je ne suis pas rassuré par les études qu'on voit en Belgique et aux Pays-Bas. Il y a des groupes, si vous regardez sur les sites Web, férocement opposés à l'euthanasie, dans ces pays.  Je pense qu'il faut vraiment regarder ce qui s'est passé.

084

Mr. Saba (Paul): Yes. I am not reassured by studies we see in Belgium and the Netherlands. There are groups, if you look on websites, fiercely opposed to euthanasia in these countries. I think we should really look at what happened.

M. Saba (Paul): Ils ont commencé avec des contraintes assez sévères et, avec les années, ils ont élargi. . . .

085

They started with fairly severe constraints, and over the years they have expanded. . . .

M. Saba (Paul):Mais le choix de l'euthanasie, c'est le pire choix qu'on peut choisir comme société. . . .

116

But the choice of euthanasia, this is the worst choice you can choose as a society. . .

M. Saba (Paul):Et la médecine, on est là pour soigner, jamais, jamais pour euthanasier dans n'importe quelle instance et on ne devrait jamais passer... Vous me parlez... Si, à l'Assemblée nationale, ils décident de passer ça, ils vont avoir des batailles juridiques, je vous assure. Parce qu'une chose qui est non éthique, selon le plan médical... et on est appuyés par l'Association médicale mondiale... et qui n'est pas éthique, et même, immorale... Immorale, je dis, parce que de prendre la vie intentionnellement d'une personne, sans donner tous les soins nécessaires pour éviter sa souffrance, ça devient immoral. Et ça, je parle de la vie, d'une valeur intrinsèque, de chaque humain, qui est universelle, qui est humaniste. Et nous devons, comme société, mettre toujours tout sur le côté de la vie, et, quand les gens souffrent, de faire tout pour les soulager.

117

And medicine, we are here to heal, never, never to euthanize in any instance and it should never happen ... You tell me ... If the National Assembly, they decide to pass it, they will have legal battles, I assure you. Because for one thing it is unethical, according to medical ... and is supported by the World Medical Association ... and that is unethical and even immoral ... Immoral, I say, because to take the life a person intentionally to avoid suffering, without giving all necessary care, it is immoral. And that, I mean the life of every human has intrinsic value, which is universal, that is humanistic. And we, as a society, always put everything on the side of life, and when people suffer, do everything to relieve it.

M. Saba (Paul):Et je sais que vous étiez beaucoup impliqué dans les soins palliatifs et je suis d'accord avec le ministre pour les soins palliatifs. Mais l'autre partie, ce n'est pas acceptable dans notre société, une société juste et sociale, une société que moi, je suis né, mon père était né ici, et on a bénéficié beaucoup de cette société. Et je ne veux jamais, à un autrui qui va être maltraité... Et pour moi, le pire maltraitant, c'est l'euthanasie.

118

. . . it is not acceptable in our society, a just and social society, a society that I was born, my father was born here, and we benefited greatly from this society. And I never want others to be abused ... And for me, the worst abuser is euthanasia.


Full Parallel Transcript

Note: The following translation is the product of a first run through Google Translate.  In most cases it is sufficient to identify statements of interest, but more careful translation is required to properly understand the text.  Translation block numbers (T#) have been assigned by the Project as references to facilitate analysis and discussion.

Original Text

T#

Caution: raw machine translation

(version non révisée)
 
Unrevised version

(Reprise à 19 h 33)

   

Le Président (M. Bergman) : à l'ordre, s'il vous plaît! La commission reprend ses travaux. Je demande à toutes les personnes dans la salle de bien vouloir éteindre la sonnerie de leurs téléphones cellulaires. Nous allons poursuivre les consultations particulières et les auditions publiques sur le projet de loi no. 52, Loi concernant les soins de fin de vie.

001

The Chairman (Mr. Bergman): Order, please! The committee resumed. I ask everyone in the room to please turn off their cell phones ring. We will continue the special consultations and public hearings on Bill 52, An Act respecting the end-of-life.

Alors, je souhaite la bienvenue à La Coalition des médecins pour la justice sociale. Bienvenue. Vous avez 15 minutes pour faire votre présentation, suivie d'un échange avec les membres de la commission. Avant de commencer, donnez-nous vos noms, vos titres. Et le micro, c'est à vous pour 15 minutes.

002

So I welcome the Coalition of Physicians for Social Justice. Welcome. You have 15 minutes to make your presentation, followed by a discussion with the members of the commission. Before you begin, give us your name, your title. And the microphone is yours for 15 minutes.

M. Saba (Paul): D'accord. O.K., moi, je suis Dr Paul Saba, je suis coprésident de La Coalition des médecins pour la justice sociale. C'est un organisme qui existe au Québec, à but non lucratif, depuis 1998. Et nous revendiquons l'amélioration de notre système de santé dans une perspective de justice sociale, équité, et surtout avec l'idée, l'optique de protéger les plus vulnérables de notre société.

003

Mr. Saba (Paul): Okay. OK, I'm Dr. Paul Saba, I am co-chair of the Coalition of Physicians for Social Justice. This is an organization that exists in Quebec, non-profit, since 1998. And we advocate the improvement of our health care system from the perspective of social justice, equity, and especially with the idea order to protect the most vulnerable in our society.

Pour nous, la loi no. 52 qui est proposée, pour nous, ce n'est pas acceptable. Et je vais soulever une forme de question importante, pourquoi ce n'est pas acceptable. Je veux parler d'abord de si l'euthanasie a une place dans la pratique médicale moderne. Ici, c'est notre mémoire, et, dans le mémoire, on soulève ces questions.

004

For us, the Law No. 52 which is proposed to us, this is not acceptable. And I will raise an important question as to why this is not acceptable. I want to talk to first if euthanasia has a place in modern medical practice. Here is our memory and in the memory, it raises these issues.

Depuis 2 500 ans, les médecins, mondial, ont exercé leur profession selon le serment d'Hippocrate, le serment d'Hippocrate qui vise à éviter de provoquer la mort intentionnelle chez les personnes. L'objectif de la médecine, c'est de protéger les patients, de les soigner, de guérir des fois, soulager toujours, et notre position, on est encore avec la position de l'Association médicale mondiale qui représente 9 millions de médecins à travers le monde. Même dans votre poste de presse, nous avons une lettre, ce matin, à 2 h 27, par le secrétaire général de l'Association médicale mondiale, et je vais le lire en anglais, il nous a écrit en anglais, à 2 h 29 : "Thank you very much for your message. I can confirm to you that the World Medical Association stays firmly to its policy rejecting euthanasia and physician assisted suicide.", ici. Selon l'Association médicale mondiale, l'euthanasie, c'est-à-dire le fait de mettre fin à la vie d'un patient par un acte délibéré, même à sa demande ou à celle de ses proches, est contraire à l'éthique. Cela n'empêche pas le médecin de respecter la volonté du patient de laisser le processus naturel de la mort suivre son cours dans la phase terminale de la maladie. Je veux aussi vous rappeler que l'Association médicale canadienne, qui est membre de cet organisme qui représente 77 membres à travers le Canada, s'oppose aussi à l'euthanasie et encourage le support aux soins palliatifs. Le Collège des médecins de famille du Canada et le collège des médecins du Québec affirment le droit fondamental de tous les citoyens à l'accès aux soins palliatifs par l'opposition à l'euthanasie.

005

Since 2500 years, physicians worldwide have practiced their profession according to the Hippocratic Oath, the Hippocratic Oath , which is to avoid causing unintentional death among people. The goal of medicine is to protect patients, treat , cure times , always relieve , and our position , we are still with the position of the World Medical Association, which represents 9 million doctors worldwide . Even in your post release, we have a letter this morning to 2 h 27 , the Secretary-General of the World Medical Association , and I will read it in English, he wrote to us in English , 2 h 29 " Thank you very much for your message . I can confirm to you That the World Medical Association to icts policy stays Firmly Rejecting euthanasia and physician assisted suicide. " Here . According to the World Medical Association , euthanasia , that is to say the fact to end the life of a patient by a deliberate act, even at his request or that of his family , is contrary to ethics. This does not prevent the physician from respecting the will of the patient to allow the natural process of death to follow its course in the terminal phase of the disease . I also want to remind you that the Canadian Medical Association , a member of this organization, which represents 77 members across Canada , also opposes euthanasia and encourages support for palliative care. The College of Family Physicians of Canada and the College of Physicians of Quebec say the fundamental right of all citizens to have access to palliative care by the opposition to euthanasia .

Souvent, c'est soulevé que des pays qui sont bien développés socialement, on est dans un pays moderne, et que si nous sommes modernes et sophistiqués, on doit regarder au droit à l'euthanasie comme un droit pour respecter l'autodétermination d'une personne. Je veux vous rappeler que, parmi les 176 pays au monde, seulement quatre d'entre eux autorisent l'euthanasie ou assistance suicide, mondialement. Donc, si le Québec décide de ne pas suivre les quatre pays pour l'assistance médicale à mourir ou l'euthanasie, ça ne dit pas qu'on est... si on décide de ne pas suivre ces pays, ça ne dit pas qu'on n'est pas moderne, ni sophistiqué, ni socialement évolué.

006

Often it is raised that are socially well developed countries, it is in a modern country, and if we are modern and sophisticated, we must look to the right to euthanasia as a right to respect the self-determination of a person. I want to remind you that among the 176 countries in the world, only four of them allow euthanasia or suicide assistance worldwide. So if Quebec decides not to follow the four countries for medically assisted death or euthanasia, it does not say is that ... if you decide not to follow these countries, it does not say that is not modern or sophisticated or socially evolved.

La quatrième question qui est dans le mémoire, j'ai posé des questions : Les soins palliatifs représentent-ils une alternative à l'euthanasie. Pour nous, la réponse est oui, absolument, oui. Les études et la pratique de la médecine moderne démontrent que les soins palliatifs sont efficaces pour soulager les patients qui sont souffrants qui sont en fin de vie. Malheureusement, et ça, c'est très important, actuellement, au Québec, seulement 20 % des patients qui ont besoin de soins palliatifs ont accès aux soins palliatifs, et je vous rappelle, c'est dans le rapport Ménard, ils ont mis ça dans son rapport. La majorité des patients donc qui sont face à des maladies graves, des maladies chroniques, des maladies sévères, ces patients-là s'inquiètent parce que la grande majorité des patients n'ont pas accès aux soins palliatifs au Québec.

007

The fourth question is in the memory, I asked: Palliative care they represent an alternative to euthanasia. For us, the answer is yes, absolutely, yes. The study and practice of modern medicine shows that palliative care is effective in relieving patients who are suffering who are dying. Unfortunately, it is very important now, in Quebec, only 20% of patients who need palliative care have access to palliative care, and I remind you, it is in the Ménard report, they put it in his report. The majority of patients who are therefore faced with serious illness, chronic disease, severe disease, these patients then worry that the vast majority of patients do not have access to palliative care in Quebec.

Je vais poser une autre question : les patients, parce que dans la loi, ils parlent de... déterminent... il est dit que des patients en phase terminale. Le problème, c'est que c'est quoi, phase terminale? Est-ce que c'est trois semaines? Trois jours? Trois semaines? Trois mois? Six mois? Juste pour expliquer que les modèles médicaux qui essaient de déterminer avec précision combien de temps il reste à une personne très malade sont souvent imprécis et incapables d'assurer un pronostic raisonnablement fiable. Et, dans le rapport, je cite quelques études, je donne l'exemple de patients atteints de maladies chroniques, sévères, et la prévisibilité d'obtenir une réponse, c'est 50... pour le prochain six mois de survie, c'est 50 %. Ça équivaut à une pièce de monnaie pour le jeu de pile ou face.

008

I'll ask another question: patients, because in law, they talk about ... determine ... it is said that terminally ill patients. The problem is that it is what's terminally ill? Is it three weeks? Three days? Three weeks? Three months? Six months? Just to explain the medical models that attempt to accurately determine how long it remains a very sick person are often inaccurate and incapable of providing a reasonably reliable prognosis. And in the report, I quote some studies, I give the example of patients with severe chronic diseases, and predictability to get an answer is 50 ... for the next six months of survival, it is 50%. It is equivalent to a coin for the game of heads or tails.

Je pose des questions. Est-ce que les balises qui existent dans le monde et dans la loi offrent une protection complète? La réponse, c'est non. Toutes les études, mondialement, démontrent, ou en Belgique ou aux Pays-Bas, que les balises ne fonctionnent pas. Il y avait beaucoup d'études qui sont citées dans... je donne l'exemple, par exemple que Belgique, selon l'étude 32 % des patients qui étaient euthanasiés n'ont pas donné un consentement éclairé. En Belgique et aux Pays-Bas, jusqu'à 50 % des patients décèdent... l'euthanasie n'était pas rapportée.

009

I ask questions. Are the tags that exist in the world and the law provide complete protection? The answer is no. All studies worldwide, demonstrate, or Belgium or the Netherlands, the tags do not work. There were many studies that are cited in ... I give an example, such as Belgium, the study found 32% of patients who were euthanized did not give informed consent. In Belgium and the Netherlands, 50% of patients die ... euthanasia was not reported.

Je vais demander à l'histoire... quand je parle de dérapage, je veux donner qu'il y a plusieurs cas. Si on ne parle pas juste en chiffres, des études, il y a des vrais cas. Dr Tom Mortier, qui nous a visités il y a quelques semaines, a rapporté son histoire du décès de sa mère par euthanasie à l'âge de 64 ans. Elle souffrait d'une dépression chronique. Elle est allée dans un hôpital - il va vous raconter l'histoire - elle n'avait pas une maladie comme du cancer, mais c'était, selon un de ses médecins, c'était grave et incurable. Elle souffrait des problèmes psychiques, et il était avisé le lendemain. Est-ce que je peux avoir l'autorité? Et ça, c'est la dernière chose que je vais dire avant que je vais céder la parole, et on commence à 1 min 50 s. C'est ici. C'est Dr Tom Mortier.

010

I'll get the story ... when I talk about slippage, I want to give that there are several cases. If we're not talking just numbers, studies, there is the real case. Dr. Tom Mortier, who visited us there a few weeks ago, reported history of his mother's death by euthanasia at the age of 64 years. She suffered from chronic depression. She went into a hospital - it will tell you the story - it was not a disease like cancer, but it was, according to one of his doctors, he was serious and incurable. She suffered from mental problems, and he was notified the next day. Do I have the authority? And that's the last thing I'll say before I'm going to go, and starts at 1 min 50 s. It's here. This is Dr. Tom Mortier.

(Présentation d'un extrait sonore)

011

(Presentation of an audio extact)

M. Saba (Paul) : O.K. Merci. Maintenant je vais... je cède la parole à Me Dominique Talarico qui va... qui agit comme conseiller juridique pour la coalition, et il va expliquer les failles dans la loi.

012

Mr. Saba (Paul) O.K. Thank you. Now I'll ... I'll turn to Dominique Talarico will ... who acts as legal adviser to the coalition, and he will explain the loopholes in the law.

Une voix : Merci, Dr Saba.

013

 

M. Talarico (Dominique) : Bonjour.

014

 

Le Président (M. Bergman) : Deux minutes.

015

 

M. Talarico (Dominique) : Merci. La loi comporte, le projet de loi comporte des failles importantes qui, à notre avis, sont fatales. Notre société, comme vous le savez tous, est fondée sur la primauté du droit et des droits fondamentaux. Je commence l'analyse rapidement avec l'article 7 de la charte canadienne qui prévoit que chacun à droit à la vie, à la liberté et à la sécurité de sa personne. Et j'ajoute que, selon la jurisprudence, les principes de justice fondamentale comportent des garanties procédurales et une protection contre des décisions arbitraires ou des normes imprécises, et c'est de ça que je veux vous parler. Alors, si on adopte des normes imprécises qui peuvent faciliter le décès, on aura permis plus facilement l'assistance à la mort.

016

Mr. Talarico (Dominique): Thank you. The law includes the bill has serious flaws that, in our opinion, are fatal. Our company, as you know, is based on the rule of law and fundamental rights. I begin the analysis quickly with Article 7 of the Canadian Charter, which provides that everyone has the right to life, liberty and security of person. And I add that, according to case law, the principles of fundamental justice include procedural safeguards and protection against arbitrary decisions or imprecise standards, and that's what I want to talk. So if we adopt imprecise standards can facilitate the death, we will have made ​​it easier for the audience to death.

Le premier point à soulever, c'est que le consentement de la personne qui demande l'aide à mourir doit être donné de façon libre et éclairée, persistant et réitéré sur une période minimale. Alors, la question qui se pose, c'est de savoir si le consentement est libre et éclairé. Si les soins appropriés ne sont pas accordés de façon suffisante, par exemple quand on a une carence de fourniture de soins palliatifs ici, au Québec, en raison de coupures budgétaires. Encore une fois, posons-nous la question de savoir si le consentement est libre et éclairé, si le patient est en état de souffrance, déprimé, abandonné par les membres de sa famille, craint pour sa vie, en désespoir ou, peut-être même simplement, incrédule. La vérification...

017

The first point to make is that the consent of the person who asks for help to die must be given free and informed, persistent and repeated a minimum. So the question that arises is whether the consent is free and informed. If proper care is not given adequately, for example when there is a lack of provision of palliative care here in Quebec, due to budget cuts. Again, let us ask the question of whether consent is free and informed if the patient is in pain, depressed, abandoned by his family, fears for his life in despair, or perhaps even just in disbelief. The verification ...

Le Président (M. Bergman) : En conclusion, s'il vous plaît.

018

 

M. Talarico (Dominique) : Pardon?

019

 

Le Président (M. Bergman) : En conclusion, s'il vous plaît.

020

 

M. Talarico (Dominique) : Lisez mon mémoire. Merci beaucoup.

021

 

Le Président (M. Bergman) : Alors...

022

 

M. Talarico (Dominique) : Je comprends, il n'y a pas de problème. Merci.

023

 

Le Président (M. Bergman) : Merci. En fait, on a un "schedule" pour finir ce soir à 9 h 30 ce soir. Alors, maintenant,  pour le bloc du gouvernement, Mme la ministre.

024

 

Mme Hivon: Merci, M. le Président. Alors, vous allez excuser ma voix. C'est je ne suis pas très malade, je sonne très malade mais je ne suis pas très malade. Donc, je sais qu'il y a beaucoup de médecins dans la salle si jamais j'ai un problème. Juste un problème de voix.

025

Ms. Hivon: Thank you, Mr. President. , Then you'll excuse my voice. This is I'm not sick, I sound very sick but I'm not sick. So I know there are many doctors in the room if I ever have a problem. Just a voice problem.

Alors, Dr Saba, Me Talarico, Mme D'Amico et Mme Beaudin, bienvenue. On est très heureux de vous entendre. Ce n'est pas pour rien qu'on vous a invités. On vous a entendu sur plusieurs tribunes, on s'est même succédé à quelques tribunes lors du dépôt du rapport de la commission. Et ici on est là pour entendre tous les points de vue pour faire le débat le plus ouvert possible. évidemment, vous allez comprendre que, si j'ai déposé ce projet de loi là, c'est parce que j'y crois, c'est parce qu'on y croit comme gouvernement parce qu'on croit que c'est une réponse à la souffrance humaine dans des circonstances tout à fait exceptionnelles si on parle spécifiquement de l'aide médicale à mourir. Mais surtout on pense qu'il faut aller beaucoup plus loin et consacrer les soins palliatifs et faire tout ça dans un ensemble intégré. Et l'étape ultime de la vie qu'est la fin de vie, pour nous, c'est une étape assez significative pour lui consacrer un projet de loi propre, pour que les gens puissent avoir tout l'accompagnement requis en fin de vie. Et, quand vous dites qu'on coupe dans les soins palliatifs, je vous dirais, avec égard, qu'au contraire on investit en ce moment en soins palliatifs. Il y a des grands développements en soins palliatifs. C'est une priorité. L'accessibilité s'améliore constamment. Et c'est une priorité d'action pour nous.

026

So Dr. Saba , Mr. Talarico , Dr. D' Amico and Mrs. Beaudin , welcome. We are very happy to hear from you . It is not for nothing that invited you . We heard you on several forums , we even succeeded in some forums when submitting the report of the commission. And here we are here to hear all points of view to the discussion as open as possible . Obviously , you will understand that if I filed this bill here, it is because I believe it is because we believe as a government because they believe that it is a response to human suffering in very exceptional circumstances if we talk specifically medical assisted dying . But mostly we think that we must go further and spend palliative and do it all in one integrated package. And the final stage of life that is the end of life, for us, this is a pretty significant step for him to spend a clean bill, so that people can have all the support required at the end of life . And when you say we cut in palliative care, I would say, with respect, on the contrary we invest time in palliative care. There are major developments in palliative care. This is a priority. Accessibility is constantly improving. And this is a priority action for us.

Vu que vous avez été coupé dans votre élan, maître, je reviendrais sur la question du consentement libre et éclairé, parce que c'est... je pense que c'est très important. C'est une balise fondamentale. Je vous dirais que la balise, par exemple, la plus fondamentale, c'est la volonté de vivre. Les gens, ils veulent vivre. Les gens, ils ont une soif de vivre. Et, pour moi, ça, c'est la plus grande des balises. Parce que la majorité des gens, la très, très, très vaste majorité des gens ne demanderont jamais l'aide médicale à mourir. Ils vont demander d'être accompagnés. Ils vont demander des soins. Ils vont vouloir vivre jusqu'à la dernière seconde. Et, pour moi, c'est ça, la plus grande balise.

027

Since you have been cut in your swing, master, I will return to the issue of free and informed consent, because it is ... I think it is very important. This is a basic tag. I would say that the tag, for example, the most fundamental is the will to live. People, they want to live. People, they have a thirst for life. And for me, that's the biggest tags. Because the majority of people, the very, very vast majority of people will never ask for medical help to die. They will ask to be accompanied. They will seek care. They will want to live up to the last second. And for me, that's the greatest tag.

Mais, puisque, quand on est face à des gens qui n'en peuvent plus de vivre parce qu'ils ont des souffrances et qu'on doit s'assurer de protéger les personnes vulnérables, on doit mettre de l'avant des balises, et la plus importante, celle de départ, c'est le consentement libre et éclairé.

028

But since when we are faced with people who can no longer live because they have pain and we must ensure that we protect the vulnerable, we must put forward tags, and most important, the start is the free and informed consent.

Et puis vous dites : Comment on fait pour y arriver? Mais moi, je vous demanderais comment on fait déjà pour y arriver dans la vie de tous les jours? Il y a des arrêts de traitement à chaque jour. Il y a des gens qu'on débranche de respirateurs. Il y a des gens de 40, 50 ans, qui pourraient avoir de l'espoir, qui décident de ne pas suivre une deuxième, une troisième chimiothérapie.

029

And then you say: How do we do to get there? But I ask you how it's done already to get there in the life of every day? There are stops processing each day. There are people that disconnect respirators. There are 40 people, 50 years, which could have hope, who decide not to take a second, third chemotherapy.

Là, je suis consciente que vous allez m'expliquer que, selon vous, ce n'est pas la même chose, arrêter un traitement puis l'aide médicale à mourir. Je vous suis là-dessus dans vos distinctions d'intention. Mais moi, je parle, quand vous me dites : Le consentement libre et éclairé, comment on va y arriver? Pourquoi, dans l'état actuel des choses, pour un arrêt de traitement, un refus de traitement, il n'y aurait pas de problème, mais que là, soudainement, avec l'aide médical à mourir, là, il y aurait une tonne de problèmes, puis que le médecin ne s'acquitterait plus correctement de son rôle de valider ça?

030

Here, I am aware that you will tell me that you think it's not the same thing, stop treatment and medical assistance to die. I am with you on this in your distinctions of intent. But I'm talking when you say: The free and informed consent, how we will get there? Therefore, in the present state of things, to stop treatment, refusal of treatment, there would be no problem, but then, suddenly, with medical assistance to die, then there would be a ton of problems, and that the doctor would perform its role more properly validate it?

M. Saba (Paul) : Vous me posez... Je peux répondre.

031

 

Le Président (M. Bergman) : Dr Saba.

032

 

M. Saba (Paul) : Oui, yes. Première chose, quand on arrête, cesse ou réduit les traitements, on peut toujours recommencer, augmenter. C'est sûr que ça a causé une mort, mais c'est non intentionnellement. Mais il y a quand même une chance. Parce que des patients, des fois, ils sont fatigués avec le traitement de chimio, après un ou deux traitements, il va dire : J'en ai assez. Mais après un ou deux mois, il se sent mieux, il peut recommencer. Ça, c'est un exemple. Parce qu'on n'a pas une deuxième chance dès que la mort est provoquée intentionnellement. Ça, c'est une très, très grande différence. On travaille toujours pour essayer de comprendre ce que le patient souhaite.

033

Mr. Saba (Paul): Yes, yes. First thing, when you stop, stop or reduce salaries, you can always start over, increase. Sure it has caused a death, but it is not intentionally. But there is still a chance. Because patients, once they are tired with chemo treatment after one or two treatments, it will say I've had enough. But after a month or two, it feels better, it can start again. That is one example. Because we do not have a second chance when the death is caused intentionally. That is a very, very big difference. We're still working to try to understand what the patient wants.

Quand le patient est déprimé, on essaie de trouver des suivis psychologiques dans un hôpital. Malheureusement, à l'extérieur de l'hôpital, il n'y a pas de services. Des gens doivent payer par Visa, s'ils ont Visa, ou une ressource. La grande majorité des gens dans le besoin ne reçoivent pas des suivis psychologiques. Nous, des médecins de famille, on fournit ça, on est formés, on fait de notre mieux, mais on n'est pas des grands experts.

034

When the patient is depressed, we try to find psychological followed in a hospital. Unfortunately, outside of the hospital, there are no services. People must pay by Visa, Visa if they have, or resource. The vast majority of people in need do not receive psychological followed. We, family physicians, it provides that, we trained, we did our best, but we are not very expert.

Quand quelqu'un est malade, il y a une discrimination à plusieurs... D'abord, il est malade. Il a moins de force. Il est fatigué souvent. Et, financièrement, il a des problèmes de finance et de... Souvent, des gens sont tentés... Souvent, des patients me disent : Docteur, je veux mourir. Je dis : Heureusement, on n'a pas une loi d'euthanasie. Et on va faire tout pour soulager vos souffrances. On va trouver... J'essaie toujours de donner un peu d'espoir, toujours un peu d'espoir. Souvent, ce qui manque, c'est de l'espoir, un sens de l'abandon. Et peut-être Hélène Beaudin peut parler un peu de ce sens pour comment l'idée de l'accompagnement, parce que vous avez parlé de l'accompagnement, c'est très, très important. Est-ce que je peux céder la parole?

035

When someone is sick, there is discrimination in several ... First, it is sick. It has less power. It is often tired. And financially, it has problems of finance and ... Often people are tempted ... Often, patients tell me, Doctor, I want to die. I say fortunately, was not an act of euthanasia. And we will do everything to alleviate your suffering. We'll find ... I always try to give a little hope, always a little hope. Often what is missing is the hope, a sense of abandonment. And maybe Hélène Beaudin can speak a bit of the sense for how the idea of ​​coaching, because you talked about the support, it's very, very important. Do I give the floor?

Le Président (M. Bergman) : Mme Beaudin.

036

 

Mme Beaudin (Hélène) : Oui, d'accord. Bon, j'ai une histoire familiale qui est très touchante à cet effet. Moi-même, personnellement, à 29 ans, j'ai eu une coarctation de l'aorte du cœur, et j'étais pour l'euthanasie, tellement que la souffrance était grande. Mais, au fil du temps, j'ai compris que cette souffrance-là, et puis dans le développement de la personne et du cheminement personnel qu'on peut y avoir, on apprend plus à vivre, et à accepter, et à aider les autres. Donc, moi, personnellement, présentement je suis aussi une préposée. Et j'aide beaucoup mes parents dans leur cheminement. Je suis un peu fatiguée aujourd'hui. Je suis debout depuis très longtemps, là. Bref, maman présentement, elle a aidé mon père dans son cheminement jusqu'à 90 ans. Monsieur voulait mourir à la maison, mais la santé de ma mère ne pouvait pas l'accompagner jusque-là parce qu'elle-même, elle agissait comme préposée à 86 ans. Monsieur refusait l'aide du CLSC parce qu'il voulait être entouré seulement de sa famille. Et malheureusement une journée il se retrouvait à l'hôpital et son cœur a flanché. On lui a mis un pacemaker. Ils nous ont consultés, ma mère et moi, mais, disons, on leur a expliqué qu'il n'avait pas de qualité de vie. Mais mon père tenait à vivre. Donc, on a accepté sa proposition. Et monsieur a vécu jusqu'à trois ans plus tard, qu'il s'est retrouvé à l'hôpital dans les faiblesses. Et le médecin qui nous accompagnait là-dedans, et moi, et ma mère, et les autres enfants, nous sommes allés le voir et nous lui avons expliqué qu'il fallait que, maintenant, il se prépare pour son autre vie. Et, depuis ce jour que nous lui avons dit, en un mois il nous avait quittés. Donc, il avait comme un épanouissement de lui et une acceptation de sa situation.

037

Ms. Beaudin (Hélène): Yes, okay. Well, I have a family history that is very touching for this purpose. Myself personally, to 29 years, I had a coarctation of the aorta of the heart, and I was for euthanasia, so that the suffering was great. But over time, I realized that suffering, and then in the development of the person and the personal journey that may be, we learn more to live, and to accept, and to help other. So me personally, now I am also a worker . And I help my parents very much in their path . I 'm a little tired today. I'm standing for a long time there. Anyway , mom now , she helped my father in his journey up to 90 years. Mr. wanted to die at home, but the health of my mother could not accompany far because she herself , she acted as an attendant at age 86 . Mr. refused using the CLSC because he wanted to be surrounded only by his family. And unfortunately one day he found himself in the hospital and his heart gave out . They put a pacemaker. They consulted with us , my mother and me, but , say, we told them that he had no quality of life . But my father wanted to live. So we accepted his proposal. Mr. and lived until three years later, he ended up in the hospital with weaknesses . And the doctor who accompanied us there, and me and my mother and the other children , we went to see him and we explained that it was necessary , now he is preparing for his next life . And since that day we have said, in one month we had left . So he had him as a development and acceptance of his situation.

Ce que je pense, puis maintenant je fais la même chose avec ma mère, et ça m'aide beaucoup, moi aussi. Présentement, bien, j'ai eu une autre intervention chirurgicale au niveau du cœur. C'était une malformation de naissance que j'avais. Donc, on m'a réparé ma valve en février dernier. Et, depuis février, je n'ai pas eu vraiment de temps de me remettre, mais toutefois la vie est tellement gratifiante et nous aide tellement à cheminer que j'ai compris que l'euthanasie, ce n'est pas la solution. Je pense qu'il faut aider nos gens dans le cheminement des soins palliatifs pour qu'on puisse les aider à comprendre leur cheminement personnel. Et c'est ce que je fais avec maman. Et depuis, ça fait simplement deux mois, et je peux vous dire qu'elle est heureuse maintenant. Elle accepte son cheminement, mais c'est vrai que, pour nous, ce n'est pas facile, mais de la voir heureuse et d'accepter cette situation sans savoir exactement combien, mais, nous, nous connaissons nos parents. Nous savons que c'est sûr que ça ne sera pas six mois, que ça va être plus vite que ça, parce que l'acceptation nous aide à notre épanouissement de la conscience personnelle. Et voilà, c'est ce que j'avais à témoigner. Et j'ai eu beaucoup d'émotions. Mais voilà.

038

What I think , and now I do the same thing with my mother, and it helps me a lot , too. Currently , though , I had another surgery on the heart . It was a birth defect that I had. So it was me my valve repaired in February. And , since February, I have not really had time to get back , however life is so rewarding and helps us to walk so that I realized that euthanasia is not the solution. I think we need to help our people in the path of palliative care so that we can help them understand their personal journey . And that's what I do with Mom . And since it's just two months , and I can tell you she's happy now . She accepts his journey , but it is true that , for us, it is not easy, but to see her happy and accept this situation without knowing exactly how much, but we , we know our parents. We know for sure it will not be six months , it will be faster than that, because the acceptance helps us to our fulfillment of personal conscience . And here is what I had to testify. And I had a lot of emotions. But here goes.

Le Président (M. Bergman) : Mme la ministre.

039

 

Mme Hivon : Merci de votre témoignage. C'est effectivement très émouvant. Puis, vous savez, pendant l'année et demie qu'on a fait consultations, on en a eu, des témoignages bouleversants de fin de vie extraordinaires qui ont été des moments, je pense, de rapprochement très importants entre des personnes. Et je crois profondément que ça peut arriver et que souvent ça arrive effectivement. Mais la grande question, c'est pour les gens qui sont dans de tels états de souffrance et de douleur, et je tiens à la dire, qui sont en fin de vie... C'est sûr que, quand vous aviez 29 ans puis que vous aviez un problème, vous étiez très souffrante, visiblement vous n'étiez pas en fin de vie parce que vous êtes encore avec nous aujourd'hui. Heureusement.

040

Ms. Hivon: Thank you for your testimony. This is actually very moving. Then, you know, during the year and a half we did consultations, we had, moving testimonies end of life were extraordinary times, I think, very important connection between people. And I firmly believe that it can happen and often it actually happens. But the big question is for people who are in such states of suffering and pain, and I want to say is that at the end of life ... It is certain that when you were 29 years old and then you had a problem, you were very ill, obviously you were not at the end of life because you are still with us today. Fortunately.

Mme Beaudin (Hélène) : Heureusement. Mais on ne sait jamais, parce que, si j'aurais été atteinte psychologiquement, il y aurait peut-être eu une décadence. Mais, en tout cas, il n'y en a pas eu heureusement. Et je n'en souhaitais pas non plus.

041

Ms. Beaudin (Hélène): Fortunately. But you never know, because if I would have been psychologically affected, there would perhaps have been a decline. But in any case, there has not been happily. And I do not want either.

Mme Hivon : Moi, j'ai confiance dans les médecins. J'ai très confiance dans les médecins. Des fois, j'ai le sentiment qu'il y a plusieurs médecins qui viennent nous voir, qui n'ont pas confiance dans les médecins. Ça, il va falloir m'expliquer ça. Mais...

042

Ms. Hivon: I have confidence in the doctors. I highly trust in doctors. Sometimes I feel that there are several doctors who come to us, who do not have confidence in the doctors. That will have to explain it to me. More ...

Une voix : ...

043

 

Mme Hivon : Si je peux juste finir, vous reviendrez. Mais donc je pense que les médecins sont quand même là pour voir si la personne est en fin de vie, maladie grave incurable, déclin, bon, tout ça. Mais je vous suis complètement. Il y a des histoires extraordinaires. Mais le fait est qu'il y a des gens dont la fin de vie, puis on a eu aussi des témoignages à cet effet-là, est complètement gâchée. Et il y a de leurs proches qui ont de la difficulté après à vivre leur deuil parce que, dans les derniers jours de vie de leur mère, de leur sœur, tout ce que la personne demandait, elle était aux soins palliatifs, elle était quand même bien entourée, c'était de mourir. Et ces personnes-là sont venues nous dire : Moi, je n'ai pas pu aider ma mère à arrêter ses souffrances en fin de vie.

044

Ms. Hivon: If I can just finish, you return. But then I think that doctors are still there to see if the person is dying, incurable serious illness, decline, well, everything. But I am with you completely. There are extraordinary stories. But the fact is that there are people whose end of life, then we also had evidence to that effect then, is completely wasted. And there has relatives who are struggling after their grief because in the last days of life of their mother, their sister, whatever the person asked, she was in palliative care, it's still even though surrounded, it was dying. And these people came to tell us: I could not help my mother stop her suffering at end of life.

Mme Beaudin (Hélène) : Oui, mais la médecine est là pour les soulager. Ma mère, présentement, les médecins sont là. Et ils vont la voir. Et ils lui demandent : Est-ce que vous souffrez? Si oui, ils lui donnent une médication appropriée. Il y a deux semaines, la médecine... la médication était tellement forte qu'elle était dans la vallée de la mort. Regarde, c'était ça. Mais là, je suis allé voir les médecins puis je leur ai dit : Attendez. Wo! Doucement. Parce que, je veux dire, elle n'a pas fini de se préparer. Donc, ils ont arrêté tout. Ça a bien été. Puis, là... Là, elle l'accepte. Là, elle me dit : J'en ai-t-u pour un mois? Bien, je lui dis : Je ne sais pas maman. Peut-être deux. Elle dit : Peut-être trois. Je lui dis : Bien oui. Mais tout ça pour dire que la médication, elle doit être suivie, aussi. Puis ça va les aider. Je ne sais pas si j'arrive à faire comprendre notre point de vue.

045

Ms. Beaudin (Hélène): Yes, but the medicine is to relieve. My mother, now, doctors are there. And they'll see. And they asked him: Do you suffer? If so, they give him a proper medication. There are two weeks of medicine ... the medication was so strong that it was in the valley of death. Look, it was. But then I went to the doctors and I said: Wait. Wo! Gently. Because, I mean, she has not finished getting ready. So they stopped everything. It has been. Then there ... There she accepts. There, she told me: I Will u for a month? Well, I said I do not know mom. Maybe two. She says: Maybe three. I said: Well, yes. But all that to say that medication, it must be followed, too. Then it will help. I do not know if I can get our point of view.

M. Saba (Paul) : Juste une chose, qui est le Dr Mortier, les expériences en Belgique ont...

046

Mr. Saba (Paul): Just one thing, which is Dr. Mortier experiences in Belgium ...

20 h (version non révisée)
 
Unrevised version

Mme Beaudin (Hélène) : ...mais tout ça pour dire que la médication, elle doit être suivie aussi, puis ça va les aider. Je ne sais pas si j'arrive à faire comprendre le point de vue.

047

Ms. Beaudin (Hélène) ... but all that to say that medication, it must also be followed, then it will help. I do not know if I can do understand the point of view.

M. Saba (Paul) : Juste une chose qui... Dr Mortier, les expériences en Belgique... et on utilise Belgique parce que c'est souvent soulevé comme un pays qui a déjà 10 ans d'expérience, c'est un pays assez développé, c'est le siège social pour l'European Union, c'est des gens qui sont éduqués, une bonne économie, médicalement très sophistiquée, mais 10 ans après on voit une augmentation en flèche, de 235 euthanasies en 2003, maintenant, c'est... l'année dernière, 1 450, et maintenant la loi est en train d'être élargie. Juste récemment il y avait des patients qui étaient euthanasiés à cause d'épuisement, fatigue de la vie, dépression.

048

Mr. Saba (Paul): Just one thing ... Dr. Mortier, experiments and Belgium ... Belgium is used because it is often raised as a country that has 10 years of experience, this is a fairly developed country this is the headquarters for the European Union, it is people who are educated, a good economy, medically sophisticated, but 10 years later we see a soaring, 235 euthanasia in 2003, now c is ... last year, 1450, and now the law is being expanded. Just recently there were patients who were euthanized because of exhaustion, fatigue life depression.

Le Président (M. Bergman) : En conclusion, s'il vous plaît.

049

 

M. Saba (Paul) : Mais dans la loi actuelle, ils ont commencé comme nous, avec toutes sortes... Parce qu'il y a des gens, ils te disent : Je suis... je souffre, psychologiquement incurables, donc ça devient un bar ouvert. Et on ne peut pas oublier les expériences des autres pays, ils ont 10 ans d'expérience, on ne doit jamais...

050

Mr. Saba (Paul): But in the current law, as we began, with all kinds ... Because there are people, they'll say I'm ... I suffer psychologically incurable, so it becomes a bar opened. And we can not forget the experiences of other countries, they have 10 years of experience, you should never ...

Le Président (M. Bergman) : En conclusion, s'il vous plaît.

051

 

M. Saba (Paul) : Merci.

052

 

Le Président (M. Bergman) : Alors, maintenant, pour l'opposition officielle, votre premier bloc de temps, Mme la députée de Gatineau.

053

 

Mme Vallée : Merci, M. le Président. Alors, messieurs dames, bonsoir, merci d'être avec nous puis de venir partager votre point de vue sur cet important projet de loi. Ma première question, je crois, je vais... j'aimerais permettre à Me Talarico de poursuivre parce que Me Talarico a soulevé d'emblée qu'à son avis et selon l'avis de votre regroupement il y avait des failles importantes à l'intérieur du projet de loi - on a entendu depuis quelques jours, depuis la semaine dernière, certaines recommandations, certaines interprétations - et donc j'aimerais vous permettre de poursuivre votre analyse et de la partager avec nous.

054

Mme Vallée: Thank you, Mr. President. So, ladies and gentlemen, good evening, thank you for being with us and then come and share your views on this important bill. My first question, I think I will ... I would allow me to continue Talarico because Mr. Talarico immediately raised his opinion and in the opinion of your group there were significant gaps in the within the bill - we heard from a few days last week, some recommendations, some interpretations - and I'd like you to continue your analysis and sharing with us.

M. Talarico (Dominique) : Merci, je vais le faire très rapidement.

055

Mr. Talarico (Dominique): Thank you, I'll do it very quickly.

Le Président (M. Bergman) : Me Talarico.

056

 

M. Talarico (Dominique) : Merci. Je vais me concentrer simplement sur la question du consentement. La méthode de vérification du consentement libre et éclairé consiste à obliger ou faire en sorte que le médecin qui explique les thérapies possibles, etc., s'assure que le consentement a été donné librement et de façon éclairée. S'il conclut que oui, il fait valider ses observations, remet le dossier à un médecin qui est indépendant et qui ne fait que valider le dossier, et c'est ce même médecin-là qui doit, s'il conclut que le patient peut recevoir le traitement, qui doit administrer le traitement. En partant, il y a un problème.

057

Mr. Talarico (Dominique): Thank you. I will focus only on the issue of consent. The method of checking the free and informed consent is to require or ensure that the doctor explains the possible therapies, etc.., Ensures that the consent was given freely and intelligently. If it concludes that yes, he validate his observations, the file is referred to a doctor who is independent and only select a folder, and this is the same doctor that there is, if it finds that the patient can receive treatment, should administer the treatment. Assuming there is a problem.

Deuxièmement, les balises pour expliquer ou pour découvrir si le consentement est fait de façon libre et éclairée sont minimalistiques dans la loi. Le médecin est un spécialiste de la médecine, il peut être spécialiste de choses qui ont trait à l'aspect psychologique, il n'est pas nécessairement un spécialiste des définitions puis des tenants et aboutissants d'une définition. On va dire : Libre et éclairé, c'est facile à déterminer. Mais, quand il s'agit d'un patient qui est, par exemple, dans une situation de désespoir, ce n'est pas si clair que ça. Alors, si l'objectif de la loi, c'est, comme disait Mme Hivon, de permettre à ces cas exceptionnels, le très peu de cas, de pouvoir se prévaloir d'un soulagement définitif à un problème qui n'a pas d'autre issue qu'un soulagement définitif, je veux bien, mais mettons des balises pour déterminer, pour que le consentement soit défini clairement et que son processus de vérification soit fait d'une façon pas mal plus sérieuse qu'avec le médecin qui doit administrer le traitement s'il estime que le patient se qualifie pour le traitement en vertu de 26 et 28. C'est ce que j'avais à dire sur la question du consentement.

058

Second, the tags to explain or to discover if consent is free and informed manner are minimalistiques in law. The doctor is a specialist in medicine, it can be a specialist of things that relate to the psychological aspect , it is not necessarily an expert definitions and the ins and outs of a definition . They will say : Free and informed , it is easy to determine. But when it comes to a patient who is , for example, in a desperate situation , it is not so clear as that. So if the purpose of the law is , as Mme Hivon allow these exceptional cases, the very few cases , you can take advantage of a final relief to a problem that has no other end a final relief, i will, but let tags to determine, for consent to be clearly defined and its verification process is done in a lot more seriously than the doctor who has administer treatment if it considers that the patient qualifies for treatment under 26 and 28. This is what I had to say on the issue of consent .

Le Président (M. Bergman) : Mme la députée de Gatineau.

059

 

Mme Vallée : Lorsque vous parlez de la mise en place d'un processus de vérification qui serait sérieux, est-ce que vous avez une idée de ce qui pourrait constituer un processus de vérification qui pourrait correspondre aux normes que vous avez établies?

060

Ms. Valley: When you talk about the establishment of a verification process that would be serious, do you have an idea of what could be a verification process that would meet the standards you have set?

M. Talarico (Dominique) : J'ai une idée et je pense...

061

Mr. Talarico (Dominique): I have an idea and I think ...

Le Président (M. Bergman) : Me Talarico.

062

 

M. Talarico (Dominique) : ...merci, et je pense que ça n'existe pas.

063

Mr. Talarico (Dominique): ... thank you, and I think it does not exist.

Mme Vallée : Et la notion de consentement libre et éclairé, on le rencontre dans différents... à différentes étapes, on le voit à l'intérieur du Code civil, on le voit dans... consentement libre...

064

Mme Vallée: And the notion of free and informed consent, it is found in different ... at different stages, we see inside the Civil Code, seen in free consent ... ...

M. Talarico (Dominique) : ...n'existe pas.

065

Mr. Talarico (Dominique): ... does not exist.

Mme Vallée : Mais la notion de consentement libre et éclairé, on le rencontre dans différents... à différentes étapes, on le voit à l'intérieur du Code civil, on le voit dans... consentement libre et éclairé en matière contractuelle, en matière de soins. Et donc, on arrive, dans certaines circonstances, à le définir puis à établir si un individu a, dans une situation x, y... Je comprends qu'en matière d'aide médicale à mourir, qu'en matière de soins palliatifs, c'est, ultimement, la finalité est tout autre. Hein, vous avez... c'est clair. Mais, par contre, la notion de consentement libre et éclairé, elle est quand même... elle a quand même été définie au fil des ans par notre jurisprudence. Donc, qu'est-ce qui ferait que le consentement libre et éclairé serait différent dans le cas... J'essaie de comprendre et de voir, est-ce qu'on a différents types de consentements libres et éclairés, selon ce que vous nous dites ou...

066

Mme Vallée: But the notion of free and informed consent, it is found in different ... at different stages, we see inside the Civil Code, seen in ... free and informed consent in contractual matters, in care . And so we come, in certain circumstances, to define and establish if an individual in a situation x, y ... I understand that in terms of medical assistance to die in palliative care, c is ultimately the purpose is quite different. Eh, you ... it's clear. But, against the notion of free and informed consent, it is still ... it was still defined over the years by our jurisprudence. So what would that free and informed consent would be different in the case ... I try to understand and see what is has different types of free and informed consent, depending on what you tell us say or ...

Le Président (M. Bergman) : Me Talarico.

067

 

M. Talarico (Dominique) : Il y a différents types de consentements dans différentes situations juridiques, puis il y a des consentements qui relèvent de la juridiction du gouvernement du Québec, puis d'autres qui relèvent du Parlement fédéral. Mais le consentement libre et éclairé, vous savez, c'est une notion qu'on a tous discutée dans nos carrières, dans nos vies. Tout le monde sait ce que c'est, un consentement libre, c'est libre de toute pression, de coercition, etc. "éclairé", bien, on a été informé adéquatement. Mais il n'y a pas de processus de vérification, de l'enquête que doit faire le médecin, qui, s'il est satisfait de son enquête, à l'effet que le patient se qualifie, doit administrer le traitement lui-même. Il n'y a pas de processus de vérification qui est prévu.

068

Mr. Talarico (Dominique): There are different types of legal consent in different situations, then there has consents under the jurisdiction of the Government of Quebec and other under federal Parliament. But the free and informed consent, you know, this is a concept we all discussed in our careers, in our lives. Everyone knows that this is a free, it is free from any pressure, coercion, etc.. "Enlightened", although it has been adequately informed. But there is no verification process, the investigation must be the doctor who is satisfied with his investigation, to the effect that the patient qualifies, must administer the treatment itself . There is no verification process that is expected.

Le danger ici, c'est qu'on arrive à un dérapage, une perte de contrôle de la situation. Encore une fois, je répète que, si l'objectif, c'est de faire en sorte que les cas absolument extrêmes seulement puissent bénéficier de ce genre de traitement, c'est une chose, mais regardez ce qui se passe dans d'autres pays du monde où l'euthanasie est pratiquée. Regardez le cas de Jeanette Hall de l'Oregon, qui a demandé à mourir clairement de façon non équivoque à son médecin à trois reprises différentes qui a refusé à chaque fois, et qui, 13 ans plus tard, aujourd'hui, vit encore et remercie son médecin d'avoir refusé de le faire. Parce que la personne peut facilement, en plus de tout le reste, manipuler son médecin pour lui faire croire, parce qu'elle est en désespoir... On ne le sait pas, il y a trop d'aléas.

069

The danger here is that we come to a skidding, loss of control of the situation. Again, I repeat, if the objective is to ensure that only the absolutely extreme cases can benefit from this kind of treatment, it is one thing, but look at what happens in other the world where euthanasia is practiced. Look at the case of Jeanette Hall of Oregon, who asked to die unequivocally clear to his doctor on three different occasions has refused every time, and, 13 years later, today, is still alive and thank his doctor refusing to do so. Because the person can easily in addition to everything else, manipulate her doctor to make him believe, because it is in despair ... We do not know, there are too many uncertainties.

Et c'est un consentement libre et éclairé qui doit être une qualité énormément supérieure au consentement libre que vous manifestez quand vous louez un véhicule ou prenez un vol d'avion.

070

And it is a free and informed consent to be a vastly superior quality free consent that you experience when you rent a car or take a flight.

Le Président (M. Bergman) : Mme la députée de Gatineau.

071

 

Mme Vallée : Mais, nous avons eu, cet après-midi, la Chambre des notaires, qui suggérait un encadrement, par eux, à titre d'officiers de justice, et qui... puisque les notaires, lorsqu'ils sont appelés à intervenir dans différents actes, qu'il s'agisse d'un testament, d'un mandat, d'une vente, ils sont... ils doivent constater la nature même du consentement : Est-ce qu'il s'agit d'un consentement libre et éclairé? Donc, une des propositions qui est faite par la Chambre des notaires, c'est d'être finalement l'officier de justice qui pourra venir constater le consentement libre et éclairé de l'individu, du patient. Est-ce que ce type de processus là pourrait être acceptable?

072

Mme Vallée: But we had this afternoon, the Chamber of Notaries, which suggested a framework, through them, as officers of the court, and that ... as notaries, when called upon to intervene in different acts, whether a will, money, sale, they are ... they need to see the nature of consent: is is a free consent and informed? Therefore, a proposal that is made by the Chamber of Notaries is finally being the officer who will come and see the free and informed consent of the individual patient. Is this type of process there might be acceptable?

Le Président (M. Bergman) : Me Talarico.

073

 

M. Talarico (Dominique) : Merci. La réponse, c'est qu'on ne le saura pas si ce sera acceptable tant qu'on ne l'aura pas essayé. Moi, je vous dis ceci : Le projet de loi tel quel ne définit pas de façon claire et éclairée la notion du consentement libre et éclairé. Ce n'est pas clair. Il devrait, à tout le moins, le définir d'une façon claire pour qu'il n'y ait pas de normes imprécises ou de subjectivité possible.

074

Mr. Talarico (Dominique): Thank you. The answer is that we do not know if this will be acceptable as long as we will not have tried. I tell you this: The bill does not define what such a clear and informed the notion of free and informed consent. It is not clear. It should, at least, define a clear way so that there is no vague or subjective standards possible.

Pour y arriver, il va falloir que la loi soit plus transparente qu'elle ne l'est à l'heure actuelle, et on mettra tous les mécanismes de vérification, que ce soit par un notaire ou un autre officier de justice... je vous dis qu'il y a un danger énorme quand la personne qui donne son consentement est une personne qui peut être en proie au désespoir, à la souffrance, à toutes sortes de choses. Je ne vois pas comment on s'en sort pour vous répondre franchement.

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To get there, you'll have the law to be more transparent than it is at present, and we will all verification mechanisms, either by a notary public or other officer ... I tell you that there is a huge risk when the person giving consent is a person which may be in despair, suffering, all sorts of things. I do not see how it comes out for you answer truthfully.

Le Président (M. Bergman) : Dr Saba.

076

 

M. Saba (Paul) : Oui. Souvent, on travaille parce que, comme Me Hivon a dit, souvent on demande le consentement pour un traitement, un consentement de commencer à arrêter un traitement, on sait toujours qu'il y a un peu de lousse, on a un peu une marge de manœuvre. Le patient décide d'arrêter aujourd'hui, il peut recommencer dans une semaine, deux semaines. Mais, dès qu'on décide de l'euthanasie, c'est final, on n'a pas une deuxième chance.

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Mr. Saba (Paul): Yes. Often, it works because, like me Hivon said, often asked for consent to treatment, consent begin to stop treatment, we always know that there is a little lousse was a bit of a margin maneuver. The patient decided to stop today, it can start in a week, two weeks. But once you've decided to euthanasia, it is final, there is no second chance.

On n'a pas la peine de mort, pourquoi? Parce qu'on ne veut jamais, jamais prendre la vie d'un innocent. Et il y a des patients qui seront innocents, qui sont troublés, qui sont en désespoir, qui n'ont pas reçu les traitements adéquats. Le système a des failles. Il faut admettre ça que, des soins palliatifs, malgré les investissements, il nous manque beaucoup pour les soins palliatifs. Des patients qui attendent deux, trois ans pour une colonoscopie, puis atteints d'un cancer terminal intestinal métastatique parce que, dans notre hôpital, par exemple, on n'est pas capables de... et beaucoup à travers la province, on ne peut pas avoir des dépistages de cancer, quand les gens attendent pour voir un médecin de famille. Il y a beaucoup des failles qui mettent en sorte qu'un système que nous voulons tous améliorer, qu'on veut tous avoir le meilleur système de santé du monde, on n'a pas besoin d'un meilleur système d'euthanasie. Je préfère qu'on mette nos énergies pour améliorer des soins : soins de base, soins palliatifs, et ne pas dépenser l'argent et nos efforts pour avoir le meilleur système d'euthanasie mondialement. On sait déjà des expériences ailleurs, ça ne marche pas, ça ne fonctionne pas. Et, il y a des risques, risques qui sont vrais et sont réels, il ne faut pas passer par là. Le consentement libre et éclairé pour un patient pour dire : on va mettre fin à vos jours, ça n'existe pas, ça ne va jamais exister. Il y a trop de risques. Il ne faut pas aller là.

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We do not have the death penalty , why? Because you never will, never take the life of an innocent . And there has to be innocent patients who are troubled , who are desperate , who have not received adequate treatment . The system has flaws . Admittedly why , palliative care , despite the investments , we lack much for palliative care. Patients waiting two or three years for a colonoscopy and diagnosed with terminal bowel cancer metastatic because in our hospital, for example, is not capable of ... and across the province , we can not have cancer screening , when people expect to see a family doctor . There are many flaws that highlight that a system that we all want to improve , we all want to have the best health care system in the world, you do not need a better system of euthanasia . I prefer we put our energies to improve care : basic care , palliative care, and do not spend the money and effort to have the best system of euthanasia worldwide . We already know from experiences elsewhere , it does not work , it does not work . And there are risks, risks that are real and are real , do not go through it. The free and informed consent for a patient to say, we will end your day , it does not exist , it will never exist. There are too many risks. Do not go there.

Le Président (M. Bergman) : Ceci met fin au premier bloc de l'opposition officielle. Maintenant, pour le gouvernement, Mme la ministre.

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Mme Hivon : Oui. Alors, merci. On sent toute votre passion et on sent que ça vient vous chercher très profondément, puis je respecte ça. Je veux que vous sachiez que je suis bien consciente que tout le monde n'a pas la même vision par rapport à ce qui est proposé dans le projet de loi. Tout le monde n'a pas non plus les mêmes valeurs par rapport à ce qui est discuté dans le projet de loi. Mais je pense que l'idée là-dedans, c'est d'essayer d'arriver à un projet de loi qui est équilibré et qui essaie de donner le plus de réponses possibles, les meilleures réponses possibles, pour les personnes aussi qui souffrent en fin de vie. Moi, je trouverais ça extraordinaire qu'il n'y ait personne qui n'ait ni douleurs, ni souffrances en fin de vie, mais je pense que ce serait un peu une utopie parce que je pense que toute science a des limites. Et puis, c'est sûr qu'on peut avoir peur, mais, moi, je pense que, la peur, ce n'est jamais un bon guide. Je pense que, la prudence, c'est le bon guide, et c'est ça qui m'a guidée dans l'élaboration du projet de loi.

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Ms. Hivon : Yes . So, thank you . We feel all your passion and we feel that it will pick you very deeply, and I respect that . I want you to know that I am well aware that not everyone has the same view with respect to what is proposed in the bill. Everyone is not the same values ​​with respect to what is discussed in the bill. But I think the idea there, is to try to arrive at a bill that is balanced and tries to give the most possible answers, the best possible answers to those also who suffer end of life . I would find it extraordinary that there is someone who has neither pain nor suffering at end of life , but I think it would be a bit of a utopia because I think that all science has limits. And we certainly can have fear, but I think the fear is never a good guide. I think caution is a good guide, and that's what guided me in developing the bill.

Puis je dois vous dire que, ce matin, la Protectrice du citoyen est venue, puis, quand on présente un projet de loi - c'est la première fois, mais j'ai été souvent dans l'opposition - la Protectrice du citoyen, quand elle vient, on est toujours un peu... On se dit : Qu'est-ce qu'elle va dire? Elle a une grande autorité, elle a toute une équipe : des juristes, des gens de tous les secteurs, puis elle est venue dire précisément qu'elle, elle l'avait regardé sous l'angle de trois choses : le droit à la vie, le respect de l'autonomie de la personne et la protection des personnes vulnérables. Et elle estimait qu'on était arrivés à l'équilibre. Elle estimait aussi que toutes les dispositions du projet de loi démontraient un souci pour la protection des personnes vulnérables, et ce, après avoir regardé en plus ce qui se faisait dans les autres pays comme Belgique, Pays-Bas. Moi, ce que je veux vous dire, pour ce qui est des expériences étrangères - vous savez, ça fait bientôt quatre ans que je suis dans ce sujet-là, donc, j'ai lu les études, la commission s'est déplacée en Belgique, aux Pays-Bas, en France aussi parce qu'il y a une réflexion là-bas - et bien sincèrement, je pense que moi, j'ai été très rassurée. Très rassurée surtout parce que je me dis que, dans une société démocratique, s'il y avait de telles dérives, de tels dérapages - c'est quand même la Bergique, les Pays-Bas - comme ça se fait que les gens qui étaient opposés à ça, il y avait des gens comme vous, là, qui étaient contre en Belgique, même sur les commissions de contrôle, il y a un équilibre entre les gens qui étaient contre et les gens qui étaient pour - comment ça se fait qu'il n'y ait pas un tel débat pour revenir en arrière? Comment ça se fait que ça ne fait pas la une des journaux? Et d'ailleurs, des fois, ça le fait, je pense avec raison, quand on pense au cas des jumeaux, parce que ça ne rentrait pas.  Donc, je me dis : Comment ça se fait que ces sociétés-là, démocratiques avancées, ne reviennent pas en arrière, malgré l'opposition qu'ils ont pu connaître là-bas? Et même les sondages montrent une approbation des mesures qui va en augmentant. Donc ça, pour moi, c'est un peu une énigme.

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Then I must tell you that this morning , the Ombudsperson has come, then , when this bill - this is the first time, but I was often in opposition - the Protector , when it comes, it is always a bit ... we say : what did she say? It has great power , it has a whole team of lawyers , people from all sectors, then she came to say precisely that , she looked at in terms of three things: the right to life , respecting the autonomy of the person and the protection of vulnerable people. And she thought that was arrived at equilibrium. She also believed that all the provisions of the bill showed a concern for the protection of vulnerable people , and , after looking over what is done in other countries such as Belgium , the Netherlands. Me, I want to tell you, what is foreign experience - you know, it's been almost four years since I am in that subject , so I read the studies , the commission has moved Belgium, the Netherlands , France also because there is a discussion there - and sincerely , I think I have been very reassured. Very relieved mainly because I think that , in a democratic society,  if there were such abuses, such excesses - it is still in Belgium, the Netherlands - how is it that the people who were opposed to it - there were people like you, then who were against, in Belgium, even on the boards of control, there is a balance between the people who were against and the people who were for - how come there is no one this debate to go back? How come it does not make the headlines? And besides, sometimes it does, I think rightly, when you consider the case of twins, because it does not fit. So I say: How is it that these societies, democratic progress, do not come back, despite the opposition they could find there? Even polls show approval of measures is increasing. So that, for me, it's a bit of an enigma.

Puis, en terminant - je vais vous entendre - notre projet de loi, là, il n'est pas comme ce qui se fait aux Pays-Bas et en Belgique, en plus, parce qu'ici il y a une balise fondamentale, en plus de toutes les balises, c'est la fin de la vie. Aux Pays-Bas, vous n'avez pas ça. Une personne qui a une condition, je dirais, à la suite d'un accident, peut requérir. En  Belgique, il y a deux chemins. Il y a si vous êtes en fin de vie, ce qui se compte là-bas... c'est-à-dire si c'est prévu à brève échéance, le décès, ou pas à brève échéance. Donc ce n'est pas le même cadre. Ça fait que ça, je pense que la balise de la fin de vie, je pense qu'elle est fondamentale aussi.

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Then, in closing - I hear you - our bill, he is not like what is done in the Netherlands and Belgium, in addition, because here there is a basic tag in over all tags, it is the end of life. In the Netherlands, you do not have it. A person who has a condition, I would say, as a result of an accident, may require. In Belgium, there are two paths. There you are at the end of life, which account there ... that is to say, if it is planned in the short term, death, or not in the short term. So it's not the same framework. That's it, I think the tag end of life, I think it is also fundamental.

Le Président (M. Bergman) : M. Saba.

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M. Saba (Paul) : Oui. Moi, je ne suis pas rassuré par les études qu'on voit en Belgique et aux Pays-Bas. Il y a des groupes, si vous regardez sur les sites Web, férocement opposés à l'euthanasie, dans ces pays.  Je pense qu'il faut vraiment regarder ce qui s'est passé.

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Mr. Saba (Paul): Yes. I am not reassured by studies we see in Belgium and the Netherlands. There are groups, if you look on websites, fiercely opposed to euthanasia in these countries. I think we should really look at what happened.

Ils ont commencé avec des contraintes assez sévères et, avec les années, ils ont élargi. Même, au Pays-Bas avec le Protocole de Groningen, des nouveau-nés ont pu être euthanasiés. Je pense que nous, comme société, nous devons mettre la valeur sur la valeur intrinsèque de chaque humain. Nous sommes capables de soulager la souffrance, nous sommes capables même avec la sédation palliative - vous avez déjà parlé avec des experts en soins palliatifs - on ne doit jamais mettre la chance en erreur. Et c'est clair, dans les études, les pourcentages des erreurs des gens qui sont euthanasiés à mort, qui ne devraient pas être euthanasiés selon nos critères que nous avons mis en place. Ils vont être euthanasiés. Ça peut être un de nos parents, un prochain, quelqu'un qu'on connaît. C'est pourquoi on regarde les expériences en Belgique. On  regarde en Belgique, parce qu'ils ont 10 ans d'expérience. Et je pense que c'est ça.

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They started with fairly severe constraints, and over the years they have expanded. Similarly, in the Netherlands with the Groningen Protocol, newborns have been euthanized. I think we, as a society, we need to value the intrinsic worth of every human. We are able to relieve suffering, we can even palliative sedation - you've talked with experts in palliative care - you should never put the odds in error. And it is clear from the studies, the percentages of mistakes people who are euthanized at death, which should not be euthanized according to our criteria we have established. They will be euthanized. It can be one of our parents, a neighbor, someone you know. That is why we look at the experiences in Belgium. One looks in Belgium, because they have 10 years experience. And I think that's it.

Et moi, j'aimerais parler sur les effets. On n'a pas eu la chance de... Mme D'Amico, si elle peut parler de l'effet de la loi sur les gens victimes... handicapés.

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Le Président (M. Bergman) : Mme D'Amico.

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Mme D'Amico (Lisa) : Bien, d'abord, merci de nous recevoir. Moi, je m'appelle Lisa D'Amico, je suis handicapée de naissance suite à de l'acharnement thérapeutique. J'ai survécu à une unité néonatalogique. Et, aujourd'hui, je fais du bénévolat au Fonds d'aide aux victimes d'erreurs médicales. Et nous, quand on regarde ça, on se pose la question à savoir que, déjà, les gens qui m'appellent au bureau disent : Je suis la mandataire de mon mari, je suis la mandataire de mon fils ou de ma fille, et le médecin veut que je réduise le niveau de soins du niveau optimal de soins à zéro, c'est-à-dire soins de confort, et on n'est pas d'accord, et le patient n'est pas d'accord non plus, mais on nous harcèle pour diminuer le niveau de soins. Et on n'est pas rendus là, nous. On pense que la vie vaut encore la peine et on veut encore vivre. Et comment on se défend contre ces médecins-là qui jouent à Dieu et qui veulent précipiter le décès?

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Ms. D'Amico (Lisa): Well, first, thank you for having us. I'm Lisa D'Amico, I am disabled from birth due to aggressive therapy. I Survived a néonatalogique unit. And today, I volunteer at the Fund for victims of medical errors. And we, when we look at it, it raises the question that, already, people who call me at the office say I am the agent of my husband, I am the agent of my son or my daughter, and the doctor wants me to reduce the level of care the optimal level of care to zero, that is to say, comfort care, and we do not agree, and the patient is not no agreement more, but harass us to reduce the level of care. And we're not there yet, we. We think that life is still worthwhile and still wants to live. And how do you defend against those doctors who play God and want to hasten death?

Et, actuellement, le seul recours contre ces gens-là, c'est les tribunaux. Et, le plus souvent, ce que j'observe, ce sont des établissements, des CSSS qui vont introduire un recours judiciaire contre mes clients pour dire au juge et au tribunal : Bien, écoutez, nous, on sait ce qui est bon pour le patient, on voudrait une ordonnance de soins forcés. Et là il se retrouve que la mandataire n'a plus rien à dire ou le mandataire n'a plus rien à dire. C'est le médecin qui décide des soins de fin de vie, alors que la famille n'est pas rendue là.

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And now, the only recourse against these people, it is the courts. And, most often, what I see, these are institutions, CSSS will lodge an appeal against my clients to tell the judge and the court: Well, listen, we, we know what is good for patient, we would like to order a forced care. And there he found that the agent has nothing to say or agent has nothing to say. This is the doctor who decides to end of life care, while the family is not made there.

Mais, étant donné que le juge s'est fait dire par un médecin omnipotent, omniscient : Voici ce que, moi, je sais ce qui est bon pour mon patient, nonobstant ce que dit la famille et le mandataire. Et tout ça, ça se décide très, très vite, et ça se décide souvent en pratique, pour ceux qui sont avocats, donc ça ne se décide pas au fond. Donc, les ordonnances sont accordées la plupart du temps. Et ça, c'est... Si tu es chanceux, tu vas avoir un avocat; sinon, tu n'es pas représenté, c'est encore pire. Donc, moi, ce que je vous dis, c'est que l'euthanasie passive, même si on ne la nomme pas, ça existe déjà. Ça existe. Ça, c'est la première chose.

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But, as the judge was told by a doctor omnipotent, omniscient These things, I know what's good for my patient, notwithstanding that said family and agent. And all that, it is decided very, very quickly, and it often decides practice for those who are lawyers, so it does not decide the merits. Therefore, orders are granted most of the time. And that is ... If you're lucky, you'll have an attorney, otherwise you are not represented, it is even worse. So I think what I tell you is that passive euthanasia, although it does not name, that already exists. It exists. That's the first thing.

Je vais respirer... C'est un peu stressant, ici, parce que je me sens concernée personnellement, puis en même temps j'ai tellement de gens qui comptent sur nous puis qui comptent sur la vie. Parce que, contrairement à ce que vous penser, moi, je souffre énormément, j'ai beaucoup de douleurs, par contre, je ne suis pas prête à mourir. Mais ici, tout ce qu'on m'offre, c'est des pilules, des pilules et encore des pilules. Le Québec n'offre pas, contrairement à l'Europe, de méthode alternative de contrôle de la douleur. Donc, à moins de vouloir collaborer avec ton médecin et de vouloir prendre beaucoup, beaucoup, beaucoup de pilules, de médication, bien il n'y a rien pour soulager la douleur.

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I will breathe ... It's a bit stressful here, because I feel personally affected me, then at the same time I have so many people who rely on us and who rely on life. Because, contrary to what you think, I suffered a lot, I have a lot of pain, by cons, I'm not ready to die. But here, what I offer is pills, pills and even pills. Quebec does not, unlike Europe, alternative method of pain control. So unless you want to work with your doctor and want to take lots and lots and lots of pills, medication, although there is nothing to relieve the pain.

Mais moi, j'ai juste 47 ans, Donc, dans quelques années, qu'est-ce que je vais choisir, l'euthanasie ou la vie? Est-ce que je vais avoir un vrai choix? Et quand je dis "moi", vous comprendrez que j'ai beaucoup de pairs, p-a-i-r-s, là. Je dis "je" parce que c'est plus facile quand je témoigne, mais c'est vrai pour tous mes clients, on n'a pas de choix, il n'y a...

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But I'm just 47 years old, so in a few years, what I will choose euthanasia or life? Is what I'm having a real choice? And when I say "I", you will understand that I have a lot of peers, peers there. I say "I" because it is easier when I testify, but it is true for all my clients, there is no choice, there is ...

Et, quand vous me dites "l'autonomie", bien, c'est... il faudrait que, d'abord, le Québec se pose la question : Qu'est-ce qu'on donne aux personnes vulnérables comme qualité de vie? Parce que, quand on se bat 10 ans, 15 ans contre un gros système, puis que, quelque part, on est apte et doué de raison au sens juridique, mais que, chaque fois qu'on veut pallier à notre handicap, c'est une tierce partie qui décide, par exemple, une ergothérapeute, une physiothérapeute pour des aides techniques. Bien là, on se dit : Pourtant, c'est en vente libre? Mais, quand l'état paie, l'état décide, donc... Mes clients puis moi, on est majeurs, vaccinés, mais on ne décide rien, là. On n'a pas le choix, on suit ce que le système veut bien nous donner quand il veut bien nous le donner.

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And when you say "autonomy", well, it's ... would require, first, Quebec, the question arises: What do we give to vulnerable people such as quality of life? Because when you fight 10 years 15 years against a large system, and then, somewhere, and you are endowed with reason able in the legal sense, but that every time we want to overcome our disability, c 'is a third party who decides, for example, an occupational therapist, a physiotherapist for technical assistance. While there, we said, however, it is counter? But when the state pays, the state decides, so ... My clients and I are major, vaccinated, but it decides nothing there. There was no choice, it follows that the system wants to give us when he wants to give it to us.

Le Président (M. Bergman) : En conclusion, s'il vous plaît.

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Mme D'Amico (Lisa) : Donc, moi, je vous dis que, compte tenu des services qui sont offerts, compte tenu de la qualité de vie qu'on a et de l'extrême pauvreté souvent dans laquelle on vit, si jamais le médecin nous suggère ou nous impose l'euthanasie, on n'a aucun moyen juridique de se défendre, parce qu'on ne peut pas se payer un avocat, ce n'est pas couvert par l'aide juridique. Donc, si on veut un jour m'euthanasier, moi, je n'ai aucune voie de recours, aucune voie de droit, je n'ai pas de voie tout court, là.

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Ms. D'Amico (Lisa): So, I tell you that, given the services that are offered, given the quality of life we have and often extreme poverty in which they live, if ever the doctor suggested us or impose euthanasia, there is no legal means to defend themselves, because they can not afford a lawyer, this is not covered by legal aid. So if one day you want to euthanize me, I have no remedy, no remedy, I do not have any short way there.

Donc, moi, ce que je vous dis, c'est que mes clients se disent : On ne peut même pas quitter le Québec parce qu'on est des fardeaux excessifs aux termes de l'immigration. On ne peut pas dire : Ah, je ne partage pas les valeurs sociales et sociétales de mon Québec, donc je vais immigrer en France. La France, elle ne veut pas de nous, parce qu'on est des fardeaux excessifs. Donc, notre pays, notre province, c'est notre prison. Et notre prison nous offre l'euthanasie.

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So I think what I tell you is that my clients say: We can not even leave Quebec because it is excessive burdens under immigration. You can not say: Oh, I do not share the social and societal values ​​of my Quebec, so I'll immigrate to France. France, she does not want us, because we are excessive burdens. So, our country, our province is our prison. And we offer our prison euthanasia.

Moi, je vous dis : Donnez-nous une qualité de vie, donnez-nous des vrais choix. Puis on ne veut pas mourir, on veut juste arrêter de souffrir puis arrêter d'être des personnes inaptes au sens social. On veut prendre nos propres décisions, on veut faire nos propres choix. Et l'euthanasie, ce n'est pas un choix, c'est quelque chose qui est imposé par une société bureaucratique, parce que la santé, ça coûte trop cher.

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I say to you: Give us a quality of life, give us real choices. Then we will not die, we just want the pain to stop and stop being incompetent individuals in the social sense. We want to make our own decisions, we want to make our own choices. And euthanasia, it is not a choice, it is something that is imposed by a bureaucratic society, because health, it is too expensive.

Le Président (M. Bergman) : En conclusion, s'il vous plaît.

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Mme D'Amico (Lisa) : N'investissez pas dans le béton, investissez dans les humains. Merci.

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Ms. D'Amico (Lisa) Do not invest in concrete, invest in humans. Thank you.

Le Président (M. Bergman) : Mme la députée de Gatineau... M. le député de Jean-Talon.

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M. Bolduc (Jean-Talon) : Merci, M. le Président. D'abord, je veux vous remercier pour vos témoignages, je pense que c'est très important qu'on les entende. Et puis, je l'ai dit il y a quelques minutes cet après-midi, c'est important qu'on entende tous les points de vue, c'est important que vous veniez nous dire, là, comment vous sentez ça, c'est quoi vos expériences personnelles. Les expériences personnelles varient d'une personne à l'autre et d'un groupe à l'autre.

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Mr. Bolduc (Jean-Talon): Thank you, Mr. President. First, I want to thank you for your testimony, I think it's very important that we hear them. And I said there is a few minutes this afternoon, it is important that we hear all points of view, it is important that you come tell us, then, how do you feel it, c 'what is your personal experience. Personal experiences vary from one person to another and from one group to another.

Le premier élément que je voudrais dire, c'est par rapport aux soins palliatifs. J'écoute tout ce que vous me dites. Moi, j'ai été ministre de la Santé, je suis médecin, j'ai pratiqué maintenant plus de 30 ans. Il y a des soins palliatifs au Québec, il en reste encore à développer, on le reconnaît, mais il y en a beaucoup qui reçoivent des excellents soins palliatifs. On ne peut pas nier ça parce que je pense que... Moi, j'en ai suivi, j'en ai suivi des patients puis je suis allé en visiter des endroits. Puis un plan de développement au Québec, moi, je suis tout à fait d'accord avec la ministre, là, ici, au Québec, on a fait des gros avancements au cours des 10 dernières années.

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The first thing I would say is in relation to palliative care. I listen to everything you say. Me, I was Minister of Health, I am a doctor, I've been practicing over 30 years. There palliative care in Quebec, there are still to be developed, we recognize, but there are many who receive excellent palliative care. We can not deny that because I think ... I have followed, I have followed patients then I went to visit places. Then a development plan in Quebec, I am totally agree with the minister there, here in Quebec, we have made ​​big advances over the last 10 years.

La difficulté dans ce dossier-là, l'idée que vous défendez... on se sert d'arguments, mais, au moins, il faut partir au moins avec la même base, tout le monde veut des meilleurs soins palliatifs, et on veut améliorer ça. Et le fait de discuter de ce projet de loi, qu'on y aille ou pas, projet de loi, on va développer des bons soins palliatifs au Québec. Puis j'ai visité... puis vous avez visité, Dr Saba, je suis certain, des maisons de soins palliatifs de très haut niveau, ici, on a Michel Sarrazin, mais je pourrais vous en nommer des dizaines au Québec.

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The difficulty in this case then, the idea that you are defending ... we use arguments, but at least, we must start with at least the same basis, everyone wants the best palliative care, and we want to improve that. And the fact discuss this bill, we have to go or not, Bill, we will develop good palliative care in Quebec. Then I visited ... and you visited, Dr Saba, I am sure of hospices very high level here was Michel Sarrazin, but I could name dozens Quebec.

M. Saba (Paul) : ...et notre... ces familles étaient soignées à l'Hôpital Saint-Joseph...

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Mr. Saba (Paul) ... and ... our families were treated at St. Joseph's Hospital ...

M. Bolduc (Jean-Talon) : L'autre élément, c'est qu'on a des très bons soins palliatifs également à domicile, puis il faut les développer encore plus par le domicile. Puis, dans nos établissements de santé, on a des excellents soins palliatifs. Puis, pour tous les avoir visités, là, c'est la philosophie des soins palliatifs qui est importante, qui doit être la même partout. Ça, il faut qu'on se dise ça.

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Mr. Bolduc (Jean-Talon): The other thing is that we have very good palliative care also at home, then we must further develop the home. Then, in our health care, we have excellent palliative care. Then, for all have visited, there is the philosophy of palliative care is important, which must be the same everywhere. That we need to say that.

M. Saba (Paul) : On est d'accord avec ça.

106

Mr. Saba (Paul): We agree with that.

M. Bolduc (Jean-Talon) : O.K. Bon. On a au moins un point d'accord. Deuxièmement, sans prendre position, on est quand même dans une société pluraliste. Puis des beaux témoignages que vous venez de faire, on en a qui viennent nous en faire, mais pour le contraire, c'est-à-dire qu'ils veulent avoir le choix. Et c'est là qu'on a des valeurs, chacun d'entre nous. Et je comprends que les gens ont peur à des dérives, mais je peux vous dire, comme opposition - puis la ministre, elle va probablement jouer dans notre équipe sur cette patinoire-là - on veut un projet de loi qui veut éviter les dérives, puis on veut le faire avec prudence, on veut protéger nos vulnérables.

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Mr. Bolduc (Jean-Talon): Good O.K.. There is at least one tuning point. Second, without taking a position, we are still in a pluralistic society. Then the finest examples that you just made, one has to come to us, but to the contrary, that is to say, they want choice. And this is where we have values​​, all of us. And I understand that people are afraid to abuses, but I can tell you, as opposition - then the minister, she will probably play in our team on the rink then - we want a bill that wants to prevent abuses, then we want to do it with caution, we want to protect our vulnerable.

Quand vous disiez tantôt, on va m'imposer... on ne veut plus ça, comme on ne veut plus d'ailleurs qu'un médecin fasse de l'acharnement thérapeutique contre la volonté de la personne, ça, on est tous d'accord avec ça. Un des éléments, là, qui disaient pourquoi il y en a qui veulent les soins palliatifs parce qu'ils ne veulent pas avoir l'acharnement thérapeutique, il faut dire aux Québécois, s'ils ne voulaient pas recevoir le traitement, voulaient un arrêt de traitement, on est rendu à un stade que vous dites : Votre choix, c'est de ne pas avoir de traitement, nous sommes tous d'accord avec ça.

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When you said earlier, we will impose on me ... we do not want it, as we do not want a doctor to also aggressive therapy against the will of the person that we all agree with it. One of the elements there, saying why there who want palliative care because they do not want aggressive treatment, we must say to Quebecers, they would not receive treatment, wanted to stop treatment, we are at a point that you say your choice is not to have treatment, we all agree with that.

Où on va avoir de la divergence, et ça va être notre rôle de législateurs de faire cet arbitrage-là, c'est de savoir : Est-ce que le projet de loi va passer? Et pas juste s'il va passer, quand il va passer, est-ce qu'on est capable de se donner les balises pour corriger les failles que vous dites? Passer le consentement libre et éclairé, si on est trop exigeant, là, on ne peut plus rien faire dans la société, il y a une prudence aussi à avoir de ce côté-là, mais on peut peut-être resserrer. Et c'est ça, l'objectif, je pense, du projet de loi, ça va être de finir avec une discussion, et c'est important que vous venez nous dire, c'est quoi, vos objections, c'est quoi, vos questionnements, c'est quoi, les failles.

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Where we will have the difference, and it will be our role as legislators to make this trade-there is to know: Does the bill will pass? And it will not just happen, when it will happen, is that we are able to give the tags to correct the flaws that you say? Skip the free and informed consent, if they are too demanding, then you can not do anything in society, there is a caution as to have that side, but it is perhaps closer. And that's the goal, I think, Bill, it will be finished with a discussion, and it is important that you come and tell us, what's your objection, what is , your questions, what's faults.

Moi, j'ai été déçu, là, puis j'ai trouvé qu'il y a des gens qui ont fait des belles présentations, mais, quand un groupe vient nous dire que c'est parfait puis on doit le passer comme ça, là je me lève, je me dis, il y a un problème à quelque part. Quand un groupe me dit par contre, on ne devrait jamais faire ça, on a assez de cas dans notre société pour dire qu'il y a peut-être 300 personnes qui vont en bénéficier, mais de se donner des barrières trop restrictives et d'empêcher ces 300 personnes là d'avoir les soins nécessaires, je ne suis pas sûr que, comme médecin, je trouve ça humain.

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I was disappointed there, then I found that there are people who have made great presentations, but when a group is telling us that it's perfect then must be like this, I get up there, I think there is a problem somewhere. When told by a group against, you should never do that if we have enough in our society to say that there are maybe 300 people will benefit, but to give too restrictive barriers and prevent those 300 people there have the necessary care, I'm not sure, as a physician, I think it's human.

Puis vous avez fait des beaux témoignages, ce dossier-là est d'abord un dossier humain, ce n'est pas un dossier de béton, en passant, ce n'est même pas un dossier d'argent, là. Les meilleurs soins palliatifs vont nous aider à faire des économies, mais, quand on prend ces décisions-là, ce n'est jamais des questions d'argent, c'est des questions, c'est quoi qui est bon pour la personne. La question que, moi, je vais vous poser, si on se donne assez de balises, on fait de la surveillance... puis je ne vous dis pas d'être pour, hein? Je pense qu'en passant on a accepté un principe, moi, je ne m'attends pas que ce projet-là va passer à l'unanimité puis je tiens à le dire au député, si ça passe à l'unanimité, là, vous allez me décevoir parce que, s'il y a des gens dans leur conscience, ils pensent qu'ils doivent voter contre ça, quelle que soit la raison, il faut qu'ils votent contre ça. C'est leur choix à eux autres, puis ça, il faut le respecter ça.

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Then you made beautiful examples, this folder there is a human-file first, it is not a case of concrete, by the way, is not even a case of money there. The best palliative care will help us to save money, but when those decisions are taken, it is never about money, it's questions is that what is good for the person. The question, I'll ask you, if we give enough tags, we made ​​monitoring ... then I'm not telling you to be, huh? I think that was accepted from a principle, I do not expect that that project will pass unanimously and I want to say to the member, if it passes unanimously, there you disappoint me, because if there are people in their consciousness, they think they have to vote against it, whatever the reason, they have to vote against it. It is their choice to them other then that, we must respect that.

Mais, advenant le cas qu'on réussissait à trouver quelque chose puis à concocter quelque chose qui pourrait être assez protecteur avec des possibilités de révision, la possibilité de révision, ce n'est pas nécessairement d'élargir, on pourrait restreindre aussi par la suite. Je pense que le fait d'offrir le choix à certaines personnes dans certaines occasions, je pense que ça pourrait être un bon choix de société. Et je comprends qu'on parle des Pays-Bas, de la Belgique, on a vu leurs expériences, il y a des bons coups, il y a des mauvais coups. Ce qu'on veut au Québec, par la prudence, c'est être capable de restreindre assez ou d'ouvrir assez pour faire le bon choix puis se réajuster par la suite.Parce qu'à la limite vous pourriez accepter que, si l'Assemblée nationale passe le projet de loi, qu'on puisse collaborer par la suite pour avoir un genre de bonification au cours des années, d'un côté ou de l'autre.

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But, in the event we managed to find something then concoct something that could be quite protective of opportunities to review the possibility of revision, it is not necessarily to expand, it could also limit the on. I think the offering choice to some people in some occasions, I think it might be a good choice for society. And I understand we're talking about the Netherlands, Belgium, we saw their experiences, there is some good shots there of bad shots. What we want in Quebec, by prudence, it is enough to be able to restrict or open enough to make the right choice then readjust the suite.Parce at the limit you could accept that if national Assembly passes the bill, we can collaborate on to have a kind of improvement over the years, one side or the other.

Le Président (M. Bergman) : Dr Saba.

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20 h 30 (version non révisée)

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Unrevised version

M. Saba (Paul) : Dr Bolduc, j'ai beaucoupde respect pour vous comme médecin, et aussi, comme... le travail que vous avez fait dans le passé pour améliorer notre société médicale.

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Mr. Saba (Paul): Dr. Bolduc, I have great respect for you as a doctor, and also ... as the work you've done in the past to improve our medical society.

Mais le choix de l'euthanasie, c'est le pire choix qu'on peut choisir comme société. Si des gens qui sont des grands souffrants, si on a une catégorie de gens qui ont besoin de plus d'aide, il faut leur donner l'aide. C'est de trouver des équipes qui sont capables. Il y a beaucoup de... Les soins palliatifs ont beaucoup avancé. Il ne faut jamais donner la chance à des erreurs dans la médecine. On sait ça que, s'il y a des chances à des erreurs, on essaie de les éviter. Avec toute la recherche mondiale, internationale, il y a des dérives. Ils vont avoir des dérives, ils vont avoir des dérapages. On ne peut pas mettre un système de contrôle. C'est comme dans la peine de mort. C'est pourquoi on a dit non à la peine de mort parce qu'on ne peut pas être 100 % qu'un innocent, sa vie n'était pas enlevée.

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But the choice of euthanasia, this is the worst choice you can choose as a society. If people who are great suffering, if there is a category of people who need help the most, they should be given help. Is to find teams that are capable. There are many ... Palliative care much advanced. You should never give a chance to errors in medicine. We know why, if there are chances of errors, we try to avoid them. With all the global research, international, there drifts. They will have excesses, they will have slippage. You can not put a control system. It's like the death penalty. That is why we said no to the death penalty because it can not be a 100% innocent, his life was not removed.

Et la médecine, on est là pour soigner, jamais, jamais pour euthanasier dans n'importe quelle instance et on ne devrait jamais passer... Vous me parlez... Si, à l'Assemblée nationale, ils décident de passer ça, ils vont avoir des batailles juridiques, je vous assure. Parce qu'une chose qui est non éthique, selon le plan médical... et on est appuyés par l'Association médicale mondiale... et qui n'est pas éthique, et même, immorale... Immorale, je dis, parce que de prendre la vie intentionnellement d'une personne, sans donner tous les soins nécessaires pour éviter sa souffrance, ça devient immoral. Et ça, je parle de la vie, d'une valeur intrinsèque, de chaque humain, qui est universelle, qui est humaniste. Et nous devons, comme société, mettre toujours tout sur le côté de la vie, et, quand les gens souffrent, de faire tout pour les soulager.

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And medicine, we are here to heal, never, never to euthanize in any instance and it should never happen ... You tell me ... If the National Assembly, they decide to spend it, they will have legal battles, I assure you. Because one thing is unethical, according to medical ... and is supported by the World Medical Association ... and that is unethical and even immoral ... Immoral, I say, because to life a person intentionally, without giving all necessary care to avoid suffering, it is immoral. And that, I mean the life of an intrinsic value of every human, which is universal, that is humanistic. And we, as a society, always put everything on the side of life, and when people suffer, to do everything to relieve.

Et je sais que vous étiez beaucoup impliqué dans les soins palliatifs et je suis d'accord avec le ministre pour les soins palliatifs. Mais l'autre partie, ce n'est pas acceptable dans notre société, une société juste et sociale, une société que moi, je suis né, mon père était né ici, et on a bénéficié beaucoup de cette société. Et je ne veux jamais, à un autrui qui va être maltraité... Et pour moi, le pire maltraitant, c'est l'euthanasie.

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And I know you were very involved in palliative care and I agree with the Minister for palliative care. But the other part, it is not acceptable in our society, a just and social society, a society that I was born, my father was born here, and we benefited greatly from this company. And I never want to others who will be abused ... And for me, the worst abuser is euthanasia.

Le Président (M. Bergman) : Le deuxième groupe d'opposition. Mme la députée de Groulx.

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Mme Daneault : Merci, M. le Président. Merci de votre présence avec nous aujourd'hui. J'aimerais m'adresser à Mme D'Amico. Votre intervention était très touchante tout à l'heure, puis je vous ai entendue dire, à un certain moment : Je voudrais aller en France, mais je ne peux pas y aller. J'aimerais vous entendre. Pourquoi vous choisiriez la France puis qu'est-ce qu'on n'offre pas au Québec que la France offre?

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Ms. Daneault: Thank you, Mr. President. Thank you for being with us today. I would like to speak to Ms. D'Amico. Your speech was very touching just now, then I heard you say at some point: I want to go to France, but I cannot go. I would like to hear from you. Why would you choose to go to France and what do we not offer in Quebec that France offers?

Mme D'Amico (Lisa) : Le Québec, par définition, c'est une province très paternaliste, très... Comment... Je vais vous donner un exemple concret. Quand on veut pallier un handicap avec des aides techniques, qu'est-ce que c'est, des aides techniques? C'est une marchette, un fauteuil roulant, des béquilles. Quand on veut pallier un handicap avec ce type d'aide, on doit en référer toujours à une tierce personne : une ergothérapeute, un neurologue, un physiatre. Tous ces gens-là doivent donner leur accord pour que la RAMQ assume la facture. C'est ce que je disais tantôt : quand l'état t'aide, l'état décide. Et l'état a décidé qu'une tierce personne, un professionnel, était toujours mieux placée que moi, qui est par ailleurs apte et douée de raison; c'est toujours une tierce personne qui décide à ma place de ce qui va convenir à mon autonomie. Ce qui fait que cette marchette-là, qui est en vente libre chez Jean Coutu, pour ne pas le nommer, pour donner un exemple, elle coûte 150 $, mais, quand la RAMQ paie, il y a tellement de personnes qui interviennent que cette marchette-là coûte 1 500 $, même un peu plus.

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Ms. D'Amico ( Lisa ) : Quebec , by definition, it is a very paternalistic province , very ... How to ... I'll give you a concrete example. When one wants to overcome a handicap with technical aids, what it is , technical aids ? This is a walker , a wheelchair , crutches . When one wants to overcome a handicap with such assistance , we must always refer to a third person: a therapist , a neurologist, a physiatrist . All these people must agree to the RAMQ invoice . This is what I said earlier : when the state will help the state decides . And the state has decided that a third person, a professional, was better placed than me , which is also capable and endowed with reason , it is always someone else decides for me what will suit my autonomy . What makes this walker there, which is freely available at Jean Coutu , not the name , to give an example , it costs $ 150, but when the RAMQ pays , there are so many people involved that this walker then costs $ 1 500 , even a little more.

Donc, si on considère que je suis handicapée depuis la naissance et que mon handicap n'est pas contesté, je trouve que c'est beaucoup de bureaucratie. Ça alourdit la facture sociale qu'on paie tous avec nos impôts.

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So, considering that I am disabled since birth and that my disability is not disputed, I think it's a lot of bureaucracy. It increases the social cost we all pay for with our taxes.

Et, moi, j'ai beau ne pas être d'accord avec ce paternalisme-là, parce que mon handicap en ce moment, il appartient à l'état, comme celui de tous mes pairs, p-a-i-r-s... bon, nous, si on n'est pas d'accord avec ça, on ne peut pas dire : Bon, je ne partage pas les visions sociales de l'état, ou la politique de l'état qui est très paternaliste, qui nous met sous une curatelle déguisée, finalement, parce qu'on n'est pas en mesure de faire des choix personnels, quand il s'agit de notre vie, parce que l'état paie, l'état décide, bon, moi, je ne peux pas dire : Je vais aller en France ou je vais aller aux états-Unis parce qu'ils offrent des meilleurs services et plus de libertés de choix, puisque malheureusement, puis après tous les pays démocratiques de la planète ont une politique d'immigration de fardeaux excessifs. Donc, les gens comme moi n'ont pas le droit d'immigrer à l'étranger sous prétexte que notre handicap, notre maladie coûte plus cher que la vie d'un citoyen français ou américain standard, pas malade, pas handicapé. Mais moi, je n'ai pas choisi d'être handicapée, je suis victime de l'acharnement thérapeutique. Je n'ai pas délibérément attenté à ma vie pour créer un handicap que maintenant toute la société assume. Puis même si j'avais fait ça, est-ce que ce ne serait pas le résultat d'une détresse qui n'aurait pas été soignée au préalable? Je ne le sais pas. Mais ce qui est sûr, c'est que si, demain, vous votez cette loi-là et que, moi, je redoute d'aller voir le Dr Saba parce que ma première réflexion, ça va être : Combien cet homme-là a tué de personnes, et est-ce que cet homme-là va croire que, moi, je mérite les meilleurs soins, ou est-ce qu'il va faire comme beaucoup de médecins de mes clients qui vont décider : Ah, bien, Mme D'Amico, elle parle trop; Mme D'Amico n'a pas une qualité de vie; Mme D'Amico trop ci, trop ça, trop cher. On va diminuer la qualité des soins, le niveau de soins, puis dans six mois, dans six semaines ou dans six jours, elle va être morte. Moi, je n'ai pas envie d'entrer dans le bureau d'un médecin en me posant la question : Ce médecin-là a tué combien de monde; ce médecin-là, je peux lui demander : Est-ce que tu crois que je mérite de vivre, moi? Déjà qu'il faut que je me batte avec mon médecin pour lui faire comprendre qu'il existe des méthodes alternatives pour contrôler la douleur. Ce n'est pas nécessaire de prendre autant de pilules. Mais au Québec, on finance juste les pilules. Ça fait qu'on fait vivre les pharmaceutiques mais, nous, on n'a pas le choix, c'est juste les pilules. Donc, je ne peux pas partir d'ici. Ce n'est pas un choix que je fais de rester ici. Mon pays, ma province, c'est ma prison parce que la loi étrangère, puis nous-mêmes, on a une Loi de l'immigration qui interdit l'immigration des personnes handicapées.

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And, I'm not agree with this paternalism there, because my disability right now, it belongs to the state, like that of all my peers, peer ... good, we, if we do not agree with that, we can not say: Well, I do not share the social visions of the state, or the policy of the state that is very paternalistic, we puts in a disguised curatorship, finally, because we are not able to make personal choices when it comes to our lives, because the state pays, the state decides, good. I can not say : I will go to France or I will go to the United States because they offer better services and more freedom of choice, because unfortunately , almost all democratic countries in the world have an immigration policy undue burdens . So, people like me do not have the right to immigrate abroad under the pretext that our disability, our health is more expensive than the life of a French citizen or U.S. standard , not sick, not disabled . But I did not choose to be disabled , I am a victim of aggressive therapy . I did not deliberately attempt on my life to create a disability that now all the company assumes . And even if I did it , is that it would not be the result of distress that would not have been treated previously ? I do not know. But what is certain is that if tomorrow you vote that law and that , I fear to go see Dr. Saba because my first thought , it will be : How this man has killed people, and does that man will believe that I deserve the best care, or is he going to do as many doctors of my clients who will decide : Oh , well, Mrs. D'Amico, she talks too much, Ms. D'Amico has no quality of life , Mrs. D'Amico too this, too that, too expensive. It will decrease the quality of care, level of care , and in six months, six weeks or six days , she'll be dead. I did not want to go into the doctor's office asking me the question: The doctor then killed how many world this doctor , I can ask: Is what you think I deserve to live , me? Already the need for me to fight with my doctor to make him understand that there are alternative methods for pain control . It is not necessary to take so many pills . But in Quebec, just finance pills . That fact that gives life to the pharmaceutical , but we were not a choice, it's just the pills. So I can not leave here. It is not a choice I make to stay here. My country, my province, my prison is because the foreign law , and ourselves , we have an immigration law that prohibited the immigration of people with disabilities.

Le Président (M. Bergman) : Merci. Alors donc...

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Mme D'Amico (Lisa) : Sauf pour certains statuts.

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Ms. D'Amico (Lisa): Except for certain statuses.

Le Président (M. Bergman) : Dr Saba, Me Talarico, Mme D'Amico, Mme Beaudin, merci pour votre présentation, merci d'être ici, ce soir, avec nous, et partager votre expertise avec nous.

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The Chairman (Mr. Bergman): Dr. Saba, Mr. Talarico, Ms. D'Amico, Ms. Beaudin, thank you for your presentation, thank you for being here this evening with us, and share your expertise with us.

J'invite les gens du Rassemblement québécois contre l'euthanasie de prendre la place à la table, et je suspends pour quelques instants seulement.

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I invite the people of Quebec Rally against euthanasia to take place at the table, and I suspend for just a few moments.

(Suspension de la séance à 20 h 38)